Coupable D'aimer

Daniel

Nadiya avait une intelligence émotionnelle, elle était capable de lire au travers des autres. Ce qui se cachaient au tréfonds de nous, enfouies sous des milliers de traumatismes et de cicatrices, elle le devinait sans aucune difficulté.

Mon père ne voyait pas d'un bon œil tout ce petit jeu de séduction. Pour lui, les maghrébins devait rester de leur côté et nous du notre. Il n'a pas très bien compris pourquoi j'avais quitté Clémence. Tandis que de mon côté, je me confortais dans cette décision en me rappellent tout ce que nous n'avions pas en commun et surtout ce que je me refusais de lui offrir. Je n'étais pas fait pour être père et encore moins un mari. Le mariage ne représentait pour moi qu'une grosse comédie que mes parents avaient joué des années durant. Puisque tout le monde savait que mon père avait des hobby cachés. Et parmis eux, la compagnie des hommes...

Clémence le savait et pourtant ni ses mots ni ses projets n'avaient su soulager mon fardeau. Et même si Nadiya portais sur son visage la souffrance d'une vie qu'elle semblait regretter. Elle avait quelque chose, une énergie solaire qui m'aidait à oublier...

Je sentais sous ses airs de fille sage et bien élevée, le désir ardent de briller, comme un feu crépitent tout au fond de son âme. Elle souhaitait envoyer se faire voir tout ceux qui l'avait écrasé ou encore rabaissé. Sur son visage, une indifférence qui l'aidait je le sais, à se protéger de tout ce qui l'entourait.

Nadiya ne me regardait pas spécialement. Et pourtant, de mon coté je ne me gênais pas pour m'ennivrer de chacune de ses courbes.

J'aimais son sourire, j'aimais ses fines mains, le grin de sa peau et ses gestes tendres. Je ne pouvais me lasser de son rire, contemplant sa démarche et ses sourcils constamment froncés vers ses notes.

Elle possédait ce qu'aucune autre n'avait réussi à conquérir, mon cœur tout entier...

5 février 1980, date à laquelle je l'ai réellement envisagée...