[Sterek - Mpreg] Coeurs à l'unisson

Chapitre 1

La journée avait été longue pour Stiles. Il avait travaillé comme un forcené et son enquête n'avançait pas. Et puis, il y avait le reste. Il vivait à Beacon Hills depuis six mois et il n'avait toujours pas croisé Derek. Evidemment, il le fuyait ! Mais les jours, les semaines, les mois passaient. Et avec le temps, son angoisse de rencontrer le loup-garou de manière fortuite grandissait. Il se sentait dévoré autant par les sentiments qu'il nourrissait pour le loup, que par son appréhension à l'idée de lui faire face.

- Stilinski ! Il y a quelqu'un pour toi, à l'accueil.

Le jeune adjoint quitta sa chaise après avoir remercié son collègue. Ca ne pouvait être que Scott, si tard dans la soirée. Stiles rangea rapidement son bureau, jeta négligemment quelques documents dans un tiroir et quitta la pièce en enfilant sa veste. Il traversa l'allée d'un pas assuré, sans même regarder dans la direction de Scott, et passa à côté de son meilleur ami tout en fouillant ses poches à la recherche de ses clefs.

- Salut Scotty. Tu me sauve encore d'une nuit blanche, je n'ai pas vu le temps passer.

Il fallut plusieurs secondes à Stiles pour se rendre compte de deux choses : Scott ne le suivait pas, et il n'avait pas répondu à ses salutations.
Alors qu'il s'apprêtait à pousser la porte pour sortir du bureau du schérif, Stiles fit volte-face avec l'intention de demander à Scott ce qu'il attendait. Mais ce n'était pas Scott et les yeux du jeune adjoint se chargèrent d'amertume.

- Derek.

Stiles n'avait pas prononcé ce nom depuis si longtemps qu'il lui sembla n'avoir aucun sens dans son esprit. Le coeur du jeune homme accéléra brusquement, au point de lui faire presque mal. Stiles fixa les yeux du loup-garou qui n'avait pas encore prononcé un mot. Il aurait pu lire toute la douleur de Derek dans son regard, si seulement il n'était pas aveuglé par sa propre colère. Au lieu de ça, il se retourna, poussa violemment la porte et prit la fuite.

- Stiles, attends !

Stiles accéléra la cadence, fonçant jusqu'à sa jeep qu'il ouvrit avec hargne.

- Oublies-moi, Derek ! Pars d'ici !
- Ne fais pas ça ...
- Pars !

Derek le regardait, ses yeux clairs reflétant son désespoir. Mais le regard de Stiles resta fermé à toute compassion et le garçon entra finalement dans sa voiture pour quitter le parking dans un grondement de moteur furieux.
De quel droit Derek osait-il se pointer carrément à son travail ? De quel droit pouvait-il ne serait-ce qu'espérer avoir la moindre chance de s'expliquer ? Stiles n'avait rien voulu entendre deux ans plus tôt, il n'allait certainement pas changer d'avis maintenant ! Bon sang, s'il n'avait pas été contraint de revenir à Beacon Hills pour se rapprocher de son père, il n'aurait plus jamais mis les pieds ici.
Il roula plusieurs minutes pour retrouver la maison dans laquelle il avait grandi, et il n'avait toujours pas décoléré lorsqu'il claqua fermement la portière de sa fidèle Roscoe. Une fine pluie s'était mise à tomber et lui refroidissait le visage, mais il songea que même une averse ne calmerait pas le feu ardent qui l'animait en silence. Derek était un salaud et le jeune homme ne lui pardonnerait jamais, il se l'était promis.
Il s'arrêta plusieurs secondes devant la porte d'entrée et sortit son téléphone de sa poche pour prévenir Scott qu'il avait finalement quitté son poste. Il trouva alors un message de son meilleur ami, indiquant qu'il ne pouvait pas le rejoindre comme ils l'avaient prévu. Il était aux prises avec l'un de ses jeunes bêta qui faisait encore des siennes. Stiles inspira profondément en rangeant son téléphone dans sa poche, puis saisit la poignée de la porte pour enfin entrer dans la maison.

- Oh, bonsoir monsieur Stilinski. Vous rentrez plus tôt que prévu. Tout s'est bien passé ?
- Bonsoir Amy. Désolé, Scott a eu un imprévu donc je suis rentré directement. je vous paierai quand même vos heures. Est-ce qu'il dort déjà ?
- Oui, il s'est endormi juste après le repas. Je l'ai trouvé plus calme ce soir. Je crois qu'il commence à prendre le rythme.

La jeune femme offrit un sourire tendre à l'adjoint qui lui faisait face, mais Stiles n'avait plus l'énergie de lui rendre et se contenta d'un hochement de tête poli. Ils échangèrent quelques instants sur le déroulé de la soirée avant qu'Amy quitte les lieux, laissant Stiles dans un silence qui lui était devenu familier. Mais dès que la porte fut refermée, le visage de Derek s'imposa à son esprit et lui provoqua une vague de colère. Il se passa une main ferme sur le visage comme si elle avait pu balayer son humeur, puis se laissa finalement dévorer par sa rancoeur et envoya valser les quelques objets qui décoraient le petit buffet de l'entrée.