Se relever pour mieux tomber

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   J'ai vécu. D'année en année, j'ai affronté et parcourus le monde. La vie m'a fait découvrir la beauté de l'univers au-delà de la souffrance et du désespoir. J'ai connu des hommes, découvert des cultures, rencontrer des dieux, gagner leur bénédiction.

   Malgré tout, j'ai toujours été seul, seul et perdu dans l'immensité de ce monde. Trouvant des petits travaux pour me nourrir, dormant à la belle étoile. J'ai découvert le plaisir de voyager, de vivre sans avoir à se soucier de tous, de ne plus subir d'attache. D'être juste là et de profiter.

   Dans les pays ou la chaleur se faisait étouffante, la nuit ne posait aucun problème.

   Il me suffisait de trouver un sol pas trop dur et de scruter les étoiles jusqu'à ce que le sommeil vienne à ma rencontre. Dans les lieux où un froid glaçant se levait de nuit comme de jour, ou le vent hurlait contre les hommes ou les ombres camouflaient les corps, dans ses nuits qui me semblaient durer une éternité, j'évitais de dormir, gardant un maximum de chaleur corporelle.

   Dans les villes les plus peuplé des pays les plus riches, il y avait des accueils gratuits qui me permettaient de passer une plus agréable nuit et d'avoir un repas chaud.

   Lorsque la fatigue se faisait trop forte et que le hurlement du vent devenait insupportable. Il m'arrivait de demander asile chez des inconnus. Ne laissant comme trace de mon passage qu'une petite liasse de billets lorsque le matin venait.

   L'endurance et la méfiance que j'avais accise durant mes plus jeunes années m'étais bénéfique et m'évitait de me faire avoir par certaine ordure, usant d'excuse pitoyable, pour m'isoler dans une ruelle sombre et étroite dans le but de me voler ou de me violer, voire même les deux. Je n'éprouvais aucun scrupule à tuer ses semblants d'hommes en me servant de mes capacités accise aux fils de ma misérable vie.

   Mon manque d'empathie flagrant me glaçait le cœur et me confirmait ma monstruosité.

   Parfois, lorsque la nuit se faisait d'un noir impénétrable, que les routes désertes donnaient l'impression d'être à l'abandon, lorsque même les loups n'osaient sortir de leurs tanières pour hurler leur bonheur, leur peine, leur cœur. Alors là, je laissais glisser sur mes joues de longue traînées humide que je n'osais nommer.

   Mon passé me rattrapait, mes douleurs et mes doutes faisaient trembler les chaînes qui scellaient mon cœur, et qui empêchaient mon corps de s'effondrer sous le poids de mes actions passé et de tous ses sentiments qui en résultaient. Je laissais s'écouler de ses yeux ses rivières salées. Seule preuve de ma débauche intérieure. Je me hâtais cependant de les essuyer, laissant toutes trace de mon humanité s'envoler dans le noir profond des cieux tel un mythe bercé par le vent.

    J'avais foulé chaque pays de ce monde, découvert chaque culture. Les années c'était écouler sens que je ne puisse les retenir. Ma jeunesse c'était effriter sous mes yeux. Mon corps me rappelait un peu plus chaque jour à quel point mes 17 ans étaient loin.

   Du haut de mes 64 ans, je parvenais de moins en moins à me convaincre que tous allaient bien. La vie que j'avais décidé de vivre ne me permettrait pas de rester en vie encore longtemps. Mes muscles me rappelaient à chaque mouvement toutes les nuits à la belle étoile que j'avais vécues et qui décidément avaient laissé leurs traces.

   Chaque une de mes cicatrices me tiraillait chaque jour un peu plus, chacun de mes os mal reformés m'indiquait qu'ils étaient à nouveau prêts à céder. Les souffrances se multipliaient ou point de me couper le souffle par moments.

   Je maudissais les hommes, qui, même après des années, arrivaient encore à me retirer ma libérée. Se battre devenait de plus en plus compliqué, mes reflex s'amenuisaient un peu plus chaque seconde.

Se relever pour mieux tomberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant