Arrivée à l'Inconnu

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Elora

C'est enfin le jour J, celui que j'attends avec impatience et aussi à la fois assez stressé. Je pars aux États-Unis grâce à ma professeure d'anglais et également avec l'autorisation indispensable de ma mère. Je pars deux mois pour mes études et pour perfectionner mon anglais. Le seul souci, c'est que je suis terrifié à l'idée de devoir partager mon nouvel appartement avec un inconnu, dont je ne connais ni le nom, ni même l'apparence. Tout ce que je sais, c'est qu'il fréquente le même établissement scolaire que moi. J'ai essayé de nombreuses fois de le contacter mais aucune réponse.

Me voici donc dans un aéroport situé près de chez moi, essayant de rassurer ma mère que tout se passera bien, même si je suis moi-même terrorisé à l'idée de partir sur un coup de tête sans aucune information sur mon futur colocataire. Heureusement, mon beau-père est là pour souligner tous les aspects positifs à ma mère, qui laisse échapper quelques larmes. Je lui adresse un sourire qui veut dire "Ne t'inquiète pas".

-Arrête de t'inquiéter pour moi maman et puis si ça peut te rassurer je t'appellerai tous les soirs.

Ma mère ne répond rien mais je la connais trop pour savoir qu'elle s'est un peu calmée. Je m'approche de mon petit frère pour l'embrasser sur la joue une dernière fois avant un long moment. Je leur dis un dernier au revoir une fois de plus avant de me diriger vers l'embarquement. Alors que je m'approche de la porte de l'avion, mon cœur bat la chamade. Les annonces des départs et des arrivées résonnent dans le terminal, ajoutant à mon excitation nerveuse. Je me retourne pour voir ma mère et mon beau-père qui se tiennent là, avec des sourires mêlés de préoccupation. Leurs encouragements silencieux me donnent un peu de courage pour affronter l'inconnu qui m'attend de l'autre côté de l'océan. Je prends une profonde inspiration et essaie une méthode psychologique pour calmer mon cœur qui bat un peu trop vite.

Une fois à bord de l'avion, je m'installe près du hublot, essayant de chasser les pensées qui tourbillonnent dans ma tête. Je me demande qui sera mon colocataire, s'il sera amical, s'il partagera mes habitudes ou si nous aurons du mal à nous entendre, voire pire. Malgré tout, je suis si heureux de pouvoir partir à New York, ma destination de rêve où je vais pouvoir vivre pendant deux mois. C'est une étape importante dans ma vie, une chance de grandir, de me découvrir et de me dépasser. Je décide de me concentrer sur les possibilités qui m'attendent plutôt que sur les défis qui pourraient se présenter.

Le vol se déroule sans encombre, et avant que je ne m'en rende compte, nous amorçons notre descente vers l'aéroport de destination. Mon cœur bat plus fort encore à l'approche de la ville. Une fois descendu, j'essaie de me frayer un chemin vers la sortie de l'aéroport. Le son de cette nouvelle langue résonne dans mes oreilles. J'ai à la fois l'impression d'être complètement étrangère et aussi de me sentir comme chez moi, comme si cette ville était chez moi, mon propre pays.

Une fois dans un taxi, je regarde par la fenêtre les gratte-ciel s'élèvent dans le ciel. Les rues grouillent de vie, chaque coin de rue se trouve encore plus de personne. Je fouille dans mon téléphone l'adresse du bâtiment où je vais habiter pour les deux mois à venir. Quelques minutes passent avant que le chauffeur ne s'arrête devant un grand bâtiment plus petit qu'un gratte-ciel mais qui doit contenir plus de 6 ou 7 étages. Je rentre dans le bâtiment prêt à découvrir mon nouvel appartement. Je monte dans un ascenseur qui s'arrête à mon étage, le cinquième.

Je prends une grande inspiration et pénètre dans l'appartement, prêt à rencontrer mon colocataire et à commencer cette nouvelle phase de ma vie. Je me rappelle les paroles rassurantes de mon beau-père et aussi de ma mère et la confiance que j'ai en moi-même pour affronter les problèmes qui se présentent. Peu importe ce qui m'attend, je suis prêt à relever le défi.

La rencontre avec mon nouveau colocataire a été un moment à la fois inattendu et tendu. Après avoir déposé mes bagages dans ma chambre, j'ai entendu la porte d'entrée s'ouvrir, annonçant l'arrivée imminente de celui qui partagerait désormais cet espace avec moi. Cette rencontre a été tout sauf harmonieuse. Dès le moment où nos chemins se sont croisés dans l'appartement, Une tension palpable s'est installée, comme si l'air était chargé d'électricité négative. Nos premiers échanges ont été des regards froids lancés par celui-ci. Cela fait à peine 2 heures seulement et j'ai l'impression qu'il me déteste déjà. Et puis pourquoi ce serait à moi de faire des efforts en lui souriant tout le temps après tout c'est lui qui a commencé à me lancer des regards noirs. Nos chambres sont séparées par un couloir mais les portes de nos chambres respectives sont en face l'une de l'autre. La plupart des tableaux présents dans l'appartement ont été peints par des artistes très connus comme "La Nuit étoilée" de Vincent van Gogh ou encore d'autres œuvres du même peintre. Il y en a quelques-unes dont je ne connais pas l'auteur mais la plupart sont des œuvres très connues en France en tout cas.

-Tu es fan d'art ? Lui demandai-je, le seul moment où il était sorti de sa chambre pour aller chercher quelque chose dans la cuisine, sûrement quelque chose à grignoter.
-Mon grand-père l'était, ma mère n'a pas supporté sa mort, elle voulait donc les jeter mais j'ai préféré les garder, me répond-il.
-Tu passais beaucoup de temps avec lui ?
-Je le voyais assez souvent et à ces moments-là il me parlait tout le temps d'art, je n'avais pas envie que ces œuvres soit jetés alors je l'ai est gardé. 
-Je vois.
-Pourquoi es-tu venu aux États-Unis au faite, la Française ? Me demande-t-il, fier du surnom qu'il m'a trouvé.

À la question sur ma présence aux États-Unis, il me lançait un regard interrogateur, manifestement curieux de connaître les motivations qui m'avaient poussé à franchir l'Atlantique.

-C'est un rêve d'enfant, j'ai eu la capacité de pouvoir le réaliser alors je l'ai fait, cela s'appelle persévérer, l'américain.
-Persévérer, hein ? C'est un concept intéressant, répliqua-t-il. -Peut-être que j'ai sous-estimé la Française devant mes yeux, ajouta-t-il avec un sourire en coin pour me taquiner.

Je roule des yeux en soupirant mais un petit sourire apparaît sur mes lèvre.

Les jours suivants ont été marqués par une détente progressive de notre relation. Les regards froids ont cédé la place à des regards un peu moins glacials, du moins je l'espère. Pourtant, il semblait que ce que nous apprécions le plus, c'était de nous rendre insupportables l'un à l'autre. J'aimais le taquiner, le provoquer, et lui semblait trouver un plaisir certain à faire de même.

Nous étions deux étrangers forcés de partager un espace, mais quelque part, au milieu de nos chamailleries incessantes, nous avions trouvé un équilibre fragile mais tenace.

Destins croisés à NYCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant