21h30
Déjà trente minutes que l'on se parle et tout va bien. Aucune insulte, aucun sous-entendus, on discute juste comme deux personnes qui viennent de se rencontrer et c'est assez bizarre de découvrir cette personne complètement différente de celle que j'imaginais.
- Nom complet.
- Mwala'a Michael Greg. Et vous ?
- Kenfack Élise Mélanie.
- Je peux vous appelez Mel ?
- Non ! crié-je alors qu'il est surpris par cette réaction un peu trop excessive selon lui mais hors de question que je pense à cet idiot à chaque fois qu'il m'appelle.
- Okay ! dit-il surpris.
Un silence génant s'installe en plein milieu. Face à moi, Mike reste silencieux mais je sens qu'il a des choses à dire mais se retient.
- Pourquoi pleuriez-vous ? lâche-t-il.
Je le savais.
- Pour rien, balancé-je.
- Vous êtes sûre que vous voulez le garder pour vous ?
- N'insistez pas, s'il-vous-plaît !
Il détourne le regard avec un air neutre.
- Okay, comme vous voulez.
Je ne voulais pas parler de ça, en tout cas pas avec lui.
- Alors Mélanie, quand avez-vous su que la cuisine était faite pour vous ?
- Depuis toute petite. J'ai toujours aimé cuisiner avec ma mère. Pendant les fêtes, je passais toutes mes journées à la cuisine. J'adore l'odeur des épices qui se diffuse dans toute la cuisine, la chaleur de la vapeur des casseroles, le bruit des couteaux, du mixeur, bref tout. Pour moi, il n'y a pas plus grande satisfaction que de concocter un repas qui plaît à tout le monde, détaillé-je
- Intéressant !
- Et vous ? avec un regard critique.
- Vous pouvez me dire quel est votre problème avec moi ? Ouvrir un fast-food n'est pas un crime.
- Je n'ai pas dis que ça en était un mais je trouve que des restaurants comme le vôtre n'ont pas leur place, surtout en Afrique où il y a tellement de bonnes choses à manger et surtout bonnes pour la santé.
- Vous croyez que je sers quoi à mes clients, de la graisse sans esthétique ?
- Non justement, de la graisse avec de l'esthétique, beaucoup d'esthétique, tellement qu'ils en redemandent encore et encore au détriment de leur santé.
Il détourne à nouveau le regard avant de rouler des yeux.
- Si vous saviez ! fit-il.
- Bref, vous n'avez pas répondu à ma question. Quand avez-vous su que vous vouliez ouvrir un fast-food ? Pour faire de bonnes affaires vu leur popularité ?
- Non ! Disons que je ne voulais pas être un simple employé de cuisine même si c'est dans un cinq étoiles, parceque c'est là ma place, répondit-il prétentieux.
J'explose de rire en lâchant un peu du liquide dans ma bouche alors qu'il m'observe perdu.
- Vous, travaillez dans un cinq étoiles ? Et puis quoi encore !
- Je vous pardonne. Vous ne me connaissez pas du tout, dit-il assez sérieux.
- Qui a dit que je m'excusais ?
- Je vois que l'humilité n'est pas une de vos qualités.
- Vous non plus, rétorqué-je.
On se fixe du regard pendant de longues secondes avant qu'il n'esquisse un léger sourire.
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Juste pour ce soir
Short StoryLa vie n'est pas toujours rose. Mélanie l'aura bien compris avec un énième chagrin d'amour, couplé d'une trahison dévastatrice. Le soir où elle pense enfin pouvoir tourner la page, sa cicatrice se rouvre pour son plus grand malheur. Elle retrouve le...