Le loup et la motarde

Scène

Le lendemain matin, elle se réveille, les deux garçons endormis devant elle et plus loin, le jeune homme. Les voir tous les trois endormis la fait sourire et elle profite de ce moment de bonheur et de douceur.

"J'aime beaucoup te voir sourire, chuchote l'endormi.

-Et moi, j'aime bien ta tête de bébé quand tu dors, t'es aussi choupi que ces deux-là, dit-elle tout bas.

-Bien dormie ? Sourit il.

-Étrangement oui, une nuit calme. Cela fait longtemps que cela n'est pas arrivé mais c'est agréable. Et toi?

-Nuit très agréable également. L'effet enfant certainement.

-Ou âme sœur, pense-t-elle à voix haute en murmurant.

-C'est fort probable aussi, lui répond Tyler, heureux à l'idée qu'elle l'évoque.

-Coucou maman, coucou papa", disent Milo et Evan en même temps.

Linea devient rouge pivoine et sort du lit en quatrième vitesse prétextant une envie pressente. Tyler en profite pour expliquer qu'il n'est pas leur papa et qu'il faut éviter d'en parler devant leur mère pour ne pas la rendre triste. Lorsque celle-ci revient, les deux garçons s'excusent sous son regard interrogateur. Tous les quatres descendent ensuite en bas, où il règne une ambiance plutôt étrange, personne ne parle, personne ne rit sauf le groupe de jeunes. Milo vient s'accrocher à la jeune femme alors qu'elle s'assied avec Miles et ses copains alors que le jeune homme s'installe près de son père. Evan s'assoit à côté d'elle puis commence à manger tranquillement. Elle sait pourquoi il y a cette ambiance, c'est à cause de ce que Tyler a dit, la veille mais elle ne s'attendait pas à ce que cela plombe l'environnement de la meute. La jeune doute de ne pas être un problème pour le développement et le bien être de celle-ci. Elle repense alors que plus tard dans la journée, l'état de sa maison sera constaté et que les réparations commenceront bientôt. Non pas qu'elle veuille partir mais elle doute d'être à sa place ici parmi eux. Ne pouvant supporter davantage toute cette tension, elle se lève et part, suivie par les deux enfants.
Une fois à l'extérieur, elle respire un bon coup et voit les deux enfants se transformer pour laisser place à deux louveteaux. Ceux-ci commencent à jouer ensemble, se mordillent les oreilles ou la queue et se pourchassent. Linea a envie de les rejoindre et se transforme, la louve trottine vers eux avant de pousser Evan du bout du museau, lançant une petite bagarre générale. Les deux garçons l'attaquent en même temps et leur mère se couche en feignant la mort, la langue pendante. Le plus grand monte sur elle et se dresse fièrement. Des bruits de pas sont perçus par la louve qui rouvre les yeux au moment où Evan est poussé violemment par un autre louveteau qui prend sa place. La vaincue n'apprécie pas du tout et se relève d'un coup le faisant tomber au sol alors que celui-ci couine. Elle se dirige vers Evan qui se relève comme si de rien n'était puis grogne à l'attention du nouveau venu, très vite imité par la louve.
Ulysse se relève et trottine jusqu'à la terrasse avant de s'écrouler dessus en couinant et hurlant de douleur, tandis que celui-ci leur jette des regards mesquins et narquois. Les adultes sont alertés et accourent dehors. Stalia se met à genoux devant lui et hurle :

"Que t'on t'il fait mon pauvre bébé ? C'est encore vous, ne pensez vous pas donner assez de problèmes à cette meute depuis votre arrivée ! Voilà maintenant que vous agressez des enfants !"

La louve grogne plus fort et les deux louveteaux se cachent derrière les pattes arrières de celle-ci en tremblant.

"C'est sans doute votre nature de tueurs qui refait surface", crache la bimbo.

Cette remarque traverse Linea en plein cœur faisant remonter tous ses mauvais souvenirs. Son sentiment de ne pas être à sa place se confirme quand elle voit les regards noirs pointés sur eux. Elle secoue la tête et tente de reprendre ses esprits, son regard trouve celui de Tyler qui se trouve à l'étage et ne comprend pas ce qui se passe à l'extérieur. L'animal se retourne et pousse les louveteaux vers la grande forêt. Les deux obtempèrent en couinant, leur mère tente de les rassurer en leur léchant le haut de la tête.

"Linea attends ! crie Tyler qui leur court après. Que s'est-il passé ?

-Telle mère, tel fils, ils se sont bien joués de nous tous les deux, gronde-t-elle.

-Ulysse ? Qu'a t il fait ?"

Les yeux du canidé passent au violet et les images de l'altercation défilent devant les yeux de son âme sœur. Il secoue la tête et la regarde surpris.

"Depuis quand sais-tu faire ça ? lui demande t-il.

-Depuis que je me suis renseigné dans les livres de tes parents durant mes insomnies.

-C'est impressionnant mais pour en revenir à cette histoire, suivez moi, on va s'en occuper ensemble."

Milo et Evan ne l'écoutent pas et continuent leur chemin, résignés et traumatisés à l'idée qu'on puisse les prendre pour des méchants. Leur mère se couche alors devant eux, leur barrant ainsi le passage. Les louveteaux lève la tête vers elle, les yeux larmoyants.

"Il faut vous battre, mes garçons. Vous êtes beaux et forts, n'en doutez pas. Se laisser abattre dès le premier obstacle ne vous aidera pas à avancer et encore moins à oublier. Prouver à ses imbéciles de loups que vous êtes de bonnes personnes", leur dit-elle.

Les enfants se blottissent contre elle en remuant la queue. Tyler sourit devant cette scène toute mignonne. L'alpha et la petite famille rentrent alors à la villa. A peine, ils sortent des bois que Stalia hurle:

"Tyler, tu ne peux pas accepter ses meurtriers. Ils ont blessé mon tout petit. Regarde." Ulysse sors de derrière sa mère, le visage en pleurs en boitant. L'alpha sourit à son cinéma.

"Je décerne le prix du meilleur acteur à Ulysse et la meilleure actrice à Stalia. Quand as-tu prévu ton coup? Retourner la meute contre mon âme sœur et ses petits pour les faire fuir c'était ingénieux, dit-il en s'approchant rapidement d'elle. Le problème, c'est que tu t'en ai pris à eux justement, grogne-t-il en l'attrapant par le col.

-Qu'est ce qui te prends ? Tu vois bien que mon fils a été blessé", parvient-elle à dire.

Les yeux de l'alpha deviennent violets comme tous ceux de ses congénères en voyant la vision qu'il leur transmet.