Chapitre 1

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 Adaline

Être la seule fille de la nouvelle génération des Brown comporte différents points de vue. Certains voient cela comme une chance, je ne serais jamais au cœur des problèmes liés au businesse de la famille ou même prendre part à une nouvelle « guerre » entre deux familles rivales. Moi, je vois plutôt ça comme un malheur. Tout le monde pense que je peux faire ce que je veux, que j'ai une vie parfaite faite d'argent, de soirées mondaines, de luxe et de shopping, mais ce n'est pas vraiment la réalité. Depuis petite, on me rabâche que je devrais prendre la responsabilité du commerce de légumes et de viandes, apprendre toutes les ficelles du jardinage et du commerce. On me dit aussi que je serais l'image légale de la famille, celle qui montre le bon visage de cette famille en apparence parfaite, mais qui fait peur à beaucoup de monde. Mon rôle est de prouver que les rumeurs ne sont pas fondées, que cette famille n'est pas dangereuse ni sexiste à souhait. Sauf que tout ça est faux ! Cette famille est responsable des rumeurs qui trainent sur elle, car celles-ci sont fondées sur la vérité à quelques exceptions près. Cette famille est dangereuse, car elle trempe dans le trafic d'armes et de drogues. Cette famille est sexiste, car à mon sens, à partir du moment où seuls les hommes ont voix aux décisions et à la tête de la fratrie, c'est être sexiste. Nous les femmes sommes l'égale des hommes, nous aussi, on peut faire autant qu'eux, être aussi douées qu'eux, aussi fortes qu'eux !

Depuis petite, j'ai envie de changer les choses, de prouver que je suis aussi douée voire meilleure que mon frère ou mes cousins. J'ai toujours été déterminée et cette fois encore, je n'abdiquerais pas sans me battre. Je vaux autant que les hommes de cette famille et je mérite autant qu'eux ma place à la tête de la famille le jour où mon père passera l'arme à gauche. Ça fait des années que je me prépare et le jour du test, je serais prête et présente même si mon père est contre. De toute façon, dès qu'il s'agit de moi, mon père n'est pas d'accord. Je ne peux rien faire sans entraîner la déception dans son regard alors un peu plus ou un peu moins, je ne suis plus à ça près et puis ça permettra peut-être qu'il se rende enfin compte que je ne suis pas qu'une impulsive irréfléchie. Je pensais d'ailleurs l'avoir fait le jour où j'ai monté mon agence immobilière, mais il faut croire que ce n'est pas suffisant, c'est sûr que ce n'est pas ce qu'il attendait de moi.

- Tu sais que ça ne sert à rien de t'acharner comme tu le fais ?

Je sursaute en entendant la voix de mon jumeau et me tourne vers lui.

- Et puis arrête avec cette musique, tu n'es ni une survivante ni indépendante. Sans nous, tu n'aurais pas ton appartement ni ton petit bureau.

Face à ses paroles, mes poings se serrent. Je le déteste ! C'est la version miniature de mon père, l'écouter revient à entendre mon père. Je déteste ce qu'il devient au fil des années. Notre entente n'a jamais été au beau fixe, mais je ne pensais pas qu'il deviendrait machiste, je me suis trompée. Je me demande ce que sa copine peut lui trouver, c'est un vrai connard. D'ailleurs, je me demande ce que ma mère a pu voir de bon en mon père qui est comme mon frère. Enfin, avec le temps, j'ai arrêté de chercher des explications aux femmes de cette famille. J'aime ma mère, c'est mon pilier, mais je ne la comprends pas.

- Qu'est-ce qu'il y a Zach, tu as peur de la concurrence ? C'est bête parce que face à toi, il y a trois autres hommes et une femme.

Je pose mon index sur mon menton faisant semblant de réfléchir avant de sourire narquoisement.

- Ou alors, tu as peur qu'une fille réussisse mieux que toi les tests. C'est ça n'est-ce pas ?

Son regard se fait noir et mon sourire s'agrandit. Il sait que je suis meilleure que lui, que je suis meilleure que nos cousins et il jubile que je ne puisse pas prendre part au test, car si c'était le cas, il ne deviendrait pas l'héritier.

Le pouvoir de l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant