Chapitre 2

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Deux mois plus tard. Environ.

Je n'y crois pas. Je n'y crois pas. Louis déambule dans son appartement. Ça fait deux mois, mais il n'arrive pas encore à s'y résoudre. Elena m'a quitté. Et le pire, c'est qu'elle l'a fait sans raison précise. Ou du moins s'en m'en donner, à moi. Louis se met à la fenêtre et regarde dehors. Des étoiles, de magnifiques étoiles. Des étoiles nues dans le ciel nocturne. Des étoiles lointaines. Maudites étoiles qui savent. Il sort sur la terrasse. Couverture en bois, grillage, splendides vases antiques dans les coins et devant chaque grande fenêtre. Un peu plus loin, de longs rideaux aux couleurs légères, pastel, un dégradé qui suit le lever et le coucher du soleil. Comme une vague autour de la maison, qui se déverse doucement à l'entrée de chaque pièce, une vague qui, une fois à l'intérieur, est visible jusque dans la couleur des murs. Mais tout ça ne fait que plus mal.

- Aaah!

Du coup, Louis se met à hurler comme un fou. Il a lu que se défouler fait du bien.

-Oh tu as fini?

Un type se montre à la terrasse d'en face. Louis se cache derrière un grand buisson de jasmins sur la terrasse.

-Alors, tu as fini, oui ou non? Oh, mais je te vois, tu sais, tu joues aux gendarmes et aux voleurs, ou quoi? Louis se déplace un peu pour se protéger de la lumière.

- Chat! Touché. Écoute, moi je suis en train de regarder un film, alors si ça va pas, va plutôt faire un tour...

Le type rentre chez lui, referme sa baie vitrée et tire les rideaux. Et de nouveau le silence. Louis se fait tout petit et retourne tout doucement chez lui.

Avril. Nous sommes en avril. ET moi je suis fou de rage. Quel mufle, ce type... Je m'offre un lift dans le quartier Trieste et j'hérite du seul mufle du coin comme voisin. Le téléphone se met à sonner. Louis court, traverse le salon et attend. Un coup. Deux. Le répondeur s'enclenche. " Vous êtes bien au 068 08 54...", il continue, " laissez un message...". Et si c'était elle? Louis s'approche du boitier, plein d'espoir. "... après le bip sonore." Il ferme les yeux.

" Louis mon chéri, c'est ta mère. Mais qu'est ce que tu deviens? Même sur ton portable, tu ne réponds pas..."

Louis se dirige vers l"entrée, prend son blouson, les clés de sa voiture et son Motorola. Pis il claque la porte, tandis que sa mère continue de parler.

" Pourquoi ne viendrais-tu pas dîner chez nous la semaine prochaine, peut-être avec Elena? Je te l'ai déjà dit, ça me ferait plaisir... Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus..."

Mais il est déjà devant l'ascenseur, il n'a pas eu le temps d'entendre. Je n'ai pas encore réussi à dire à ma mère qu'Elena et moi nous sommes séparés. Quelle barbe. La porte s'ouvre, il entre et sourit en se voyant dans le miroir. Il pousse le bouton du rez-de-chaussée. Dans ces cas-là, il faut faire preuve d'un peu d'ironie. J'aurai bientôt 30 ans et je suis à nouveau célibataire. C'est bizarre. C'est ce dont rêve la plupart des garçons. Redevenir célibataire pour s'amuser un peu et commencer une nouvelle aventure. C'est vrai, ça. Je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à le prendre bien. Il y a quelque chose qui me turlupine. Les derniers jours, Elena était bizarre. Est-ce qu'elle avait quelqu'un d'autre? Non. Elle me l'aurait dit. Bah, je ne veux plus y penser. C'est bien pour ça que je l'ai achetée. Vroum. Louis et sa voiture neuve. Mercedes-Benz MI 320 Cdi. Dernier modèle. Une jeep neuve, parfaite, immaculée, achetée il y a un mois à cause de la douleur causée par Elena. Ou mieux, à cause du "mépris sentimental" qu'il a ressenti ensuite. Louis démarre. Un souvenir remonte. La dernière fois que je suis sorti avec elle. Nous allions au cinéma. Un peu avant d'arriver, Elena a reçu un coup de fil mais elle n'a pas répondu, elle a éteint son téléphone et elle m'a souri. « C'est rien, le boulot. Je n'ai pas envie de répondre... » Moi aussi je lui ai souri. Quel beau sourire elle avait, Elena... Mais pourquoi je parle au passé? Elena a un beau sourire. Ces pensées le font sourire, lui aussi. Ou dujmoins, il se force à sourire, et il prend un virage. A toute allure. Et un autre souvenir qui remonte. Ce jour-là. Celui-ci est plus douloureux. Cette conversation est imprimée dans mon cœur comme si elle avait eu lieu hier, merde. Comme si c'était hier.

Une semaine après avoir trouvé le petit mot, un soir Louis rentre chez lui plus tôt que prévu. Et elle est là. Alors il sourit, à nouveau heureux, gai, plein d'espoir.

-Tu es revenue...

-Non, je ne fais que passer...

-Qu'est-ce que tu fais?

- Je m'en vais.

-Comment ça, tu t'en vas?
-Je m'en vais. C'est mieux comme ça, Louis, crois-moi.
- Mais notre maison, nos objets, les photos de nos voyages...
-Je te les laisse.
-Mais non, je voulais dire, comment tu fais pour ne pas t'en soucier?
-Je m'en soucie, pourquoi tu dis que je ne m'en soucie pas...
-Parce que tu t'en vas.
-Oui, je m'en vais, mais je m'en soucie. Louis se lève, la prend dans ses bras, la serre contre lui. Mais il n'essaye pas de l'embrasser. Ça non, ça serait trop.
-Je t'en prie, Louis... Elena ferme les yeux, laisse aller ses épaules, s'abandonne. Puis un soupir.
-Je t'en prie, Louis... laisse-moi partir.
-Mais où tu vas? Elena passe la porte. Un dernier regard.
-Tu as quelqu'un d'autre? Elena se met à rire, secoue la tête.
-Comme d'habitude ne comprends rien, Alex... Elle ferme la porte derrière elle.
-Tu as juste besoin d un peu de temps mais reste, merde, reste!

Trop tard. Le silence. Une autre porte se ferme, mais sans claquer. Et elle fait plus mal que l'autre.
-Tu as mon mépris sentimental, merde! Louis hurle, sans savoir vraiment ce que cette phrase veut dire. Mépris sentimental. Bah. C'était pour la blesser, pour dire quelque chose, pour faire de l'effet, pour chercher un sens là où il n'y en a pas. Rien.
Un autre virage. En tout cas, cette voiture est parfaite, vraiment parfaite. Louis met un CD. Il augmente le son. Rien à faire, quand quelque chose te manque, il faut remplir le vide. Même si, quand il s'agit d'amour, rien ne suffit vraiment.

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Hello! Voilà je reviens avec me chapitre 2, court je sais car j'ai du supprimer un passage qui ne servait à rien à l'histoire! Vu qu'il est court je me fais pardonner en vous promettant un chapitre 3 très prochainement !

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J'ai failli te dire je t'aime.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant