Chapitre 2

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Au réveil, la fatigue persistante de la soirée précédente se faisait sentir, mais la routine du tournage appelait. Les scènes s'enchaînaient, les blagues fusant entre les prises, mais malgré l'ambiance décontractée, la jeune femme de la veille occupait toujours mes pensées.

Les plaisanteries de l'équipe ne parvenaient qu'à peine à éclaircir mon esprit obsédé par le mystère de cette rencontre.

Face aux remarques espiègles des garçons, auxquelles je répondais à peine, je réalisai qu'il était temps de faire une pause et de reprendre le contrôle de mes pensées. 

Laissant momentanément derrière moi l'effervescence du plateau, j'ai pris la décision de composer le numéro de mon meilleur ami, Pierre Niney. Le son familier de son timbre a apporté un soulagement bienvenu à mes pensées tourmentées.

"Salut, mon pote. Tout va bien ?" m'a-t-il demandé, discernant instantanément l'intonation de ma voix.

"Ouais, ça va, mais il s'est passé quelque chose hier soir, une rencontre étrange, et ça ne me quitte pas. J'ai besoin de vider mon sac," ai-je avoué, partageant avec lui les détails captivants de cette nuit mystérieuse.

"Même si je risque de m'attirer les foudres de Natasha, tu veux que je t'accompagne ce soir ?" m'a proposé Pierre.

"Mec, si Iris découvre que je suis allé dans ce genre d'endroit, elle me coupe les couilles, surtout si c'est pour revoir une femme," répliquai-je en évoquant ma petite amie de quatre ans, Iris, que j'aime énormément.

"François, veux-tu y retourner, oui ou non?" a insisté Pierre.

"Oui, je veux y retourner," ai-je affirmé.

Après avoir raccroché, je retournai sur le plateau, l'esprit plus clair, prêt à me replonger dans le tumulte du tournage.

Les scènes s'enchaînèrent, mais cette fois, je parvins à me concentrer davantage, dissipant progressivement le voile de la soirée précédente qui avait obscurci mon esprit.

En fin de soirée, après avoir quitté le plateau, je me retrouvai dans l'obscurité animée de la ville. Pierre m'avait donné rendez-vous à proximité, prêt à m'accompagner dans cette aventure.

"Prêt, mon pote?" ajouta Pierre, laissant éclater un rire qui témoignait de la complexité de la situation.

"Plus que jamais," lançai-je, nos rires résonnant dans la nuit. Ensemble, nous nous dirigions vers l'entrée du club.

"Où est-elle?" demanda Pierre. Je scrutai la salle et la vis au fond. D'un signe de tête, je la lui montrai.

"Ah oui, terriblement sexy," commenta mon meilleur ami, "approchons-nous."

Il prit ma main, et nous nous installâmes devant elle. Mes yeux ne quittaient pas les siens, et elle sourit timidement.

"Elle a l'air de t'avoir reconnu," annonça Pierre.

Nous nous installâmes à une table, captivés par la grâce de ses mouvements sur scène, une danse qui n'était ni vulgaire ni artificielle, simplement incroyable. Jusqu'à ce qu'elle descende de scène et s'approche de nous, surtout de moi.

"Tu n'aurais pas dû revenir, François."

Son regard me plongea dans l'incompréhension.

"Je t'ai dit que pour toi, c'était triple, mec!"

Le gars d'hier s'accouda à notre table.

"Elle te plaît?"

Pierre me jeta un regard perplexe, mais je ne répondis pas au mec.

Silhouette du passé - François CivilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant