Chapitre 1 : Le crépuscule de la création

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« Ce soleil, il... il est si brulant ! » Elbe Shiro

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Dans cette place pavée, un homme d'une trentaine d'années franchit la porte d'une maison, l'ouvrant avec précaution. Son visage trahissait une combinaison de peur et de dégoût, comme s'il cherchait quelque chose du regard. Il déglutissait fréquemment, ses tremblements venant autant de la sueur froide qui perlait sur son front que de l'épuisement causé par la chaleur étouffante de l'été. Après quelques pas hésitants, il s'arrêta, s'appuyant sur ses genoux pour reprendre son souffle. Il portait une armure étrange : un plastron métallique, translucide, d'une qualité remarquable. La lumière du soleil se reflétait sur sa surface, mettant en valeur les détails minutieux de l'artisanat. À son dos pendait un long bâton, visiblement fabriqué dans la même matière que son plastron, accentuant encore l'étrangeté de son équipement.

Dans une vaste salle de réception, un jeune homme d'une vingtaine d'années s'approcha et fixa le premier, sans prononcer un mot. Il possédait de magnifiques cheveux argentés, ondulés, tombant en cascade jusqu'à ses épaules. Ses yeux dorés exprimaient une pureté rare, presque divine, comme si ceux-ci avaient vu un monde au-delà du nôtre. Sa silhouette, à la fois gracile et élancée, conférait à son visage un air androgyne, rappelant les représentations égyptiennes des dieux anciens. Il dégageait une aura à la fois douce et puissante, semblant toucher à l'inaccessible, tel un être surnaturel, bien au-dessus du commun des mortels. Face à lui, le premier homme, toujours aussi agité, s'emporta, gesticulant et criant :

- Monsieur le maire ! Monsieur le maire ! C'est terrible ! C'est insensé !

Le maire, qui était le type aux cheveux argentés, lui demanda rapidement la raison de son affolement. L'homme expliqua : « Un démon s'est introduit dans la ville !  Il a franchi les remparts ! »

L'agitation se répandit parmi les gens qui écoutaient la conversation. Cependant, le maire resta calme. Il indiqua à deux personnes en armure d'aller informer un certain Arkus et un certain Thomas de la situation. Ensuite, il sortit de la maison, au milieu d'un bois, et prit le meilleur chemin pour arriver en ville.

Au lieu de courir, le maire sauta du sol et lévita dans les airs. Cette étrange faculté lui permit de s'envoler de manière très fugace. Il savait que la situation était critique et qu'il devait impérativement rejoindre les remparts. Deux minutes plus tard, il se rendit devant les remparts d'Alvarock et redescendit. De nombreuses gardes l'accueillirent en affirmant que le démon était parti en direction du sud, vers la place Yami. Il s'agissait du territoire le plus peuplé et le plus prolifique de la ville. Perdre un tel lieu engendrerait des pertes humaines et économiques inimaginables.

 Le maire réfléchit . Il hésita à y aller directement, quitte à tomber dans un piège, ou à attendre des rapports. Une femme vêtue d'une monture argentée arriva vers la gauche de l'homme. Sa chevelure noire était longue d'environ un mètre soixante-dix, elle avait les pommettes marquées, une petite cicatrice sous la lèvre et de nombreuses taches de rousseur.

Le maire rumina, mais il lui adressa la parole : « Il ne me semblait pas t'avoir appelée, Sandra. » Avec un air dédaigneux, la jeune femme descendit de son cheval et toisa le maire du regard. Avant qu'il ne pût parler, elle prit le dessus de la conversation et dit :

Sauf votre respect, mon rôle est de protéger la population des démons ! Je vous suggère de rester dans votre bureau, comme vous le faites si bien ! Allez soigner les blessés des alentours.

Fantastic-Time 0 : AnathèmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant