The love Constellation [All Star Series #2]

01 | Passé douloureux

NDA : The Love Constellation se déroule sur deux temporalités, il y aura donc des flashbacks de 2021 et des moments dans le présent en 2023, comme pour Milky Way. Cependant, comme il y en a plus, je préfère vous prévenir ! On commence d'ailleurs avec un flashback ! Bonne lecture !

William
4 mai 2021

Amer.
La douce euphorie de la fête m'endort plus qu'autre chose alors que je tente de marcher droit jusqu'à l'escalier devant moi. J'entends encore les craquelures qui s'émanent de mon cœur remonter jusque dans mes oreilles, rejouant encore la même sinistre mélodie que ce soir-là. Celle que je tente d'oublier dans le vice de l'alcool et de ses douces hallucinations.

Je me sens comme une merde.

Quelqu'un me bouscule avant de m'insulter et je lâche par inadvertance le téléphone que je tenais dans mes mains — et qui ne m'appartient même pas — avant de le regarder s'éclater contre le sol. Au craquement que j'entends, je devine que la vitre s'est brisée. Incapable de faire un pas de plus, je m'adosse contre le mur du couloir, me laisse glisser contre celui-ci et regarde les gens marcher sur l'objet sans lui prêter la moindre attention. C'est fou, comme lorsque quelque chose ne nous intéresse pas, on est prêt à l'écraser pour continuer notre chemin. Et c'est seulement une fois qu'on en réalise la valeur qu'il est désormais trop tard.

Le coude en appui sur le genou, je m'amuse à faire danser la bouteille en verre que j'ai en main et qui, malheureusement, elle, est encore intacte. Je bois une gorgée de ce rhum arrangé et laisse l'alcool imbiber mes chairs jusqu'à le faire déborder. J'ai mal. Mal d'aimer ça, mais quand mes souvenirs se font endormir, c'est à ce seul moment que je suis véritablement en paix. Le liquide me brule la gorge et je le sens carboniser tout mon œsophage sur son passage. 

Je ferme les yeux et repose ma tête contre le mur peinturé. Sur le fil du rasoir de mon ami, le coma, il n'y a que là que je me sens à ma place, silencieux. Dans cet interstice, entre ces deux mondes, l'anxiété laisse place au calme et la culpabilité à la sérénité. Je serais presque tenté de partir réellement pour savoir ce que ça fait, de vivre en paix.

— Eh, mec, t'as mis où mon téléphone ? tapote la main de quelqu'un sur mon épaule.

J'observe le garçon brun en face de moi qui me pose la question et lui indique alors son ramassis de technologie du bout du doigt avant de m'excuser d'avoir malencontreusement cassé son portable.

— Je suis désolé, mec, on m'a bousculé et...

Et quoi ? Je ne sais même plus pourquoi j'avais besoin de cette merde alors que le mien est dans ma poche. Il pousse un juron, mais me dit de laisser tomber. Il ramasse son bien et je le vois disparaître dans les escaliers que j'ai finalement abandonnés de dévaler. On est plutôt bien parterre en fin de compte. Plus rien ne tangue ici.