Chapitre 8

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Jordan/Joyca.

La nuit était si froide, il était enfermé dans la salle de bain, c'était si terrible. Attaché au poto de douche de cette dernière, il était inconfortablement coucher dans son éternel gilet par balle et rien dans le ventre, pas même de l'eau sale.

Il n'aurait sûrement pas du tenter de le tuer une troisième fois avec un ustensile de cuisine et de prendre le petit chat en otage pour faire chanter la hyène, ce qui, au final, n'avait pas du tout marcher. À ce stade, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même.

Placer sur le dos, les deux bras passés par dessus sa tête pour être menotté de chaque côté du tuyau d'eau, les bras croisés pour qu'il n'essaie pas à nouveau de s'échapper, il ne pouvait rien envisager de faire dans le noir pesant de la pièce close.

Il avait déjà promit à Mastu de ne plus tenter de l'assassiner quand il avait la moindre faille apparente, promesse qu'il n'aurait jamais tenue d'ailleurs, mais la hyène a été terriblement claire, même pas la peine d'y penser avant au moins jusqu'à demain.

L'agent Jordan était si fatigué, il avait tellement faim, la gorge aussi sèche qu'un désert aride, les lèvres craquelées, il avait si mal aux bras aussi, des fourmis dans les jambes recroquevillées dans la bassine, les yeux ouverts sur l'obscurité des alentours, il ne pouvait à peine penser tellement son corps le torturait. S'en compter qu'il n'allait sûrement plus tarder à avoir envie d'aller aux toilettes, toilette à laquelle il ne pourra même pas se rendre.

Il voulait juste dormir enfin, oublier tout ses problèmes, mais c'était impossible.

Il s'en voulait d'être ainsi, d'être lui. Toujours vouloir arriver à ses fins, toujours vouloir mener sa mission à bien, même si il n'y avait plus aucune issue. Au risque de sa santé physique et mentale, il tentait tant bien que mal de satisfaire tout le monde, mais c'était trop difficile pour lui. Dans ce genre d'univers, il était impossible de sauver tout le monde, et c'est pire quand tout le monde comprend des gens à qui on tient, ça fait dix fois plus mal quand on les perds.

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Il attendit de manière assez impatiente que le jour refasse son apparition.

Quand enfin, se dernier illuminait légèrement le petit espace sous la porte fermée de l'endroit qui lui servait de prison , il y eu une sorte de soulagement qui le submergea alors.

Sans trop savoir, il dirait une quinzaine de minutes plus tard, la porte s'ouvrit sur le métisse au regard nucléaire, ce dernier n'était habillé qu'en jogging quand il venu uriner à la droite de la porte de la salle de bain, donc à la gauche de l'agent qui, pour son cas, s'était difficilement retenu toute la nuit pour ne pas envisager de se faire dessus comme un malpropre.

- Bien dormi ? Demanda finalement la hyène tout en se lavant les mains après avoir finir de faire ses besoins.

- J'ai pas dormi. Grogne Jordan, les yeux à demi-clos, la fatigue le gagnant peu à peu.

- Moi, j'ai bien dormi.

Le métis se tourna enfin vers lui et s'accroupit pour mieux être face à lui.

- Si je te détache, peux-tu au moins me promettre de ne plus jamais t'en prendre à Pumpkin ?

- Ouais ouais, t'inquiète.

Le plus grand soupira, mais le décroche tout de même.

La première chose qu'il fit de libre fut de se rendre deux pas plus loin pour uriner à son tour, avant de rejoindre son hôte dans la cuisine.

Pdv Jordan/Joyca.

Mon ventre criait famine, et mes paupières me réclamaient le sommeil, j'avais peur que mes jambes, qui tremblaient sous mon poids, ne me tiennent plus pour très longtemps.

- Tiens. Lâcha soudainement le second humain de ce lieux, en me tendant une assiette contenant des choses à manger. Je ne vais pas laisser le jouet de Cyril mourrir de faim.

- Ho... Merci.. Fis-je en prenant l'objet que je regardais avec émerveillement.

- Et après ce sera un gros dodo. Rajoute-t-il en s'accotant à l'îlot central, me fixant droit dans les yeux.

- Qu'est-ce-que tu as mis dedans ? Demandais-je incertain.

Il me souria d'un air hostile.

- Peu importe, de toute manière, se serait un sommeil de gré ou de force, je ne laisserais pas le bien de mon maître être abîmé par la fatigue et l'épuisement.

Je baille, pris quelques bouchées dans les toasts, un peu dans les bacons et deux trois gorgées d'eau froide. Assis sur la chaise juste à côté de lui. Je pouvais sentir mes paupières si lourdes.

- C'est ce que je te disais, tu vas aller dormir. Soupire mon ennemi avant de me prendre l'assiette des mains.

- Mais... Mais comment on fait pour.. sortir d'ici ?

Il vient me rejoindre face à moi.

- Tu ne sortiras jamais d'ici.

- Pourquoi..? Je gémis, tombant littéralement de fatigue.

- Car toi et tes potes, vous êtes les nouveaux jouets des hyènes. Affirme-t-il lassement. Vous êtes à nous depuis le moment où votre éclaireur est venu nous trouver et qu'on a réussi à l'attraper. Vous êtes à nous depuis que vous avez passé les portes de l'avant poste N'70.

Il m'agrippa fermement la mâchoire pour que je le regarde droit dans les yeux.

- Tu es à moi depuis que tu as essayé de me tuer dans cet avant post.

Je le fixais presque endormi, alors qu'il contournait le meuble.

- Tu as mis quelque chose dans cette nourriture. Ce n'était pas une question, mais une affirmation.

- Dommage pour toi, mais non, la fatigue que tu ressens c'est la tienne.

Puis juste après ses mots, trou noir, je crois m'être endormi.

Il n'y pas eu de rêve, ni de plaisir à ce sommeil, ça faisait près de quarante huit heures que je n'avais pas fermé l'oeil, sûrement même un peu plus. Mon corps me faisait souffrir, même au travers de mon inconscience.

Je suis si faible.

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Je ne suis réveillé en après-midi, seul dans l'appartement, couché dans le plus grand lit dans lequel j'ai pu dormir. J'avais les bras libres, mais en me regardant bien, je n'étais pas comme avant. J'étais, plus propre, je n'avais plus mon gilet par balle, ni mes vêtements d'agent de la division, je n'avais plus d'armes et j'étais attaché par une épaisse corde autour de mon pied.

Le chat roux était couché contre moi, il avait sûrement senti les vêtements de son maître et était venu me voir.

Un peu hésitant, je passe ma main dans ce pelage si doux et si soyeux. L'animal miaule sous mes doigts, avant de se rapprocher de moi, montant presque sur mon ventre.

Je souris doucement, avant de me rendormir comme une masse.

DivisionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant