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- Rose Wilson, bonjour ?

Je dis machinalement en portant mon iPhone à mon oreille par pure déformation professionnelle. Inutile de vous préciser que je suis au travail comme une grande majorité de mon temps.

- Salut ma rose préférée.

Sa voix et sa note d'ironie ne laisse aucun doute sur l'identité de mon interlocuteur. Charles, encore lui. Je ne sais pas ce qu'il me veut.

- Comment tu as eu ce numéro ? Je souffle en venant pincer l'arrête de mon nez avec ma main libre, mes yeux se ferment un court instant. Si c'est Marta je vais la tuer.

Cette dernière est sagement assise derrière son bureau, bien trop concentré sur son ordinateur pour m'entendre.

- C'est plutôt Riccardo que tu vas devoir assassiner alors, mais tu sais ce numéro professionnel est sûrement disponible sur internet.

Sa respiration est saccadée, son souffle est court, il peine à dire ses mots, je crois qu'il est en train de courir. Qui appelle une autre personne tout en courant ? Il manque de temps à ce point ? Peu importe.

- Qu'est-ce que tu veux Leclerc ?

- Tu es libre ce soir ?

Ne me dites pas qu'il me propose un rencard ou une connerie du genre ? Ce n'est pas parce que je suis montée dans sa voiture et que l'on ne s'est pas entre tués que l'on est ami ou même plus. D'ailleurs j'ai aucune envie qu'il sache ce que je fais de ma vie privée.

- Quoi ?

- J'ai une soirée. J'entends plusieurs bip retentir avant que le bruit de ses pieds qui tapent s'arrête net, je comprends alors qu'il courrait sur un tapis. Je ne veux pas y aller seul.

- Super. J'ironise en continuant de griffonner n'importe quoi sur mon bloc note. Tu veux le numéro d'une escorte ? Parce que je n'en suis pas une.

- T'es tellement drôle marguerite.

Je comprends vite d'où vient ce surnom : le jour des visites de l'appartement quand je lui ai dit que je m'appelais Rose parce que c'était les fleurs préférées de ma mère il m'avait dit qu'heureusement pour moi que ce n'était pas les marguerites.

- Je te déteste.

Je balance en éloignant le téléphone de mon oreille pour lui raccrocher au nez. Je compte même bloqué son numéro juste après.

- Raccroche pas !

- Quoi encore ?

Mon iPhone se colle à nouveau à mon visage après avoir entendu Charles me criait de ne pas raccrocher. Il a crié si fort que j'ai crié moi aussi, alertant Marta qui relève les yeux de son écran.

- C'est justement parce que tu me détestes que je veux que tu m'accompagnes à cet événement.

Ton raisonnement n'est très logique mon coco.

- Je ne veux pas m'afficher avec toi. Je rétorque en espérant le dissuader.

- Aïe, tu blesses mon ego.

Je l'imagine posé la main sur son cœur tout en faisant mine d'être blessé. Je roule des yeux, poser mon crayon sur mon bureau et me laisse tomber en arrière contre mon siège.

- C'est le but. Pourquoi moi ?

- Parce que tu me détestes, je n'aurais pas à t'ouvrir la porte, à te tendre le bras, à te dire que tu es belle et le mieux, tu n'espéras pas finir ta vie avec moi.

Say don't go | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant