21 decembre

7 0 0
                                    

Alix était appuyée sur l'épaule d'Elana. La brune ne disait rien, elle qui habituellement rejetait tout contact physique. Elle avait un air sonné. Moi, je n'osais pas trop envahir son espace. Je l'a regardais comme si elle était une bête étrange.

Dix jours...

C'était le temps qu'elle avait passé à errer dans les bois.

--- Elana, tu es sûre que ça va ? demandai-je pour la quinzième fois. 

J'avais l'impression d'être inutile. Je ne faisais rien, si ce n'était que dessiner sur ma main.

Elana hocha la tête. Le vide dans son regard disparu, comme si elle venait de prendre conscience.  

--- Oui. Je suis juste un peu perdue.

--- Tu n'aurais peut-être pas dû venir si tôt, commentai-je.

Elle avait été retrouvée hier et pointait déjà le bout de son nez au lycée. Elle avait un niveau d'assiduité que je n'atteindrai jamais, même dans mes rêves les plus fous.

Je me porte peut-être mieux comme ça...

--- C'est toujours mieux que rester chez moi à errer comme un fantôme... Je préfère penser à autre chose.

La pauvre voyait ses espoirs réduits à néant : le lycée entier la regardait de travers.

--- Excusez-moi ?

Un brun à lunette nous surplombait. Nous étions assises par terre alors il me paraissait gigantesque. 

Alors lui aussi s'y mettait. Encore un inconnu qui allait demander à Elana son histoire par curiosité mal placée. Mais lui n'était pas n'importe quel inconnu. C'était Olive. Ou "Charles Henry Dupré", comme on aimait l'appeler. C'était rare de le voir sans son meilleur ami, Hubert Valérie Patrick Stanislas.

Enfin Adam quoi

--- Tu veux quoi ?

Nous passions la moitié de nos journées à les critiquer, je n'allais pas faire semblant d'apprécier sa visite.

--- Je voulais te poser quelques questions sur ta disparition, dit-il à Elana.

Etait-ce juste une impression ou bien ce binoclard venait de me foutre un vent royal ?

--- Je ne vois pas comment je pourrais te raconter quoi que ce soit : je ne me souviens de rien !

Olive se gratta la nuque, gêné. C'est vrai qu'il était mignon comme ça. La nature était vraiment injuste : les gens les plus beaux étaient toujours les plus imbuvables.

--- Ok bon... Je ne vais pas vous embêter plus longtemps alors...

Il amorça un pas pour partir mais se stoppa.

--- Sympa le dessin, fit-il en m'adressant un clin d'œil.

Il s'éclipsa rapidement et je regardais ma main constellée d'étoiles noires et bleues.   

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Dec 21, 2023 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Le cadeau de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant