Le Garçon Inexpresif

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Il était une fois un petit garçon nommé Paul, né d'un amour entre deux parents heureux. Il avait la particularité d’avoir des amis imaginaires qui peuplaient ses pensées. Tout semblait parfait, n'est-ce pas ?

Paul parlait souvent dans le vide, cherchant désespérément quelqu'un qui le comprenne. Mais à chaque fois qu'il voyait une personne physiquement, une sorte de barrière invisible se matérialisait, et il fermait son cœur et ses pensées à tout le monde. Les autres le trouvaient bizarre, mais ses parents le voyaient simplement comme différent.

Les autres enfants le rejetaient, lui disant qu’il était effrayant, qu'il n'avait pas sa place dans ce monde, qu'il devait montrer un peu d’émotions humaines. Paul voulait tellement ressentir ces émotions, mais malgré ses efforts pour les apprendre en observant ses camarades, il était qu’il essayait simplement de les imiter sans les comprendre.

Souvent seul, uniquement ses amis imaginaires jouaient avec lui. Son mal-être grandissait, et finalement, une émotion parvint à transparaître: la tristesse.

Ses parents commencèrent à se poser des questions. « Où étaient passées ses émotions ? Les avait-il perdues ? Comment avait-il pu les oublier si vite ? Comment leur fils allait-il vivre ? Aurait-il des amis un jour ? Pourrait-il comprendre les autres un jour ? »

Mais Paul restait seul. Dans sa classe, dans sa chambre, dans sa maison, avec ses parents, devant sa famille. Seul, seul, seul.

Paul se sentait si seul qu'il en vint à apprécier le silence, comme un volatile qui viendrait se frotter à lui. Mais une nuit, il en eut assez de tout ce silence. Il pleura et cria, seul chez lui, pour remplir de bruit la maison qui l'avait vu naître. Il aurait tellement voulu être comme les autres !

Il avait de mauvaises notes, il n'arrivait pas à ressentir les émotions des gens. Il se sentait médiocre. Marre de lui-même, de sa propre personne. Son cœur lui faisait horriblement mal.

Une âme en peine dans un monde de haine.

Il aurait aimé une vie plus joyeuse, mais comment recréer ses sentiments ? Ses yeux rouges, il ne calculait plus les détails. Ses parents rentrèrent, l'entendant pleurer comme un nourrisson. Ils n'arrivaient pas à le comprendre, à l'entendre. Paul se sentait comme dans un cauchemar, essayant de parler, mais rien ne sortait.

Si seulement il pouvait courir, s'enfuir de ce monde, ou trouver sa place prédestinée.

Ses parents pleuraient, ne sachant plus quoi faire de lui. Il les entendit se disputer pendant des heures, lançant des noms d'oiseaux qui s'envolaient dans les cieux. Paul, à l'étage, tentait de dormir malgré le bruit.

Le lendemain, ses parents semblaient différents, manquant de sommeil, le regardant comme s'il était un alien. « Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un problème ? » demanda-t-il.

Son père répondit en ricanant : «C'est peut-être toi le problème.»

Sa mère le regarda, ne sachant plus quoi faire. Paul alla à l'école, vivant encore la même journée. Mais aujourd'hui, le soleil brillait. Il fit semblant de sourire, prêt pour son évaluation. Il avait bien révisé, ses parents seraient contents.

Il réussit son examen, trouvant pour une fois l'épreuve facile. Fier de lui, il rentra chez lui. Ses parents avaient le même air que le matin. Il entra sans bruit, les voyant discuter sur le canapé, parlant fort. Sa mère vint l'accueillir.

«Coucou Paul, comment ça va aujourd'hui ? Tu as bien réussi ton contrôle ?»

«Oui, je suis fier de moi, j'ai enfin réussi un examen.»

Pour la première fois, sa mère vit un sourire se dessiner sur le visage de son enfant. Elle le prit dans ses bras et pleura, tellement c'était beau.

Son père les rejoignit, serrant Paul fort dans ses bras. «Je t'aime, mon fils.»

Paul ne comprenait pas trop pourquoi son père tenait autant à lui, tout d'un coup.

Le lendemain, en entrant, il vit une clé avec un post-it : 

«Prends-la, elle t'aidera à rentrer à la maison. Je t'aime, mon ange.»

Il vit ses parents en larmes. Il fit un petit sourire, prenant la clé. En retard, il courut à l'école, tout content. Ses camarades remarquèrent la nouvelle personne qu'il était devenu, ses changements émotionnels. Mais bientôt, ils se rendirent compte que Paul pouvait être tellement plus qu'eux, tellement parfait.

Un garçon, rongé par la jalousie, se planta devant lui.

«Pourquoi es-tu heureux aujourd'hui ? Tu n'es pas censé être nul, sans émotions ? Qui t'a dit de changer? Moi, j'étais bien avec des gars qui te martyrisaient, qui disaient que tu n'étais qu'une petite merde. »

« POURQUOI ES-TU HEUREUX MAINTENANT ? COMMENT AS-TU RÉUSSI À ÊTRE HEUREUX ?»

Paul ne comprenait pas pourquoi ce garçon était en colère. Il ne riposta pas, gardant un sourire sur son visage. Le garçon, en voyant ce sourire, le frappa soudainement. Paul arrivait maintenant à sentir la douleur.

Un surveillant vint les séparer. Le garçon se laissa faire, sachant ce qui l'attendait. Paul continuait de sourire.

"Pour une fois que je ressens une émotion, vous n'êtes pas contents?" demanda-t-il.

"Tais-toi !" répondit le surveillant. "N'aggrave pas ton cas. Ne nous apporte pas plus de problèmes!"

Paul se calma et alla voir l'infirmière, son visage boursouflé toujours empreint de bonheur.

"Bonjour Madame, le surveillant a dit que je devais vous voir."

"Oh, mon pauvre, qu'est-ce qui t'est arrivé ? Et pourquoi souris-tu comme ça ? La plupart des garçons pleureraient à ta place."

L'infirmière lui donna des médicaments et soigna ses blessures. Le temps passa.

Il alla en cours d'histoire. La prof, fière de lui, lui remit sa feuille.

"Bravo," dit-elle. Paul avait eu la meilleure note de la classe. Son sourire était pétillant.

La prof était contente de le voir sourire, mais une ambiance bizarre se fit ressentir dans la classe. 

La classe habituellement animée ne contenait désormais que des messes basses.

Plus tard, il rentra chez lui, tout fier de lui. Mais en rentrant, aucun bruit ne se faisait entendre. Il pensa que ses parents avaient peut-être enfin arrêté de se disputer. Il prit la clé et ouvrit la porte.

La voiture n'était plus dans le garage. Rien n'avait été volé ou déplacé, mais ses parents n'étaient plus là. Il les chercha partout. "Maman ! Papa !"

Personne ne répondit. Alors il comprit pourquoi ils pleuraient, pourquoi ils se disputaient. Pourquoi l'avaient-ils abandonné alors qu'il avait enfin découvert ses émotions ?

Il ferma la porte à clé, son sourire s’effaçant pour laisser place aux larmes et aux cris qui emplirent cette maison délabrée. Il prit son examen et le déchira sous le coup de la colère et de la tristesse.

"Pourquoi personne ne m'aime ? “

Seul son écho lui répondit. 

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 30 ⏰

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