Réponse à "Remords posthumes", Baudelaire

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"Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un cadeau pluvieux et qu'une fosse creuse;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs  qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, conident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni,

Te dira: "Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ?"
- Et le ver rongera ta peau comme un remords."

Moi, la courtisane imparfaite,
Dont les vers dégustent la chair,
Entend le tombeau me questionner.

Mais le sépulcre m'a emprisonné
Et me voilà à composer sur la paroie des vers,
En espérant que tu puisses les lire, toi, le poète.

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