𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐: 𝐂𝐈𝐁𝐋𝐄.

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La douleur lacérante de mon bras est celle qui me réveille de ce long sommeil. J'ai la bouche pâteuse et je suis dans l'incapacité de me lever. J'entrouvre mes yeux mais la lumière vive de l'extérieur me brûle les rétines. Je les referme aussitôt. Je sens mon corps entrain de bouger et le vent qui nous fouette allègrement, nous sommes comme dans un camion mais du style de ceux qui ont des travers. Je réessaye d'ouvrir mes yeux et cette fois j'y parviens mais avec beaucoup de difficulté quand même. J'essaye de bouger mais je n'y arrive toujours pas. Ça doit être un des effets de ce produit que cette jeune femme m'a injecté. Je peux néanmoins bouger ma tête et je regarde autour de moi. Nous sommes sur une autoroute longée par des champs et je suis d'ailleurs sur du foin, d'où l'odeur nauséabonde. Je suis attaché à l'une des rambardes du camion et Malcolm à l'autre. Il est encore dans un profond sommeil et il est salement amoché. Son visage est rempli de petites coupures et il a un œil au beurre noir. Ses vêtements sont remplis de sang et je vois également qu'il doit avoir une plaie sur sa cuisse droite car à cet endroit le sang est beaucoup plus présent. Son arcade sourcilière est fendue et le côté gauche de son visage est rempli d'un sang séché. J'en déduis que nous n'avons pas pris la route il y'a cinq minutes et que j'ai dormi bien plus longtemps que je ne l'ai pensé. Avec tout ce sang perdu je me demande même si je ne suis pas entrain d'être trimbalé avec un cadavre. Pas de traces de Mikhaïl. Je ne sais pas si c'est un bon ou un mauvais signe.

Ce que je ne sais pas également c'est comment une telle chose a pu se produire et dans une facilité aussi lamentable. Tout était calculé à la minute prêt et il y'a qu'une seule poignée d'hommes qui étaient au courant de cette dernière virée. Alors il n'y a que deux possibilités : soit le traitre vient de mes troupes, soit ce dernier rendez-vous express n'en était pas un et c'était un piège. Les deux possibilités ont toutes les deux 50% de chance d'être vraies mais la vérité est que peu importe laquelle s'avère être la bonne les personnes derrière tout ceci payeront. Et le payeront très cher. Je hais les humiliations et ceci en est une grosse. J'espère pour celui qui a commandité cette opération que je ne croiserai pas son chemin.

Je regarde mes bras et je vois plusieurs petits trous donc marques d'injection. J'ai été injecté plusieurs fois et si à chaque fois j'ai dormi aussi longtemps alors cela ne présage rien de bon. Je sais néanmoins que leur plan n'est pas de me tuer parce que dans ce monde quand on fait d'une personne un captif prêt pour la mort il est très rare que celui ci passe plus de 24h en vie. Mais je sais aussi que si je suis encore en vie c'est soit parce que j'ai quelque chose qui les intéresse soit ils veulent faire passer un message au miens. Dans les deux cas ça se finira en bain de sang car je refuse d'être une pion pour qui que ce soit.

Après quelques minutes, le produit commence à ne plus faire effet vu que je peux bouger mes pieds. J'essaye de bouger mes mains pour sentir sur mes doigts la matière avec laquelle j'ai été attaché. Ce sont des menottes, vu le métal froid et dur. D'un point de vu global c'est très professionnel mais d'un point de vue pratique c'est très stupide. Se défaire de menottes est encore plus facile que se défaire d'une corde avec des dizaines de noeuds mal faits. Ce ne sera pas une partie de plaisir mais je préfère encore supporter cette douleur que de supporter la honte qui sera collée à mon nom si jamais ce quasi-enlèvement se fait savoir. Je suis le fils d'El Capo et il est totalement hors de question pour lui et aussi bien pour moi qu'une telle chose réussisse.

Du coin de l'œil je vois Malcolm essayer de reprendre conscience. Il n'a vraiment pas l'air bien, je me demande bien ce qu'ils ont pu lui faire.

-Jefe ?

Sa voix est encore plus faible qu'un murmure mais assez forte pour que je puisse l'entendre. Il semble avoir remarqué que je suis bel et bien éveillé. Il a vraiment mal, il rejette sa tête en arrière et serre les dents. Sa plaie semble lui faire souffrir le martyre tout comme la mienne.

Me lo prometti ? - Dark romance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant