Sérénade Diabolique

Chapitre 12

Chaque matin, en m'éveillant, les cicatrices noires sur mon corps semblaient pulser d'une énergie sombre, rappelant la réalité cauchemardesque de mes rêves prophétiques. Chacune de ces marques portait le fardeau d'une obscurité que je ne pouvais déchiffrer, un mystère tangible qui semblait s'étendre au-delà de mes rêves.

Refusant catégoriquement de quitter la maison, mes journées étaient devenues une réclusion volontaire. Les murs semblaient se rapprocher, étouffant tout espoir de répit. L'obscurité de mes cauchemars avait infiltré ma réalité, transformant chaque recoin de mon chez-moi en une extension sinistre de mes nuits agitées.

Les images de mes cauchemars s'insinuaient dans chaque pensée consciente, créant un tourbillon d'émotions difficiles à démêler. La peur, l'incompréhension et une pointe de désespoir se mêlaient, formant une tempête émotionnelle qui obscurcissait même la lumière du jour qui filtrait à travers les rideaux.

Les marques sur mon corps étaient comme des fragments de ces cauchemars, témoins muets du pacte que j'avais scellé. Chaque fois que je croisais mon propre regard dans le miroir, les cicatrices me rappelaient non seulement mes démons intérieurs, mais aussi l'impossibilité de les fuir.

La dépression, telle une ombre insidieuse, s'était insinuée dans chaque aspect de ma vie. Les jours se succédaient dans une monotone séquence de ténèbres, ma volonté engloutie par une tristesse profonde. Privé de sommeil, les nuits se transformaient en un terrain de jeu pour des cauchemars implacables, prolongeant la torture émotionnelle qui dévorait mes pensées.

Les messages répétés d'Emily, empreints d'une inquiétude sincère, apparaissaient comme des bouées de sauvetage dans cet océan d'obscurité. Chaque notification de son téléphone semblait contenir un fragment de lumière, une tentative désespérée de percer les ténèbres qui m'entouraient. Son inquiétude transparaissait à travers ses mots, des appels à l'aide déguisés en simples interrogations sur ma journée. Cependant, mon silence obstiné créait un mur de mystère, laissant Emily dans l'incertitude quant à la nature exacte de mon tourment.

De l'autre côté de la porte close, Marc persistait dans ses efforts pour comprendre. Ses coups répétés, empreints d'une préoccupation palpable, semblaient résonner à travers les murs de ma forteresse d'isolement. Ses appels, teintés de frustration, restaient sans réponse, et ses soupirs d'incompréhension s'élevaient comme un écho de ma propre confusion intérieure.

Les deux amis, chacun à sa manière, tentaient de pénétrer les abysses de ma détresse. Les jours se succédaient, empreints d'une pesanteur inaltérable. Mes nuits sans sommeil étaient ponctuées par les murmures lointains des voix préoccupées qui cherchaient désespérément à percer le silence qui m'entourait.

Les parois de ma prison intérieure se renforçaient, accentuant l'isolement de mon esprit tourmenté. Chaque jour devenait un défi, et chaque tentative de communication semblait se heurter à une barrière invisible de douleur et de désespoir. Emily et Marc, chacun plongé dans ses propres tourments, ignoraient réellement ce qui se passait, se posant des questions de leur côté.

Ce jour-là, l'atmosphère était imprégnée d'une pesanteur particulière, une journée sombre en parfaite résonance avec l'obscurité qui encombrait mon esprit. La solitude, déjà étouffante, semblait peser encore plus lourdement sur moi, créant un vide palpable dans l'air ambiant.

Soudain, un coup à la porte résonna, faisant tressaillir chaque fibre de mon être. Les murs de ma forteresse semblaient vibrer, réagissant à cette intrusion inattendue. Dans un premier temps, j'avais instinctivement pensé que c'était Marc, persistant dans sa tentative de comprendre ma détresse. Cependant, la surprise me saisit lorsque la voix douce et mielleuse de Sarah traversa la porte close, appelant mon nom dans un murmure qui résonnait comme une énigme.