/Souvenir/

9 0 0
                                    

Salut à tous 👋🏻

Cette rédaction est un peu spéciale car c'est, mot pour mot, celle que j'ai sorti lors de mon Brevet Blanc. Rédaction qui m'a valu un merveilleux 38/40 ce qui est franchement pas mal😁 Personnellement je ne suis pas satisfaite de ce travail mais j'ai quand même décidé de ne pas la modifier.

J'espère que vous apprécierez 🐼😆🐼 

°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°

          Je me souviens... loin de tous, je me sentais seule, abandonnée. Du haut de mes huit ans et demi je ne comprenais pas, ne voulais pas comprendre pourquoi. Pour quelle raison j'avais été mise à l'écart. Pour quelle raison les autres enfants étaient distants. Et surtout pourquoi, moi, je ne voulais en aucun cas sympathiser avec eux. Désemparée, triste et perdue. Mes vacances d'été s'annonçaient mornes.

          Les colonies de vacances sont toutes différentes. Et chacun les considère plus ou moins acceptables. Pour untel c'est un enfer, trop d'inconnus, pas assez de solitude, pour 'autre c'est le bonheur total. Pour moi c'était l'injustice. Ma famille au grand complet partait en voyage, je me voyais les accompagner, mais non. « Tu es trop jeune, tu n'es pas suffisamment forte, tu ne vas pas aimer » Qu'en savaient-ils? Me connaissaient-ils vraiment? Malgré toutes mes spéculations je fus envoyer dans une simple colonie de vacances sur la côte Atlantique.

          Pour m'occuper l'esprit j'avais décidé qu'à chaque temps libre, à chaque pause, j'irais m'asseoir au bord de la falaise. Entourée des buissons de houx et de sable blanc, je me sentais enfin libre, vivante. A chaque fois que je m'asseyais en tailleur sur cette pierre de grès blanc un vent d'allégresse me submergeait. La brise matinale et l'alizé du soir ébouriffaient mes cheveux, à l'époque courts. Ils m'apportaient une multitude d'odeurs. Tout me ravissait. Cependant une personne venait déranger ma solitude.

          Grande, élancée, elle s'avançait sur la plage en contre-bas avec agilité. Élégante dans sa démarche, gracieuse dans ses gestes, elle me rappelait ma sœur. Ses cheveux bruns se teintaient d'or grâce aux derniers rayons du soleil. Ils ondulaient à un rythme précis, emportés par le vent et la marche de cette enfant. Sur sa peau aussi le soleil se reflétait. Ses habits étaient des plus simples, un t-shirt ou un débardeur clair, un short en jeans parfois troué et délavé ainsi qu'une paire de savates usées. Pourtant tout chez elle respirait la confiance en soi, la sérénité et la gaieté.

          Un jour elle m'aperçut, perchée sur ma falaise. Le lendemain elle m'attendait, à ma place, les yeux fixant l'océan. Quand elle m'aperçut, elle se tourna vers moi en me souriant. Un sourire gentil, accueillant, presque gratifiant. Sans un mot elle m'invita à m'asseoir avec elle. Je la détaillai de plus près. Ses épaules lâches portaient une tête ronde à la symétrie parfaite. Au dessus de sa fine bouche aux lèvres roses elle avait un nez aquilin. Aux oreilles elle portait une paire de boucles d'oreilles accordée à un collier d'argent. Et ses yeux, je n'en avais jamais vu de tels. De grands yeux vert océan. On pouvait y voir la mer d'une journée sans vent. On y apercevait des coquillages nacrés brillant au soleil. Si on y plongeait complètement il était ardu d'en ressortir. Son visage ne dissimulait rien. Une vague de tristesse s'y lisait facilement. Devant cette beauté sans nom je ne pus reculer. Nous sommes restées longtemps assises, à côté, sans parler. Nous contemplions la mer, la houle qui faisait s'abattre des vagues sur la plage, les oiseaux qui virevoltaient joyeusement, les dunes qui frémissaient sous le vent, les lapins qui couraient sans s'arrêter.

          Pourquoi? Je ne sais pas mais ce qui est sûr c'est que j'ai apprécié ce moment. Ou plutôt je l'ai savouré. Un sentiment de plénitude, de liberté me parcourait. Plus aucune colère, plus aucun regret, juste du bonheur.

          À mes côtés je savais que cette fille ressentait la même chose. Aucunement besoin de mots. Un regard, un sourire suffisait amplement. Le soleil rougeoyant me rappela que je devais repartir. Quitter cette sérénité et retrouver la colonie. Étrangement cette idée me faisait moins peur tout à coup.

          Je me souviens encore des dernières paroles et des seules paroles que nous avons prononcées ce soir là. Nos noms. Juste nos noms, dans un dernier regard.

                             « Anna-Lucia »

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 30 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

One shot en tout genreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant