Une plaine infinie

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Arrivés chez Deavon, je prends une petite douche, j'avale un bout de pain, de quoi oublier la faim quelques heures, j'emprunte un de ses larges t-shirt et vais me coucher à côté de lui. Je me pose sur le lit et Deavon se retourne.

-Ange.

-Oui ? qu'y a-t-il ?

-Ange, nous devons partir.

-Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes... ?

-Nous n'avons aucun moyen de survivre ici.

-Deavon, tu n'y pense pas ! Tu sais bien que c'est trop dangereux au-delà de la forêt.

-Ne t'inquiète pas, j'y ai déjà réfléchi. Mais je me rends compte maintenant que nous n'avons pas d'autres solutions. Nous devons partir.

-Deavon, c'est de la folie ! On a aucune chance de survivre face à un monstre, tu sais bien !

-Ce n'est rien. Je te promets de te protéger au prix de ma vie s'il le faut.

-Je ne te laisserais pas te sacrifier pour moi, Deavon.

-Ange.

-D'accord, je te suivrai. Mais je ne te laisserai pas mourir.

-Haha, d'accord. J'avais de toute façon prévu de t'emmener de gré ou de force.

-Deavon... tu es sûr de ta décision ?

-Oui, Ange.

-D'accord. Alors je te fais confiance Deavon.

-Merci, Ange. Nous partirons avant le lever du soleil pour éviter de croiser quelqu'un.

Je suis content. Pas pour la décision de Deavon mais parce que pour une fois depuis un moment, il a souri. Cette fois, il a vraiment souri. Je me sens apaisé, la tension est redescendue. Je m'endors comme un bébé sur mes deux oreilles. Un peu avant de m'endormir, Deavon j'ai cru voir Deavon embrasser ma joue... je m'endors en pensant l'avoir imaginé.

.. Une heure avant le lever du soleil, Deavon me réveille doucement.

-Il est temps de partir, Ange.

C'est vrai... nous avions décidé de partir d'ici la veille. Je m'habille avec mes habits de la veille, rassemble mes affaires dans mon sac et me prépare pour sortir. Deavon, lui, emporta des quelques affaires personnelles et surtout, de quoi se nourrir pendant quelques jours.

-Tu es prêt, Ange ?

-Oui.

-Bien. On peut partir maintenant.

Ça y est, nous y est. Nous allons quitter ce village, cette forêt, pour la première fois depuis notre naissance. Je suis un peu effrayé à l'idée de quitter le village mais nous n'avons pas vraiment le choix, et puis, je fais confiance à Deavon. Deavon ouvre la porte et me fais signe de passer devant. Il fait un peu plus jour, le soleil se lève petit à petit. Un sentiment mélangé d'excitation, de peur et d'impatience et de froid remplit mon corps et fait trembler mes frêles jambes. Pas à pas nous nous dirigeons vers la sortie principale du village. Il fait froid, mais d'une certaine façon, j'aime ce froid. Deavon m'a prêté une de ses vestes, bien que je nage dedans. Il me prend par la main et nous passons la sortie du village. Les souvenirs de Deavon allongé dans son sang me viennent alors à l'esprit et me font tressaillir. Je décide l'ignorer mes pensées et de suivre Deavon. Après ce qui m'a semblé comme une dizaine de kilomètres, nous nous sommes arrêtés et Deavon a allumé un feu. Je me suis allongé sur mon sac de couchage en écoutant le champ des quelques oiseaux qu'il restait dans cette forêt déserte pendant que Deavon se réchauffe près du feu. Le soleil s'est levé depuis un moment, il devrait bientôt être midi. Nous sommes partis très tôt, à 5-6 heures du matin, la faim commence à se faire sentir et mon ventre décide de se donner en spectacle. Deavon entends mon ventre gargouiller.

Royaumes des cieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant