New York
ADRIENAu chaud, dans la voiture conduite par mon chauffeur habituel, je ferme les yeux et profite du son agréable que m'offre la neige qui craque sous les roues du véhicule.
Noël approche et New York devient un taudis entre les nombreux touristes, les décorations et les lumières qui enchantent chaque ruelle. Je n'aime pas cette période, elle ne m'a jamais été heureuse ni bénéfique.
Pourtant, je ne suis pas à plaindre de l'extérieur. Une grande famille, de nombreux cadeaux, une fête dans une belle demeure qui appartient au domaine familial. Pourtant, l'intérieur n'enthousiasme personne. On parle politique, tout le monde se hurle dessus. Certains sont présents seulement pour l'héritage de mon grand-père et tente de l'assassiner à chaque moment qui se présente et il y en a toujours un pour envier ou se moquer d'un autre. Ma famille est toxique et ridiculement non-soudée.
Le matériel ne m'intéresse plus, je n'ai connu que ça. J'aimerais, pour une fois, qu'on m'offre de l'humilité, de l'amour et de la loyauté. Ce sont ces cadeaux qui comptent le plus à mes yeux.
— Le Bronx, monsieur ?
Je rouvre les yeux, fixe le rétroviseur intérieur et hausse un sourcil, commençant à être doucement agacé. Je hais me répéter, si je dis une chose une fois, je ne verrais pas pourquoi ça devrait changer d'une minute à l'autre.
— Bien, rive-t-il son regard sur la route en entendant mon silence comme la réponse à sa stupide question.
Aujourd'hui, pour son plus grand regret, je vais chercher Lily chez elle, bien qu'elle ne soit pas du tout au courant. Quand nous avons une relation intime avec la directrice de l'établissement, il n'est pas bien compliqué de retrouver l'adresse d'une élève. Même si cette même élève, fait tout pour vous éviter depuis deux semaines. Depuis l'altercation de la soirée.
Ce soir-là, je n'ai jamais été autant colère. Je n'avais jamais assisté à une scène si dure psychologiquement. Voir Lily, pâle, immobile, les yeux dans le vide avec un homme baladant ses doigts sur toutes les surfaces de son corps et ses lèvres effleurant ses cheveux blonds, fût horrible. Et je n'étais que spectateur, non pas la victime qui était en train de le subir. Et si ça avait été ma sœur, à sa place ?
Alors je n'ai pas réfléchi. Quand ce connard était à terre, géré par ces vigiles et que j'ai pu reprendre mes esprits, portant toute mon attention sur cette fille frigorifiée, j'ai eu envie de retourner le monde. Car je sais à quel point, elle pouvait se sentir seule et je n'ai pas su faire. Je ne sais pas faire avec les femmes.
Je lui ai tendu mon manteau, lâchement. Mais je voulais agir autrement. La prendre dans mes bras, lui affirmer que ça ne lui arriverait plus jamais et que j'étais capable d'agir en conséquence s'il viendrait à agir une nouvelle fois.
Au lieu de ça, elle m'a transmis toute sa colère à travers ses iris clairs. Aussi clairs que la pâleur de la lune. Et elle est partie, laissant son odeur de vanille et de cigarette planer. Tout d'elle flotter dans cette nuit glacial et hivernale.
Je reprends soudainement mes esprits lorsque nous traversons les rues délabrées de cette triste ville qui dégorge de misère économique. Je n'ai jamais connu, cette pauvreté extrême, mais j'en ai toujours ressenti une profonde empathie, et ce, depuis si jeune. Malheureusement, lorsque je proposais comme projet à mon père d'aider les personnes en situation précaire... il me riait au nez, sans s'arrêter. Il était hilare.
Depuis, je n'ai jamais oublié cette phrase gravée dans mon esprit depuis mon adolescence :
— Je n'ai pas d'argent à dépenser pour ceux qui ne m'en génèrent pas, fiston.
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H*te Club || TOME 1
RomanceLily Smith a toujours été la jeune fille à défendre les injustices et élever la voix. L'idée de son club pour dénoncer le patriarcat de la société et de son université, va rapidement se faire des ennemis. Surtout un. Adrien Hopkins, le plus populair...