Le grenier.

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Je n'en revenais pas. Après presque dix ans à chercher ce lieu, j'y étais arriver. Après des centaines de disputes familiales, une dizaine de fugue et des milliers de rendez-vous chez le psy, aussi.

J'avais découvert le grimoire un jour de décembre où la seule occupation capable de ne pas me faire voir des gens était de fouiller les greniers. Je mettais des petits annonces disant que je triais et rangeais les greniers en échange de vieillerie, et le pire, c'est que ça marchait bien. C'était le troisième que je faisais dans la journée, et ce fut surement le plus beau.

La maison était une villa assez moderne, ou du moins elle en avait l'air, mais la femme qui y vivait devait bien avoir septante ans. Elle me donna même un peu de monnaie en supplément. Son grenier n'était pas très grand, mais il devait y avoir empiler toute sa vie. C'est une des plus belles choses dans ce que je faisais: les souvenirs. Les moments de bonheur qu'on ne voulait pas jeter.

Ses souvenirs à elle étaient beaux, heureux. Des photos de vacances, d'amies et d'amours. Des bibelots, des lettres de ses frères à la guerre, des robes qu'elle me laissa emporter, toutes noires, des talons aux lassages complexes, des bijoux, noirs aussi. Et puis, une caisse. la caisse.

Je ne suis pas non plus complètement rejeter, j'ai des amis, les gens m'aiment bien, j'ai déjà vu des films, des policiers, des romantiques, et surtout des d'horreurs. Je savais donc exactement ce à quoi servait la planche en bois graver de lettre.

Une planche de Ouija. Je n'avais jamais été effrayée par ce genre de chose, mais j'avoue que j'étais retissante. Je la posais de côté et continuais à fouiller. Il y avait des bougies blanches, des pierres dans des pochettes en cuir, des plumes, des colliers avec des pendentifs étranges, et puis un livre à la couverture de cuir, écrit à la main, dans une langue qui m'était inconnu. C'était beau, attirant.

Je descendis la caisse et demandais si je pouvais l'emporter, elle acquiesça sans demander quoi que ce so

Elle ne devais pas bien ce souvenir de tout ça. Le temps emporte souvent les souvenirs.

Les larmes dorées.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant