Chapitre 1

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Nuit. Nuit enchantée. Nuit douloureuse. Nuit, démente, magique et folle. Et puis encore nuit. Nuit qui semble ne jamais passer. Nuit qui au contraire parfois passe trop vite.

Elles, ce sont mes amies, c'est comme ça... Elles sont fortes. Vraiment fortes. Fortes comme des vagues, comme des ondes. Qui ne s'arrêtent pas. Le problème, ce sera quand l'une d'entre vous tombera vraiment amoureuse d'un homme.

- Eh, attendez-moi, je suis là!

Harry les regarde, l'une après l'autre. Elles sont Via dei Giuochi Istmici. Les portières de la voiture sans permis Aixam sont ouvertes, la musique à fond, elles improvisent un défilé de mode.

-Allez, viens!

Olly déambule sans complexe dans la rue. Volume au maximum et lunettes branchées à élastiques. On dirait Paris Hilton. Un chien aboie au loin. Erica arrive, grande organisatrice. Elle prend 4 bouteilles de Corona. Elle les pose contre le bord d'une balustrade et, en donnant de petits coups, elle fait sauter les bouchons l'un après l'autre. Elle sort un citron de son sac à dos et le tranche.

- Eh, Erica, mais ce couteau, si tu te fais prendre, il fait moins de quatre doigts?

Harry rit et l'aide. Il glisse un morceau de citron à l'intérieur de chaque Corona et, tchin! Ils trinquent avec force et les lèvent vers les étoiles. Puis ils se sourient en fermant presque les yeux, en rêvant. Harry finit sa bière le premier. Il respire un bon coup, ça va mieux. Elles sont fortes mes amies, et il s'essuie la bouche. C'est beau de pouvoir compter sur elles... Il lèche la dernière goutte de Corona.

-Les filles, vous êtes superbes.. Vous savez quoi? Ce qui manque, c'est l'amour.

- Ce qui te manque, c'est une bonne baise, tu veux dire.

-Oui, l'amour, reprend Harry, ce splendide mystère qui t'est inconnu...

Olly hausse les épaules.

Oui, pense Harry. Il me manque l'amour. Mais j'ai 17 ans, 18 en mai. J'ai encore le temps...

- Attendez, attendez, maintenant c'est à mon tour de défiler, hein...

Et Harry se lance promptement sur le trottoir, drôle de passerelle improvisée, entre ses amies qui sifflent, rient, s'amusent de cette panthère blanche étrange et splendide qui, du moins pour le moment, n'a encore frappé personne.

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- Mon amour, tu es là mon amour? Excuse-moi si je ne t'ai pas prévenu, mais je ne pouvais pas attendre demain pour rentrer.

Louis passe la porte de son appartement et regarde autour de lui. Il est revenu avec l'envie d'elle, mais aussi avec l'envie de la découvrir avec un autre. Ça fait trop longtemps qu'ils n'ont pas fait l'amour. Et quand il n'y a pas de sexe, parfois ça veut juste dire qu'il y a un autre. Louis tourne dans l'appartement mais ne trouve plus rien du tout. Mon Dieu, mais que s'est-il passé? Des voleurs ? Puis un petit mot sur la table. Son écriture.

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Pour Louis.

Je t'ai laissé de quoi manger dans le frigo. J'ai téléphoné à ton hôtel pour te prévenir mais ils m'ont dit que tu étais déjà parti. Peut-être voulais-tu me surprendre. Eh bien, je suis désolée. Il n'y a rien à découvrir, malheureusement. Je suis partie, un point c'est tout. S'il te plait, n'essaie pas de me contacter, au moins pendant quelque temps. Merci. Respecte mon choix comme j'ai toujours respecté les tiens.

Eleanor

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Non ce ne sont pas des voleurs. Louis pose le mot sur la table. C'est elle. Elle a volé ma vie, mon cœur. Elle dit qu'elle a respecter mes choix. Mais quels choix? Il tourne dans l'appartement. Les armoires sont vides, maintenant. Des choix, c'est ça? Même ma maison ne m'appartenait pas.

Louis s'aperçoit que le voyant du répondeur clignote. Aurait-elle changé d'avis? Serait-elle de retour? Il appuie sur le bouton, plein d'espoir.

" Salut, ça va ? Dis, ça fait un moment que tu n'as pas donné de nouvelles... Ça ne se fait pas. Pourquoi vous ne venez pas dîner un soir à la maison, Eleanor et toi? Ça nous ferait très plaisir ! Appelle-moi vite, ciao! "

Louis efface le message. A moi aussi ça me ferait plaisir, maman. Mais je crains de devoir subir seul un de tes dîners, cette fois-ci. Et tu me demanderas, alors, quand est-ce que vous vous mariez, Eleanor et toi? Mais qu'est ce que vous attendez? Quand est-ce que tu me donneras un petit-fils? Et moi je ne saurais sans doute pas quoi répondre. Je ne réussirai pas à te dire qu'Eleanor est partie, alors je mentirai. Mentir à ma mère, ce n'est pas beau. A 36 ans, en plus. 37 en juin...C'est vraiment moche.

Une heure plus tôt.

La musique sort des enceinte de l'Aixam, forte et pénétrante.

- Allez Naomi!

- Je fais ça bien, t'as vu...

Harry sourit. Diletta prend une gorgée de bière.

- Tu devrais être mannequin pour de vrai.

- Dans un an elle aura grossi...

- Mais t'es vraiment un râleuse Olly... Ça t'embête que je me débrouille aussi bien sur cette chanson, pas vrai? Eh, mais elle est super celle-là, comment elle s'appelle la chanteuse ?

- Ariana Grande.

- Elle est parfaite pour défiler! Regarde, je m'en sors bien, moi aussi...

Et Olly va au bout du trottoir, pose la main sur sa hanche droite, plie un peu la jambe et s'arrête en regardant droit devant elle. Puis elle fait une pirouette,envoie ses cheveux en arrière d'un bref mouvement et de la tête et revient sur ses pas.

-Oh, on dirait une vraie! Les filles l'applaudissent.

- Mannequin n°4, Olimpia Crocetti !

- Giuditta, plutôt que Crocetti !

Elles se mettent toutes à chanter la chanson, qui très bien, qui mal, qui connaissant les vraies paroles, qui se les inventant.

"And I know, and I know, and I know
She gives you everything but boy I couldn't give it to you
And I know, and I know, and I know
That you got everything
But I got nothing here without you" et une autre gorgée de bière fraîche.

-Eh, Valentino, Armani, Dolce et Gabbana, le défilé est terminé. Si vous voulez m'engager, vous savez où me trouver!

Olly leur fait un clin d'oeil. Olly, Harry, Diletta, Erica. Oui Harry était le seul garçon, et il se sentait bien.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait? Moi j'en ai marre de rester ici...

- On va à l'Eur*, ou bien, je ne sais pas,moi, chez Alaska! Allez,on fait quelque chose!

(* quartier du sud de Rome)

- Mais on vient juste de faire quelque chose! Non, ça suffit les filles, moi je rentre. Demain j'ai une interrogation, il faut que je remonte ma moyenne à 5,5 sur 10.

-Allez, quelle barbe! On rentrera pas tard. Et puis qu'est ce que ça peut faire, tu te lèves tôt demain matin et tu y jette un coup d'œil non?

- Non. J'ai besoin de dormir; ça fait trois soirs que vous me faites rentrer tard, je ne suis pas en acier !

- Non, en effet, tu es en sucre! Bon, OK, fais comme tu veux, nous on y va. On se voit demain matin!

Et chacune se dirige vers son véhicule. Trois d'entre elles vont on ne sait où et une rentre chez elle. Les quatre bouteilles de Corona sont encore là,sur le trottoir, vides comme des coquillages abandonnés sur la plage après une marée. Regarde un peu le bordel qu'elles ont laissé. Mais oui, bien sur, de toute façon c'est moi le maniaque... Il les ramasse. Il cherche du regard et aperçoit trois poubelles éclairées par un lampadaire. Ah, ouf, il y a la verte pour le verre. C'est vrai ça, quelle horreur, les gens sont vraiment désordonnés. Tout ces sacs laissés par terre. Si au moins ils faisaient le tri sélectif. Ils ne savent donc pas que la planète est entre nos mains ? Maniaque pour maniaque, il jette aussi un sac resté en dehors de la benne.

J'ai failli te dire je t'aime.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant