Le serviteur de l'Hybride

Chapitre 2 - Ma nouvelle vie de serviteur

Je me réveille comme tous les matins dans la chambre que l'on m'avait attribuée depuis plusieurs jours maintenant. Elle n'était pas très grande, il y avait suffisamment de place pour y loger un lit pour une personne, une table de chevet ainsi qu'une commode pour ranger le peu d'affaires que je possédais. Toutes les chambres qui étaient destinées aux membres du personnel, étaient comme ça. Nous étions tous logés à la même enseigne et sans favoritisme.

Les serviteurs qui travaillaient dans la demeure étaient majoritairement des hommes. C'était plutôt étrange mais, il n'y avait que très peu de femmes. Ils étaient tous humains, j'étais le seul loup garou présent dans ce manoir. Je me suis toujours demandé pourquoi le vampire m'avait acheté alors qu'il possédait autant d'humains.

Posséder des humains était un signe de richesse et de prestige pour un vampire en prenant en compte le sang qu'ils pouvaient produire. Les loups garou étaient considérés comme des abominations pouvant nuire aux vampires. Notre sang n'était d'ailleurs pas au goût de la plupart d'entre eux, ils le trouvaient amer.

Je n'avais encore pas eu l'occasion de voir le visage de celui à qui j'appartenais maintenant. Les participants aux enchères clandestines portaient tous des capes qui couvraient l'intégralité de leur corps ainsi que des masques en forme d'animaux. Celui qui m'avait acheté portait un masque de loup, ce qui était plutôt ironique en soit. Après ça, j'avais directement été emmené par un serviteur dans un immense manoir. On m'avait fournis un uniforme ainsi qu'un masque blanc couvrant plus de la moitié de mon visage. J'avais fait cette demande pour en avoir afin de cacher la cicatrice positionner au niveau de mon œil droit et ont me l'avait accordé.

Rien avait vraiment changé après mon arrivée, je n'avais pas subi de maltraitance particulière cependant, la plupart des serviteurs de la demeure m'ignorent. La raison était sans doute dû au fait que je portais un masque pour cacher mon visage. Personnellement je me trouvais hideux donc d'une certaine façon, je comprenais leur comportement.

Je ne connaissais pas beaucoup de choses sur mon nouveau propriétaire et pour tout vous dire, j'ignorais encore si je comptais lui jurer allégeance. Les loups garous étaient considérés comme des animaux et les vampires avaient trouvé un moyen de nous "contrôler". Ils utilisaient un sortilège conçu par des sorcières pour lier notre vie à la leur. Tant qu'ils vivaient, nous vivions mais si par malheur ils venaient à décéder, nous les suivrons dans la mort.

Il existait deux façons de former ce pacte, la manière douce ou la manière forte. Dans les deux cas, il fallait que les deux partis soient d'accord. La manière forte consistait à utiliser la violence pour forcer l'autre parti à donner son accord et malheureusement c'était celle qui était le plus utilisée.

J'avais développé une sorte de routine quotidienne depuis mon arrivée. Après m'être levé, je partis directement faire une toilette rapide. Une fois faite, je mets mon uniforme puis je me coiffe rapidement. Mon temps était limité car je devais toujours être prêt à six heures du matin et je me couchais à vingt-deux heures tous les soirs. On ne m'avait pas expliqué la raison de ces horaires, seulement que je devais les respecter. Je fis mon lit au carré et je rangeais ma chambre afin qu'elle soit présentable lors des inspections. Elles étaient régulières mais les dates ne nous étaient jamais données à l'avance. Il fallait que les chambres soient toujours présentables. Elles étaient également fouillées afin d'être sûr qu'aucun objet interdit ne s'y trouvait.

Il était interdit de posséder des objets tranchants tels que des couteaux, de posséder des objets de valeurs comme des pierres précieuses ou des bijoux... Globalement, il était interdit d'avoir des choses pouvant nuire à la sécurité du chef de la demeure.

Les sanctions pouvaient aller jusqu'à la peine de mort si un de ces objets était retrouvé dans une des chambres. Il existe une règle qui fait loi chez les vampires, coupable jusqu'à preuve du contraire.

Une fois que tout était fait, je ferma ma porte de chambre puis je rejoignis la cuisine afin d'y récupérer à manger. La plupart du temps, je mangeais les restes que les autres serviteurs laissaient tel qu'un morceau de pain par exemple. Je mange rapidement puis je commence à travailler afin de ne pas prendre de retard. Je m'occupais en particulier du ménage car je n'avais reçu aucune directive du chef de la demeure. Je passais le balais tous les jours dans l'intégralité de l'habitation que ce soit dans les couloirs, dans les pièces ou bien dans les escaliers. Cette tâche me prenait généralement toute la journée, je n'avais le temps de rien faire d'autre.

Si je n'avais pas fini de passer le balais à la fin de journée, je devais finir cette tâche pendant la nuit. Le manque de temps pour finir ce travail impactait directement mon temps de sommeil. Une fois, j'avais essayé d'expliquer au majordome que je n'avais pas suffisamment de temps pour réaliser ce travail en une journée et que c'était trop pour moi de le faire seul. Il m'avait envoyé promener en me disant qu'il n'avait pas que ça à faire que de s'occuper de moi et que si le travail n'était pas fait il en parlerait au vampire qui m'avait acheté. En regardant son visage j'ai tout de suite compris qu'il haïssait les loups garous, il me regardait avec dégoût. Après ce jour, je me suis contenté de travailler, je ne souhaitais pas avoir de problèmes avec le vampire. Je savais que si j'allais à l'encontre des décisions du majordome, il n'hésiterait pas à me dénoncer en exagérant les faits juste pour que je sois sanctionné ou au mieux tuer.

La demeure était immense, elle avait plusieurs étages mais possédait également un sous-sol. Je n'avais jamais eu l'occasion de me rendre au sous-sol, ça ne faisait pas partie de la surface que je devais nettoyer. Le majordome quant à lui s'y rendait assez régulièrement, au moins deux fois par jour. Il y allait une fois le matin et une fois le soir en ayant toujours une mallette avec lui.