Chapitre Dix

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01h00

— Vous n'avez pas à vous sentir mal.

— Je sais, dis-je à voix basse.

Je suis toujours dans ses bras et je ne m'en plains pas. Il sent bon, très bon et le mouvement que fait sa main sur mon dos est réconfortant, très. Je n'ai plus envie de me séparer de son corps mais j'y suis obligée.

— Vous n'êtes pas une froussarde. Vous savez pourquoi ?

— Pourquoi ? En le regardant.

— Parceque vous allez rappeler votre avocat et lui dire que ce procès aura bien lieu. C'est votre restaurant personne ne va vous l'enlever. Vous avez le devoir, l'obligation de vous battre pour lui.

— Je sais, fis-je en essuyant mes dernières goutes de larmes.

— Rappelez votre avocat.

— Je ne peux pas. À cette heure ? Je le ferai demain.

— Qui renvoit à demain trouve malheur sur son chemin. Envoyez lui une note vocale ou un message.

— Okay, fis-je avant d'exécuter.

Je me lève et fait ce message vocale long d'une minute à peine, en demandant à mon avocat de maintenir le procès en m'excusant au passage.

Je suis assez fière de moi et en cet instant je me sens tellement redevable envers Mike. Si il n'avait pas été là, je serai rentrée dans un état pas possible et je n'aurai certainement pas eu le courage de rappeler mon avocat.

— Le temps est passé tellement vite, il est déjà une heure du matin, fit-il.

— C'est vrai, quand je pense qu'on était censé se séparer à minuit, dis-je avec un sourire en coin.

— Vous savez que votre ex est un connard ?

— Oui je sais ! répondis-je en souriant.

— Super, car je voulais juste savoir si vous le saviez, mais c'est bon, fit-il avant de se lever et de débarrasser nos assiettes, le sourire aux lèvres.

— Aucun homme ne devrait dire de mauvaises choses à une femme quelque soit le contexte. Pour moi, un homme doit toujours bien se comporter avec une femme même si elle est mal élevée et méchante. Jamais je n'ai insulté ou eu des paroles blessantes à l'encontre d'une femme. Je pense que ce que le monde vous inflige comme souffrance est suffisant et rien que pour ça vous méritez du respect.

— C'est très bien de penser comme ça, lui dis-je toute souriante et émerveillée par ses sages paroles.

Je prends le reste et le suis jusqu'à la cuisine où on entame une courte vaisselle.

01h21

Nous sommes sur le point de partir. Il raccroche les tabliers à un mur avec un grand sourire.

— Merci...merci pour cette soirée, dis-je avec hésitation.

— Je vous en prie.

Je n'avais jamais remarqué à quel point cet homme était beau. Qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ?

— Par pure curiosité, c'était qui cette Noëlle ? Votre copine, demandé-je assez gêné.

— Non juste une amie. Pourquoi ?

— Je vous l'ai dit, par curiosité !

Il sourit et baisse la tête avant que son bonnet rouge ne tombe par terre. Je me courbe pour le ramasser quand il fait pareil et qu'à nouveau on se retrouve face à face, l'un fixant l'autre du regard et cette envie brûlante qu'il m'embrasse m'envahit à nouveau et je supplie le ciel de faire qu'il le fasse.

Heureusement pour moi, les cieux s'ouvrent et ma prière est exaucée.

Après avoir avancé sa tête avec hésitation, il m'embrasse enfin, avec tendresse au début mais petit à petit avec un peu plus de fougue. À présent debout collé l'un à l'autre, ses deux bras sont autour de ma taille et les miens autour de son cou. Après plusieurs secondes, je me retire lentement pour reprendre ma respiration et l'observe.

— Demain on recommence à se détester, n'est-ce pas ? demandé-je.

— Vous avez le don pour tout gâcher !

— Mike ! crié-je.

— Si c'est ce que vous voulez !

— Il ne s'agit pas de moi mais de notre deal.

— De toute façon, il est déjà une heure du matin, nous sommes déjà demain donc si c'est ça, autant mieux recommencer à se détester tout de suite, fit-il.

— C'est ce que vous voulez ? lui demandé-je en le fixant.

— Qu'est-ce que vous, vous voulez ?

Je me contente de l'observer sans rien dire. Nous restons comme ça pendant de longues secondes. Il attend ma réponse et moi je ne sais pas quoi dire.

— Je... j'ai aimé apprendre à vous connaître. Vous êtes tellement différent de l'homme que je m'étais imaginer et je...

— Répondez à la question, Mélanie ! coupe-t-il subitement.

— Je ne sais pas, je...je suis confuse.

— Je pense juste que vous êtes trop fière pour l'avouer, lâche-t-il en se rapprochant.

— Peut-être bien, souriante, vous savez quoi ? Tant que le soleil n'est pas levé on peut toujours s'entendre.

— Ah bon ? Là c'est vous qui changez le deal.

— Oui, vous ne voulez déjà plus de ma compagnie ?

— Bien-sûr que si, répondit-il en entourant ma taille pour qu'on reprenne où nous nous étions arrêtés.

— Au... levé...du...soleil...on reco...mmence... à... se... détester, dis-je entre mes nombreux baisers.

Il me rapproche encore plus de lui et nos corps sont proches, très proches. Une terrible envie m'envahit et traverse tout mon corps, j'ai envie de lui. Il me porte et me dépose sur le plan de travail toujours en m'embrassant. Il commence à jouer avec ses doigts quand je l'arrête brusquement.

— Vous habitez loin d'ici ? lui demandé-je alors qu'un magnifique sourire se dresse sur son visage.

— Pas assez loin pour éteindre ce feu en nous, lance-t-il.

— Allons-y !

Il s'empresse d'éteindre toutes les lumières. Après quoi, on s'en va presqu'en courant.

01h50

Il ouvre la porte de son appartement et on y pénètre brusquement. Il referme derrière lui et ne me quitte plus. Je suis collée à lui et lui à moi. Un désir fou m'envahit. Ça fait tellement longtemps que je n'ai plus fait ça que j'ai l'impression de revivre.

— Ça sent bon, dis-je.

— Je sais, lâcha-t-il entre ses nombreux baisers, que préférez vous entre le poivre et le piment ?

— Umm, souriante, le piquant du poivre est subtile et classe, or, celui du piment est sauvage alors...je prends le piment ! dis-je alors que son sourire s'étire encore plus.

— Vous êtes de plus en plus intéressante, Mlle !

— Je sais, dis-je avant de reprendre mes baisers.

Il me porte et toujours en m'embrassant, il m'amène dans sa chambre.

Si on m'avait dit que cette soirée se terminerait comme ça...
Et entre nous, bien-sûr que je ne vais pas le détester au levé du soleil, rassurez vous, enfin, si il assure !

— Finalement ce bonnet porte vraiment chance !

— Micheal, tais-toi et enlève ma robe !

                                
                                 FIN

Juste pour ce soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant