✩ CHAPTER TWENTY TWO ✩

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LILY

J'ai du mal à réaliser que mes amies sont bien là, et que je puisse leur parler physiquement et non pas à travers une caméra.

Premièrement toutes dans mes bras, Lana me recule afin de me tourner et de me retourner, les yeux ébahis. J'avais oublié ma tenue. Elles vont me poser des questions, je les connais et c'est tout à fait légitime.

Je les aime, de tout mon cœur, mais on ne peut pas tout dire à ses amies. Encore moins que mon père m'a obligé à devoir participer à une partie illégale de poker sous prétexte qu'il a besoin d'argent pour payer les frais de son jugement. Jugement sur un meurtre commis... ma victime étant ma mère, aussi peu que je la connaisse.

— Dis donc, commente Adonis un sourire en coin. Tu nous caches un prétendant ?

— On peut se faire belle pour soi-même, tu sais, j'argumente les joues sûrement rouges.

— À qui le dis-tu ! Commentent-elles, toutes en même temps, m'arrachant un sourire franc.

Alors que je m'apprêtais à m'asseoir sur un des nouveaux fauteuils, Lara me tire en émettant un bruit de refus. Je ne comprends pas de suite ce qu'il se trame, avant d'avoir les bras coincés dans mon dos avec une force que je connais bien. Lana.

J'ai encore des courbatures de la fois où nous nous sommes entraînées comme dans un combat de boxe pour « rigoler ». N'ayez jamais McLean en adversaire.

Un bandeau s'installe avec délicatesse sur mes yeux maquillés. Puis il est serré avec rigueur. Je veux râler, mais une main se plaque sur mes lèvres. Bon sang, mais que font-elles, c'est le nouvel an, pas l'enterrement de vie de jeunes filles.

— Désolée, Lily, me dit Violette en chuchotant.

Je commence à m'agiter et à me débattre, je n'aime pas ça. Elles sont capables du meilleur comme du pire ! Mais je n'entends plus rien quand I Took A Pile In Ibiza de Mike Posner et Seeb, résonne bien trop fort dans le casque que Violette vient de me mettre sur la tête.

Trainée, manquant de trébucher à cause de mes talons bien trop haut, je ressens la porte du hangar se fermer violemment dans mon dos, puis une main m'oblige à baisser la tête et à monter un pied. Un van. Assise lourdement, deux corps me sert. Un qui sent la pomme d'amour, un autre la fleur d'oranger.

En signe de révolte, je me mets à chanter et à bouger dans tous les sens, mais rien ne marche. J'aimerais au moins pouvoir participer à la discussion... Mais le réducteur de bruit est trop puissant pour que je puisse en avoir la chance. Et je n'ai aucunement le contrôle sur la musique ni le volume.

— SI JE PASSE UNE HEURE AVEC CE CASQUE, J'ENTENDRAIS PLUS RIEN QUAND VOUS ALLEZ ME LE RETIRER !

Les corps collés à moi se remuent, indiquant qu'elles rigolent. J'aimerais qu'elles prennent ma requête au sérieux, mais rien ne fonctionne. C'est peine perdue.

Au lieu de ça, je me renferme sur moi-même et repense à cette étrange première partie de soirée avec Adrien. Que faisait-il dans ce bar si peu recommandable ? D'autant plus, que la salle de poker est seulement accessible grâce aux bouches à oreille. Ça n'a aucun sens.

Serait-il moins dans la légalité que je ne le pensais ? Le garçon des beaux quartiers qui se révolte. Ça me fait doucement rire.

Et puis ses mots ? Je suis addictive et il aimerait recommencer cette journée avec moi ? Je ne parviens pas à y croire, quelque chose ne va pas. Et puis depuis quand Adrien Hopkins, s'intéresse à une féministe qui serait prêt à le mettre au bûcher pour ces propos ?

H*te Club || TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant