La Princesse Inconnue

Chapitre 10

  Le bruit de leurs pas mourrait face au tumulte des êtres autour d‘eux. Face à eux un village entier s‘étendait à perte de vue. Il était visiblement habité que par ces monstres. Des ogres. Leur cheuveux, leurs yeux, leurs nez et leurs bouches étaient flamboyants tel le feu ou la lave. Leur peaux noires semblait dûre comme les roches. Des failles qui laissaient des rayons de lumière éclatants s’échapper d’entre elles s’étendaient à plusieurs endroits de leurs corps. Ils portaient des habits similaires à ceux des Vikings d‘autres fois et parlaient un langage inconnu pour les trois jeunes habitants de la forêt.

   Plusieurs heures s‘étaient écoulées depuis que les trois aventuriers étaient arrivés au village. Durant ces heures, ils avaient erré sans but. Cependant, malgré leurs physiques opposés à ceux des ogres et ogresses, aucun semblait faire attention à eux. Les ogres s’occupaient de leurs commerces et vivaient leurs quotidiens normalement.

   Samuel tapota l’épaule d’Avery et donna un léger coup de coude à Rio dans le but d’attirer leur attention.

—Qu’est ce qu’il y a ? demanda Avery avant de bailler d’épuisement.

—Là-bas.

   Il pointa une maison à quelques mètres de distance. La façade faisait comprendre que c’etait une boutique.

—D’accord, une boutique. Mais qu‘est ce qu‘il y a ? C‘est si étonnant que ça que les ogres aient des boutiques ? rétorqua Rio, la fatigue et l‘agacement le faisaient crisper la mâchoire.

—Laisse moi finir de parler. J‘ai vue une fille rentrer dedans, elle était humaine. Je l’ai vue. Elle portait une boîte noire.

—Et si on allait voir ? tenta Avery, son sourire fit sourire Samuel à son tour.

—Je suis partant, Rio ?

—Allons-y.

    Sans attendre ils coururent vers la boutique. Lorsqu’ils entrèrent ils virent une grande penderie avec des habits luxueux ainsi que des bijoux avec des vitrines un peu plus loin. Près des bijoux il y avait le comptoir, mais personne n’était là pour les accueuillir. La boutique semblait vide. Ils croyaient que c’était le cas, jusqu’à ce qu’ils entendirent une voix parler au loin. Elle semblait provenir de l’entrepôt, derrière le comptoir. C’était une voix de femme qui ne semblait pas savoir parler cette langue parfaitement. Un petit accent inexistant chez les ogres hantait ses mots.

—Scuze, doamnă ogress, dar nu suntem încă deschiși astăzi ! (Désolé, Madame ogresse, mais nous ne sommes pas ouverts aujourd’hui !)

—Euh, pardon ? Qu’est ce que vous avez dit ? demanda Avery d’une voix forte pour se faire entendre.

Ils entendirent un vacarme venant de l’entrepôt. Ils s’approchèrent du comptoir, curieux. Une porte montrait une salle faiblement allumée où plusieurs boîtes empilées étaient tombées les unes sur les autres.

—Oh, bordel ! Des humains !

   Une jeune fille éssoufflée en sortit. Sa peau étaient basanée et les traits de son visage étaient fins, délicats. Ses yeux étaient grands et ambrés. Elle mesurait moins d’un mètre soixante à simple vue. Ses cheveux étaient ondulés et courts, d’un rouge vif impressionnant.

   En les voyant elle en resta muette. La jeune fille fit le tour du comptoir pour arriver jusqu’à eux.

—Vous êtes des humains, pas vrai ? demanda-t-elle méfiante.

—Oui, on ressemble pas aux ogres. Enfin, j’espère, Samuel fit une grimace après avoir parlé.

—Arrête de dire des idioties, bien-sûr qu’on ressemble pas aux ogres, contesta Rio en levant les yeux au ciel.