Saphirs

Chapitre 1: l'histoire se répète toujours

La journée venait à peine de commencer, mais Aliz voulait déjà qu'elle se termine. Elle avait horreur des journées show & pique.

Elle regardait son ami Hazen qui jouait du violon joyeusement sur la place du petit marché de la basse ville. La musique était entraînante, aussi, une petite foule s'était entassée autour de lui pour le regarder performer. C'est qu'il était doué et agréable à regarder. Ses cheveux blonds brillaient au soleil et ses tendres yeux verts pouvaient vous convaincre de lui partager vos plus grands secrets. Ses attributs vous faisaient oublier qu'il avait des vêtements usés jusqu'à la corde, ce qui aurait donné à la foule un indice important : ils auraient mieux fait de passer leur chemin.

Aliz était bien dissimulée sous son capuchon et attendait le parfait moment pour frapper. Lorsqu'elle décida qu'il y avait assez de monde, elle s'approcha tranquillement du regroupement et utilisa ses mains agiles pour fouiller les poches des spectateurs. La chanson était presque terminée et, à la fin, la voleuse avait amassé un bon butin.

Son ami fit un petit salut charmant alors qu'il récoltait les applaudissements et récupérait les quelques pièces qu'on aura bien voulu lui laisser pour sa prestation.

Les deux arnaqueurs se retrouvèrent deux coins de rues plus loin pour compter leur récolte.

-    Wow, regarde ça, avec tout ça on va enfin pouvoir s'acheter des vêtements sans trou!

-    Si on arrive à la maison avec des vêtements neufs, Rahim va savoir. On devrait juste mettre tout ça dans notre butin secret.

-    Je sais que t'as raison, Aliz, mais j'en ai tellement marre de ces torchons...

-    Je veux dire, on pourrait peut-être acheter du tissu pas trop cher et demander à Winnie comment coudre? Qui sait, peut-être que Koah sait coudre aussi?

-    ... Mais ça va être trop long!

Parmis les pièces de cuivre, d'argent et d'or se trouvaient quelques bijoux. La plupart ne valaient pas grand-chose, mais une bague munie d'un beau grand saphir attira l'attention d'Aliz. De l'objet, il émanait une vague indescriptible qui ne pouvait signifier qu'une chose : la bague était enchantée.

-    Tu penses qu'elle fait quoi?

-    Je ne sais pas, probablement un truc nul comme voir dans le noir.

-    Mais c'est loin d'être nul! Tu dis ça parce que t'en a pas besoin, t'es à moitié elfe.

-    Oui, et tu n'es qu'une pauvre petite humaine qui pourrait m'assasiner trois fois avant que j'aie eu le temps de dire « bonjour ».

-    T'exagère.

-    Non.

-    Est-ce que tu crois que Winnie saurait?

-    Ce n'est pas comme si elle avait étudié la magie, je crois que tu la surestimes.

-    Ça vaut le coup de demander quand même.

-    En tout cas, je te la laisse. Le bleu te va bien, tu sais.

Aliz ne put s'empêcher de laisser échapper un rire.