viii. comme une impression de t'aimer

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j’aimerai un baiser interdit, une sensation volontaire de mal faire
comme pour comprendre que l’échec peut être décidé, arbitraire
je veux me tirer une balle dans le pied, je veux faire des erreurs tout en les ayant faites en le voulant
ce contrôle de soi-même il n’existe pas
je le sais
ce n’est pas comme tu dis, qu’on peut cacher la douleur
la douleur n’est pas un mensonge
je veux soulager tes plaies pour ne pas que tu aies à le faire toi-même
mais ça ne fonctionne pas comme ça
chacun est responsable de la guérison de ses blessures
mais j’aimerai embrasser tes cicatrices, leur donner un prénom
et offrir une existence à celles qui n’ont jamais pu voir le jour,
les cicatrices contenues, celles que l'on n’ose pas déverser
parce que tout le monde en a, 
et toi aussi
tu ne parles pas de tes cicatrices
et même quand elles sont invisibles je pense les voir
je veux croire que quelque part tu me laisses les voir
j’aimerai t’embrasser et que cet abandon d’amour suffise à tout
mais l’amour ne veut rien dire
l’amour ce n’est pas toi, ce n’est personne

je crois que j’ai compris pourquoi tu es infini
tu es trop flou pour avoir une quelconque limite
désormais, je saisis pourquoi je t’aime autant
pour ce visage flou qui, pour une fois, n’est pas le mien

quand s'aimer veut dire se survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant