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Où devrions-nous aller lorsque notre esprit vagabonde dans cet espace, cruel soit-il qui nous entoure ? Ce fut la question que se posa Ray, allongée sur le plancher qui englobait sa chambre. Elle était là depuis plus près d'une heure. Chaque soir à la même heure, son esprit prenait la décision de vagabonder et ne voulait lui laisser aucun répit. Elle se trouvait là, sur ce même plancher froid et humide, comme un rendez-vous dont elle avait l'obligation. Ses yeux ne comptait plus la réalité du temps, son corps lui s'endormait peu à peu laissant son esprit éveillé, seul. Il se développait, peu à peu plus chaque jours. Elle ne pouvait rien en faire pour l'arrêter, ne serait-ce que penser d'autre chose. Cela était devenu comme une sorte de routine, elle en était usée, usée jusqu'au coeur. Lui ne pouvait ressentir autre chose que du vide. Plus l'horloge s'écoulait, plus elle disparaissait, son âme prenait de plus en plus son envol. Tout comme le sable fin et pourtant si dense qui s'écoule si tardivement dans un sablier. Ray était ce que l'on peut appeler « un être vide », elle ne ressentait plus, depuis longtemps. Ce fut bien longtemps depuis que sa coquille s'était dissipée. Elle n'avait plus aucune force pour la construire, son corps était bien trop réticent. Elle était blessée, bien trop même. Personne n'était venu soigner les petites égratignures qui s'étaient accumulées. Elle avait su jusqu'à aujourd'hui jouer de son indépendance. Elle vis désormais pour les autres. Chaque jour elle se lève sans réellement le faire, son corps n'est que fils. Il se tord et se balance tel le corps d'un pantin, seul son esprit résiste à l'idée de tomber. Elle ne pouvait pas arriver plus bas qu'à présent n'est-ce pas ? Ray n'avait pourtant pas une vie dont on pourrait se plaindre. Elle avait une mère, présente avec qui elle vivait, puis également un père, avec qui elle s'entendait bien. Si on peut dire sa, malgré sa présence artificielle, il a toujours pu l'acheter. Elle s'en sortait pas mal au lycée, c'est ce que ses parents disaient. Elle était une personne très vive et souriante, offrir était son plus grand plaisir. Elle était bourrée de talent mais pourtant, personne n'aurait cru à sa disparition. Pour le grand malheur de certain, Ray était surtout douée pour l'anxiété. Cette même amie qui la poursuivait partout où elle allait, chaque secondes qu'elle respirait. Sa lui bouffait les entrailles, jusqu'à en perdre parfois la tête. Elle se posait beaucoup de questions, elle ne supportait pas d'être « mauvaise », la perfection était un vrai poids qu'elle n'arrivait pas à se débarrasser. Et puis un jour sa à finit par devenir une maladie. En effet, Ray était malade, mais encore personne n'avait pu remarquer auparavant. Elle avait des compétences qui mettaient sa vie maintes et maintes fois en péril. Personne n'avait jusqu'à maintenant osé, contredire son « ça va » pourtant si faussé. Sa plus grande crainte était de décevoir, décevoir sa famille. Sa maladie l'a rendait de plus en plus vide. Son sommeil ne servait à rien, peut importe si elle dormait ou non il était difficile de dissimuler cette fatigue qui transperçait son être. Ses yeux étaient noirs, noirs de fatigue, autant physique que mentale. Elle n'arrivait plus, elle sentait sa maladie gagner. Ray, autrefois, pouvait arriver devant son bâtiment scolaire avec une énergie débordante d'envie. Ce qui à l'heure d'aujourd'hui est complètement une comédie. Sa tête tournait dans chaque pièces qu'elle sillonnait. C'était épuisant, elle n'arrivait plus, plus à réfléchir, à travailler, à respirer même parfois. C'était oppressant, cette ampleur que l'éducation prenait sur sa personne. C'est comme si toute sa personne dépendait entièrement de celle-ci, telle elle avait le contrôle. Son entourage se doutait pas mal de sa fatigue, mais pas assez pour s'en préoccuper s'en était trop demandé. Ray était épuisée. Épuisée, et abimée, de l'intérieur comme de l'extérieur. Son corps était recouvert de cicatrices toutes aussi profondes que son esprit mais pourtant invisibles à l'extérieur. C'est comme si le monde autour d'elle tentait de s'effondrer briques par briques pour venir l'engloutir dan sa chute. Elle était proche, proche de la fin, son esprit se sentait mal mais elle refusait de l'admettre. Elle se soignait, seule, sur le sol. Son seul échappatoire fut l'écrit, elle écrivait chaque soir où son esprit se sentait le plus libre et elle le partageait de temps à autre. Elle se sentait dans ces cas-là moins seule. Cela l'aidait à se sentir mieux. La sensation de ses doigts qui glisse sur les touches de son clavier, les mots qui parviennent jusqu'à eux aussi rapidement que son esprit. Elle écrivait, tout ce qu'elle pouvait ressentir. La plupart du temps ce fut de petits écrits, de petits écrits qui décrivaient quelques aléas de sa vie. Tous les uns plus que les autres aussi réellement écrits que les paroles dans sa tête. Elle se sentait dans ces uniques moments, elle-même, et pas seulement Ray. Elle se sentait en paix avec elle-même, elle osait raconter les plus profonds secrets de ses pensées avec de jolies paroles qui venaient embaumer sa situation. C'est comme sa que sa fonctionnait avec elle. Ray fonctionnait comme sa car elle avait appris ainsi. Plus tard elle comprit qu'elle s'était inculquée cette douleur elle-même, mais ce fut trop tard que lorsque qu'elle se rendit compte qu'elle était malade. Et que seul elle-même pouvait s'en sortir. Les professionnels n'en on qu'à faire des personnes vides. Pourquoi voudrait-on la comprendre si elle-même ne se comprend pas. C'est comme avancer dans le noir, les yeux noirs, noirs de peur et d'angoisse, on ne peut savoir ce qui va nous attendre et c'est ce qui terrifie Ray. Elle a peur, peur du jugement, elle en est terrifiée même. Sa la fait gigoter, sa jambe, ses mains, son corps tout entier. Rien ne tient en place, sa tremble de soit même. C'est de là qu'elle comprend le vrai problème. Elle décida donc d'en faire un écrit, qui dès lors sera fini, vous comprendrez. Elle souhaite à celui-ci de se terminer en bon terme, peu importe le temps et le nombre que cela prendra elle décida de mener à bien ce « projet ». Peu être celui-ci lui sauva la vie ? Nous ne le saurons jamais.
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Ray's story
RandomCeci est un écrit sur la vie d'une adolescente nommée Ray, vous verrez dans ce récit la description profonde de son esprit.