Chapitre 3: Contemplation

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J'avais mal. Ma tête. Mon visage. Mon cou. Mon dos. Ma poitrine. Mes bras. Mes mains. Mon ventre. Ma taille. Mes hanches. Mes cuisses. Mes genoux. Mes jambes. Partout où ce bâton s'abattait sur mon corps. Chaque endroit devenait douloureux après son passage. Et à force de frapper, le sang coulait. Mon sang. Mon corps se brisait sous ses coups, et mon esprit, sous ses mots. Ses paroles aiguisées et son ton froid, qui blessaient autant que cette violence physique. J'étais par terre, à sa merci. Il pouvait faire ce qu'il voulait de moi. Je n'opposais aucune résistance, je n'en avais plus la force. Si j'osais ouvrir la bouche, il me le rendrait au centuple. Je ne pouvais que subir, et attendre qu'il ait fini de se défouler. Je devais lui obéir. Je n'étais que sa marionnette, son jouet. Cela dura un certain temps, que je ne sus pas estimer. Dans ces moments-là je perdais la notion du temps, je voulais que ce supplice se finisse et qu'il me donne la mort, mais d'un autre côté je priais pour qu'il arrête avant de me donner le coup de grâce, j'avais peur de mourir. Après avoir abaisser son bâton sur moi une énième fois et m'avoir insulté, il partit. Il ferma la porte derrière lui, me laissant seul dans le noir. J'entendis le bruit de la clé se tournant dans la serrure. Je ne savais pas à quoi je ressemblais après cette scène. Je ne sentais plus mon corps ni mon visage. Tout ce que je sentais c'était mon sang et son odeur de fer. Rester dans le noir de cette façon, mon corps meurtri couché sur le sol froid, c'était un des meilleurs moments de ma journée. Je voulais que ces moments-là durent pour toujours. Cela pouvait paraître étrange, mais c'était parce qu'il n'était plus là dans ces instants, je ne souffrais plus. Je restais dans cette position pendant un temps indéterminé, puis j'entendis le bruit de la serrure et la poignée qui se baisse. De la lumière entra par l'embouchure de la porte, puis elle remplissa toute la pièce lorsque la porte fut ouverte en grand. Je vis la silhouette d'un homme mais ce n'était pas lui, c'était quelqu'un d'autre. Gemini?

Je me levai en sursaut, mon réveil produisant un vacarme assourdissant. Je tendis le bras et l'éteignis. J'avais fait un cauchemar, un rappel de ce que je vivais il y a un an à ses côtés. Je soufflai, frottai les larmes qui s'étaient écoulées sur mes joues durant cet horrible souvenir et essayai de ne pas y penser de nouveau. Je sortis de mon lit et me dirigeai dans la cuisine. Je pris un verre d'eau que je bus en quelques secondes. Je ne mangeai rien par manque d'appétit et allai donc me préparer. Je pris ma douche, mais aujourd'hui je n'effectuai pas ma routine habituelle. Je n'essayai pas de me noyer, et je n'âbimai pas ma peau plus qu'elle ne l'était déjà. Cela était plutôt contradictoire, car je m'étais rappelé de lui ce qui aurait dû m'inciter à me faire du mal. Mais il y avait eu Gemini. Dans mon rêve, il m'avait sorti de cette obscurité en ouvrant cette porte. Certes je ne l'avais pas vu clairement, mais je savais que c'était lui. Malheureusement, ça n'avait été qu'un rêve. Mais avoir pensé à lui aujourd'hui m'avait tout de même diminué l'intensité ses idées noires qui hantaient mon quotidien, cet effet serait cependant éphémère. Après m'être séché, je m'étais donc directement vêtu de mes habits et j'étais parti à mon lieu de travail plus tôt que d'habitude.

J'arrivai dans les locaux aux alentours de 7h15. J'allai posé mes affaires au bureau que j'occupais. J'aperçus Gemini à son bureau, il était déjà là. J'avançai vers lui.

"Bonjour Gemini, vous êtes ici depuis longtemps?
-Bonjour Fourth, je suis arrivé il y a un quart d'heure.
-Vous avez l'air fatigué, vous avez un emploi du temps chargé?
-Je n'ai pas bien dormi cette nuit, je manque de sommeil.
-Oh, alors pourquoi êtes vous venu aussi tôt?
-Parce que mes voisins qui m'ont empêché de dormir font toujours la fête. Ils ont fait nuit blanche et ils continuent de faire du bruit.
-C'est donc pour ça que vous avez mal dormi. Vous avez portez plainte pour tapage nocturne?
-Non, je n'en étais pas à ce point-là.
-Il n'est que 7h15 et les premiers employés arrivent aux alentours de 8h. Vous pouvez essayer de dormir un peu.
-Mais je suis chargé de ton stage, je ne dois pas dormir au lieu de te superviser.
-Techniquement, mon stage commence seulement à 8h. Vous n'êtes donc pas obligé de vous occuper de moi. Et puis j'ai besoin que mon tuteur soit en forme pour m'apprendre de nouvelles choses. Vous pouvez alors vous reposer.
-Merci et excuse moi de ne pas être très sérieux sur ce coup là.
-Ce n'est pas grave, ce n'est pas de votre faute et puis il n'est que 7h15 je vous le rappelle."

I'm coming to join you {GeminiFourth}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant