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Une fois que plus, tu rentres chez toi, épuisée, retenant tes larmes.
Tu te précipites vers ta salle de bain et t'enfermes à clé.
Seule avec tes démons.
Ceux qui te hantent éternellement.
Ceux qui chuchotent d'horribles paroles à tes oreilles pourtant si fragiles et innoncentes.
Mais surtout seule avec tes lames. Celles qui te soulagent de toute cette peine.
Cette peine infernale qui a fait de toi ce que tu es aujourd'hui.
Une fille vide.
Vide de vie.
De tout espoir, de tout bonheur.
Tu traces la première ligne.
Enfin, celle de ta journée, car tant d'autres l'ont précédée.
Tu appuies plus fort chaque fois que le métal entre en contact avec ta peau, pâle, douce, couverte de cicatrices rosâtres et de sang pourpre.
Et tu aime ce mélange malsain, le fruit de ton malheur, celui de tes larmes et de ton sang.
Cette couleur intense qui s'atténue quand une goutte de peine s'écrase dans le liquide sortant de tes veines tranchées.
C'est bon, tu as terminé ?
As-tu rincé ton bras ?
As-tu pris ton pull si grand que ton minuscule et chétif corps s'y perd à l'intérieur ?
Et as-tu baissé tes manches pour garder tout cela secret ?
Le sang ne coule-t-il plus ?
À présent, prends quelques secondes pour écouter ce que j'ai à te dire, s'il te plait.
Allez !
Observe ton bras.
Ceux sont les dernières coupures que tu auras faites de ta vie.
Stoppe tout ça.
Ces malheurs se métamorphoseront en une joie sans égals, un jour ou l'autre.
Sache le.
Il suffit d'y croire, car, ton propre bonheur, tu le construis, toi-même, au fil des jours, des mois et des années.
C'est ça la vie.
Ne jamais abandonner.

L'espoir fait vivre.

textOù les histoires vivent. Découvrez maintenant