iv. tu manques à ma vie

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là où est mon lit, il y a un tombeau
c’est le tombeau des souvenirs
c’est du vent qui fait bouger les tickets de métro et les feuilles volantes
plus tard, je veux un chez moi qui sera comme ma chambre
une infinité de tout ce qui a existé en moi, autour de moi
j’entasse dans ma chambre, j’entasse les mots
de partout
ils tournent autour de moi, insensibles au passage du temps
et quand il m’arrive de regarder les photographies je me rends compte que les mots sont des images
j’écris pour voir, pour cette contemplation de ce qui ne se dit pas
les mots ne veulent rien dire parce qu’ils ont la prétention de tout montrer
si j’écris c’est pour conserver les images en moi
je ne veux rien perdre des regards, des veines sur les mains,
des éclats des sourires, des fleurs dans les cheveux
j’écris pour garder une trace de l’odeur des peaux, des vêtements, de la lessive de mamie
mes mots sont un enregistrement permanent de toutes les sensations qui viennent à moi
j’écris pour ne jamais oublier
j’écris pour me prouver que je suis là, que tout ce qui est autour de moi ne sont pas que des illusions
je n’écris pour dire que je suis cette illusion
je veux simplement avoir cette certitude folle que j’existe
je ne suis pas une illusion mais mon monde l’est peut-être

quand s'aimer veut dire se survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant