Après quelques jours de repos, de rire et de gâteaux ratés, j'avais appris à connaitre Aaron comme si c'était le cas depuis toujours. C'est donc avec peu de motivation que je quittais la maison avec ma mère afin d'aller chercher nos affaires. Elle n'avait rien précisé, mais j'imaginais bien que si nous allions chercher nos affaires, c'étais pour revenir. Alors je partis sans faire chichi.
Je vous avoue que ça n'a pas toujours été facile entre ma mère et moi. Après tout, je suis une ado, je n'ai pas de père et je suis fille unique. Mais depuis quelques années, on s'était beaucoup rapprochées, et encore plus depuis quelques jours. Ma mère reste une "vielle" pour moi, même si elle a à peine 40 ans. Mais enfin, le trajet se déroula sans problème, entre blagues nuls et chansons vieillottes.Arrivée devant la maison, je ris d'un rire nerveux.
"-C'est une blague, n'est-ce pas?"
Sur la porte, en lettres majuscules, il y'a avait un panneau "A VENDRE".
"- Ele, ma chérie...
-Maman, je m'en fout de la maison, mais j'aimerai juste comprendre pourquoi notre vie doit être à ce point changer pour une vielle femme.
-On prend nos affaires, on retourne chez Beth, et on vous expliquera tout à toi et Aaron."
Prendre mes affaires. Quand j'ouvris la porte de ma chambre, je ris intérieurement. Mes affaires. Une photo de famille, quelques livres, mes habits. Je ne suis définitivement pas très matérialiste. Je sortis le sac de voyage qui ne m'avait servis qu'une fois (Un camp de ski ou quelque chose comme ça) et j'entrepris de ranger mes affaires. "Il y a des cartons en bas si jamais!", j'entendis crier ma mère. Pas la peine. Je sortis touts mes habits de mon armoire et en fit un tas parterre. J'adore mes habits. Les gens de mon âge les trouvent extrêmement drôles, voir laids, mais je crois que finalement, ils aiment juste beaucoup le confort de ne pas avoir à se sentir different. Je suis pas non plus punk ou émo, j'ai juste parfois des associations de vêtements un peu douteux, et particulièrement avec chaussettes!
Une fois mes abits pliés et rangés, je descendis mon sac et le mis dans la voiture. Il y a avait déjà quelques cartons, ceux de la cuisine et du salon. Ma mère sortit avec une pile monstrueuse de cartons ballotant au dessus de sa tête.
" - Voilà!
- Quoi voilà?
- Et ben on a tout!"
Je fis un rapide calcul dans ma tête, mais l'incompréhension sur mon visage fit répondre ma mère à ma place.
"- Ele, on ne va pas prendre tout ce qu'il y a dans cette maison quand même? J'ai pris le nécessaire, mais il y a encore quelque chose que tu souhaites emporter, vas-y!"
Non. Définitivement, non. Je me rendais compte après toute une vie passée dans cette maison que je ne tenais pas à grand chose. Peut-être à la maison elle-même, mais cela aurait été difficile de l'emporter.
Je rentrais dans la voiture, et ma mère démarra. En partant, je vis mes voisins, une famille de 5 enfants, nous regarder avec mépris.
C'est à ce moment-là que je sus que rien ne serai plus comme avant.