J'ai senti ta disparition sans même ouvrir les yeux.
J'ai frissonné de froid alors que ta chaleur quittait doucement ce monde et s'élevait vers de cieux qui m'étaient inconnus.
Tic tac, l'horloge a souri.
Les yeux toujours fermés, un pied sur la marche d'éternité.
Ce n'est pas ton souffle protecteur que j'ai senti contre ma peau meurtrie, mais ton cri de douleur.
J'ai ouvert les yeux et ta disparition était la seule chose que j'arrivais à voir.
Les yeux grands ouverts, les deux pieds sur la marche d'éternité.
Mais qu'est-ce que l'éternité quand nous n'avons plus personne avec qui la partager ?
Tu as posé le pied sur cette marche et l'éternité s'est effondrée sous le poids de ton cœur, sombre cage brisée sans aucune lumière pour te guider. L'oiseau agonisant s'est échappé de son berceau et, brillant de liberté inaccessible, s'est envolé à jamais.
Aiguilles contraires qui avaient pour seul rêve de chanter à nouveau un air d'illusions.
L'éternité a filé entre nos doigts et j'ai observé l'immortalité m'écraser de sa lourde malédiction.
Le temps s'échappe et ne revient jamais.
Tel ce petit oiseau qui rêvait d'avaler la lune, telle cette horloge brisée qui sombrait peu à peu dans les abysses, douce chanson d'un souffle qui s'est arrêté.
Aurais-je dû te rattraper à ce moment, alors que tu te faisais dévorer par le tic tac silencieux de ces secondes trop pressées ? Aurais-je dû plonger dans ce rêve trop réel pour ne faire plus qu'un avec tes larmes ? Aurais-je dû crier ton nom alors que l'escalier de Temporalité t'engloutissait pour ne jamais te recracher ?
Désormais je ne me souviens plus de ce prénom chéri qui fleurissait sur mes lèvres innocentes, mais seulement du goût amer qu'il amenait alors que je savais, oui,
je savais,
que Temporalité était une bête qu'il valait mieux ne pas réveiller.
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𝖳𝖾𝗆𝗉𝗈𝗋𝖺𝗅𝗂𝗍𝖾
PoetryUne valse avec la pluie et le beau temps, un baiser avec tes sourires et tes pleurs intermittents. Comme le temps me paraissait beau quand il avait encore des rêves à me partager et des souvenirs à me donner. Telle était la malédiction De cette femm...