inéluctable

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Assises en tailleur au bord de la falaise, nous observions le soleil se coucher, lentement, gracieusement. Nous ne parlions pas, bercées par la musique. À vrai dire, nous étions plutôt tristes, nostalgiques des moments que nous avions passés, à rire aux éclats, à être heureuse, à s'enlacer, durant ces deux jours.
Nos yeux demeuraient rivés sur la montagne vêtue de son annuel manteau blanc, dévorant ce gigantesque astre de feu.
Ironie grotesque : tout était d'une douceur invraisemblable à la différence de la solitude imminente qui allait nous frapper de plein fouet, qui grandissait et dévorait l'esprit. Je partais le lendemain, et le temps passait si vite avec elle, bordel.
Le vent chatouillait harmonieusement les quelques rares feuilles d'arbres, fragiles, mortes.
Et elles s'effondraient, sans cesse, comme inévitablement attirées vers le sol, en une sorte de sublime danse, tourbillonnantes dans l'air froid de mars.
C'était un vide fatal dans la poitrine, une douleur permanente, insistante, qui n'allait plus m'abandonner à partir de demain.
Quelques souvenirs vagabonds me caressaient l'esprit, ces délicieux moments d'allégresse passés auprès d'elle, avaient laissé un mystérieux goût sucré dans ma mémoire.
Le soleil s'était couché, laissant place à un ciel sombre, peuplé de milliers d'étoiles qui scintillaient, le temps d'une nuit.
C'était la fin d'une belle journée à ses côtés, de la dernière journée à ses côtés.

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