Mattheo Riddle x Y/N

Chapitre 8

La salle commune de Serpentard était plongée dans une semi-obscurité, les flammes vertes des torches dansant sur les murs de pierre. Mattheo était assis dans un coin, ses yeux sombres fixés sur le feu crépitant. Je m'approchai à pas feutrés, l'atmosphère chargée de la journée pesant sur mes épaules."Mattheo," l'appelai-je d'une voix mesurée.Il releva les yeux, son expression habituellement arrogante semblant temporairement voilée. "Quoi ?" répondit-il, un soupçon de froideur dans sa voix.Je m'installai à proximité, essayant de percer le mystère qui planait autour de lui. "Il se passe quelque chose, Mattheo. Tu as été bizarre toute la journée."Il détourna le regard, fixant à nouveau le feu. "Rien qui te concerne, Lestrange.""Ça concerne tout Serpentard si quelque chose te préoccupe, surtout si cela pourrait affecter notre maison. Nous sommes censés être unis, non ?" insistai-je.Il esquissa un sourire amer. "Unis ? Rappelle-moi quand Serpentard a été unis pour la dernière fois. Chacun pour soi, voilà comment ça fonctionne ici.""Ce n'est pas vrai, et tu le sais. Qu'est-ce qui te tracasse ?" pressai-je, mes propres émotions oscillant entre la frustration et la préoccupation.Mattheo hésita un instant avant de soupirer profondément. "C'est compliqué, Y/N. Tu ne comprendrais pas.""Essaie-moi," répondis-je, mes yeux cherchant les siens.Il s'éclaircit la gorge, semblant se débattre avec ses propres démons intérieurs. "La guerre qui se prépare... Voldemort... C'est plus compliqué que je ne l'avais imaginé.""La guerre te préoccupe ?" demandai-je, réalisant que les enjeux étaient bien plus élevés que ce à quoi je m'attendais.Il hocha la tête. "Je ne peux pas expliquer tout, Y/N, mais il y a des choses que je commence à remettre en question. Des choses auxquelles je n'avais jamais pensé auparavant."Je fus frappée par la gravité de ses paroles. La guerre magique qui grondait à l'extérieur avait infiltré même les esprits les plus assurés de Poudlard. "Mattheo, tu ne peux pas simplement rester indifférent à ce qui se passe. Les choix que nous faisons ici, à Poudlard, peuvent influencer le cours des choses."Il se leva brusquement, faisant face à la cheminée. "C'est facile à dire pour quelqu'un comme toi, avec un nom comme le tien. Mais tout le monde n'a pas la chance de venir d'une famille aussi... prestigieuse.""Ce n'est pas une question de nom, Mattheo. C'est une question de ce qui est juste. On peut changer les choses, même à petite échelle," plaidai-je, me levant à mon tour.Il se tourna vers moi, un mélange de frustration et de résignation dans son regard. "Tu ne comprends pas, Y/N. Tout n'est pas noir ou blanc.""Alors, explique-le moi. Laisse-moi comprendre ce qui te trouble, ce qui te fait douter," insistai-je, cherchant à percer le mur qu'il érigeait autour de lui.Mattheo hésita, ses épaules s'affaissant légèrement. "Peut-être un autre jour, d'accord ?" murmura-t-il, esquivant la conversation difficile.Je le fixai un moment, reconnaissant que même dans les ténèbres de Serpentard, il y avait des lueurs d'incertitude et de vulnérabilité. "D'accord," concédai-je, laissant la conversation en suspens, mais sachant que quelque chose avait changé entre nous, que les ombres de la guerre avaient jeté une lumière nouvelle et inquiétante sur notre histoire à Poudlard.



Les jours qui suivirent notre conversation dans la salle commune de Serpentard étaient teintés d'une tension inhabituelle entre Mattheo et moi. Chacun de nous semblait porté par ses propres pensées, et l'atmosphère de Serpentard, déjà imprégnée de rivalités, devenait encore plus chargée.Un matin, alors que nous nous dirigions vers nos cours, Mattheo me coula un regard en coin, son sourire habituellement taquin remplaçant maintenant par une froideur calculée. "Je suppose que même les Lestrange peuvent être vulnérables, n'est-ce pas, Y/N ?"Je relevai un sourcil, irritée par sa provocation. "Ne t'avise pas de tirer des conclusions hâtives, Mattheo. La vulnérabilité n'est pas une faiblesse."Il haussa les épaules de manière nonchalante. "Si tu le dis. On dirait juste que même les plus fiers ont leurs moments de faiblesse."La chicane était lancée, et nos échanges acerbes devenaient de plus en plus fréquents. Mattheo semblait déterminé à jouer avec mes émotions, à explorer les fissures dans ma carapace apparente.Pourtant, même au milieu de nos échanges cinglants, je ne pouvais m'empêcher de remarquer un changement dans le comportement de Mattheo. À plusieurs reprises, il tentait des approches froides de flirt, ses compliments calculés et ses regards appuyés semblant narguer plutôt qu'inviter.Un jour, après une de nos nombreuses joutes verbales, il me lança un regard en coin et déclara avec un sourire cynique, "Tu sais, Y/N, tu pourrais être presque charmante si tu n'étais pas si concentrée à prouver constamment ta force."Je plissai les yeux, méfiante de son ton taquin. "Sauve tes jeux de séduction pour quelqu'un d'autre, Mattheo. Je ne suis pas dupe."Il haussa un sourcil, semblant presque satisfait de ma réaction. "Chacun sa manière de naviguer dans ce monde, Lestrange. Peut-être que tu devrais apprendre à te détendre un peu."La mini-chicane entre nous prenait une tournure inattendue. Mattheo, d'habitude si sûr de lui, se comportait de manière énigmatique, comme s'il tentait de dissimuler quelque chose derrière ses paroles acérées et ses avances équivoques.Dans le tourbillon d'émotions contradictoires, je me retrouvais à la fois agacée par sa présence insistante et intriguée par le mystère qui semblait entourer ses actions. Entre nos échanges piquants et ses tentatives de flirt glaciales, la magie de Poudlard semblait osciller entre l'ombre et la lumière, et je me demandais où cela nous mènerait dans cette histoire complexe à Serpentard.