Chapitre 2 : Panique à bord.

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Théodora.


« Hey maman, tu vas bien? Tu es toute bizarre.

Le visage de Rafi se matérialise devant mes yeux. L'inquiétude lisible dans son beau regard ambré me fait littéralement fondre. Je souris, époussète les miettes qui se trouvent au coin de sa bouche et attrape ses joues rebondies avant d'y déposer plusieurs baisers, alors qu'il peste.

- J'ai cinq ans, maman! Tu ne peux pas continuer à me pincer les joues comme si j'étais un bébé.

- Oh, mais Rafael. Que tu aies cinq ou trente ans, tu resteras toujours mon bébé, dis-je en lui tirant la langue. »

Lui, ça n'a pas l'air de l'amuser. Il retourne jouer derrière le canapé, disparaissant de mon champ de vision par la même occasion. Quant à moi, je me saisis de mon élastique à la circonférence exagérée afin que l'ensemble de mes longues tresses puissent être emprisonnées dans une queue de cheval et dégager ma nuque. Une fois coiffée, je craque mes doigts avant de me remettre au travail. Enfin, me mettre au travail. Il faut dire que depuis que nous sommes rentrés à la maison avec Rafael, je suis très pensive. En allant chercher mon café, j'étais loin d'imaginer que je tomberai sur Santiago. Pourtant, la situation actuelle justifie sa présence. Seulement, je n'aurais jamais pu penser que les garçons feraient le déplacement suite au décès de leur père. Vu la relation que les garçons avaient avec lui, qui aurait pu croire qu'ils seraient venus l'enterrer? Enfin, ils. Je n'ai vu que Santiago pour le moment. Mais cela veut peut-être dire que Sandro sera de retour en ville, non? S'il ne l'est pas déjà... À cette pensée, mon estomac se tord et des frissons me parcourent l'échine.

Non. Sandro en a bien trop bavé. Connaissant son caractère bien trempé, il ne reviendra pas pour son père. Impossible. Je tente de me rassurer du mieux que je peux, mais mon corps ne se décrispe pas, et cette sensation d'inconfort ne parvient pas à me quitter non plus. J'attrape mon stylo pour tenter de réellement mettre la main à la pâte, mais encore une fois, mon subconscient m'en empêche.

C'est sûr que Santiago l'a déjà prévenu pour Rafi. Non? La nouvelle semble bien trop irréaliste pour qu'il y croit ne serait-ce qu'une seule seconde. Et puis, comme je l'ai dit plus tôt à Santiago, je n'ai pas connu qu'un seul homme dans ma vie.

Tu te mens à toi-même, ma belle. Et la ressemblance frappante permettrait même à un aveugle d'affirmer la paternité de Sandro.

Bonne à rien, je jette mon stylo sur la table en soufflant, et passe mes mains sur ma nuque. Trop c'est trop.

« Rafi? Et qu'est-ce que tu dirais si l'on jouait à un jeu de société de ton choix ? »

Excité, ma petite boule de nerfs abandonne ses figurines derrière le canapé et se dirige vers sa chambre en furie, sans doute pour aller chercher ce qui ferait son bonheur. En tout cas, j'en connais un qui aura un sacré rangement à effectuer.



~



« Tu es en train de me dire que ton beau-frère est de retour? Truc de ouf !

Assise sur le tabouret de mon bar, Linda s'esclaffe en passant ses mains dans ses boucles rousses. Cependant, son rire s'estompe quand elle réalise à quel point je suis dépitée par la situation.

- Ce n'est même pas mon beau-frère, grogné-je.

- Ça ne l'est plus, tu veux dire.

- Linda, sors de chez moi.

Elle rit une nouvelle fois, prend une gorgée du cocktail fait par ses soins et adopte une attitude sérieuse avant de s'exprimer.

- Venons-en aux faits. Tu viens de me dire que ton Santo là...

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 26 ⏰

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