Seven steps

Chapitre 1

- Ma beauté, c’est pas parce que ta journée a été nulle aujourd'hui qu’elle le sera aussi demain. Et puis arrête de te rabaisser sans arrêt. Ça sert à rien, tu vaux bien plus que ça, me lance Hayley.

- Oui mais il n’empêche que ma journée a été pourrie jusqu'à maintenant, renchérit-je.

   Elle a beau être ma meilleure amie, quand elle prend ce ton moralisateur elle m’énerve. J’ai l’impression de toujours devoir remettre en question.

Nous sommes à la cafétéria et depuis ce matin, ma journée ne vire qu'au drame.

Je me suis levée de mon lit et me suis pris le petit orteil dans le pied en bois de mon lit. Je ne veux même pas me souvenir de la douleur qui m'a été infligée à six heures du matin. Un pur bonheur dès qu’on se lève.

Après ça, les galères s’enchaînent. Il n’y a plus de lait donc impossible pour moi de manger le matin si je n’ai pas de lait.

Tout ça additionné au fait que mon bus ne m’a pas attendu. Ou plutôt devrais-je dire que j’ai loupé mon bus.

Bien évidemment, la voiture qui roulait très près du trottoir a profité de mon égarement pour rouler dans la flaque d’eau énorme qui se trouvait au niveau de la bordure. J’ai donc fini trempé. J’ai bien évidemment dû rentrer me changer et j’ai raté ma première heure de cours.

À la cafétéria il n’y avait plus de dessert au moment où je suis arrivée. J’étais la dernière encore une fois. Hayley dit que c'est de ma faute puisque je lis toujours un ou deux chapitres de ma lecture en cours avant d’aller manger mais là ce n’était pas ça. J'ai dû rester parler avec l’un de mes professeurs pour parler de projet d’orientation. Vive la dernière année de lycée. Enfin bref, oui je suis maladroite et râleuse mais ce n’est pas moi qui décide de ce qui se passe dans ma vie.

- Allez, ressaisis-toi. Pour te remonter le moral je t’emmène à la librairie après les cours et puis tu peux venir dormir chez moi ce soir si tu veux, me propose Hayley.

Je souris. C'est pour ça qu’elle est ma meilleure amie. Elle est toujours prête à prendre soin des autres.

- Tu sais comment me remonter le moral toi. Mais je te préviens tu vas devoir porter un ou deux sacs de livres parce que là je vais me faire plaisir.

Elle hausse les sourcils et lève les yeux au ciel.

-Tu m’exaspère ma chère Hannah. Mais il n’empêche que je t’aime.

- Moi aussi je t’aime ma belle.

On se lève de notre siège et allons débarrasser nos plats pour ensuite passer un peu de temps dehors. Nous sommes en octobre mais le soleil est encore brillant et chaud du côté des États-Unis. Un pur bonheur.

On s’installe sur un banc pour parler de nos cours du matin qui ne se passent pas ensemble puisque Hayley n’est pas vraiment fan de la littérature ou de l’histoire. Elle est plutôt du genre axée art et mathématiques.

-Bon et sinon avec tes parents ça va mieux ? je lui lance alors.

-Bof, ils arrêtent pas de s’embrouiller. Je t’avoue que j’en peux plus de les entendre se hurler dessus juste parce que les fourchettes couleur or sont rangées avec les couteaux couleur argent. C’est désespérant. Ils sont épuisants.

Je regarde Hayley qui baisse son regard sur ses chaussures. Je sais à quel point c’est dur pour elle. Elle aime ses parents comme jamais personne n’a pu le faire. Je sais qu’au fond d’elle s’ils se quittaient elle serait énormément blessée. Je reprends mon interrogatoire. Après tout, c’est mon boulot de meilleure amie.