𝟎𝟎 | 𝑷𝒓𝒐𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆

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➣ 𝑨𝑫𝑨𝑰̈𝑹

Bellano, Côme, Italie.

16:27.

Il n'y a rien de plus puissant que l'amour. Oui, c'est vrai. Ce sentiment qui nous fait perdre la raison, qui nous faire perdre tout sens de la réalité. Lorsqu'on trouve l'autre moitié de soi, on se sent comme complet.

Plus rien d'autre n'a d'importance que l'être aimé. L'amour partagé avec celui-ci, les moments de joie, les moments de peine, les disputes, les cris, les larmes...

Tout semble si beau, du moment qu'on le partage avec l'être aimé.

Mais lorsqu'il disparaît, lorsqu'on nous l'arrache de façon brutale sans qu'on ne s'y attende, forcément la chute est brusque et douloureuse.

Le chagrin est d'une telle immensité qu'on pense ne jamais pouvoir s'en sortir. On aimerait tellement s'en aller avec lui. On en veut au monde, on en veut au cycle de la vie.

Pourquoi est-ce que les âmes soeurs ne sont-ils pas destinés à mourir ensemble? À quoi ça sert de vivre une vie pleine de beaux moments pour qu'au final, l'idylle se voit interrompue d'une façon aussi brusque.

Tout porte à croire que ce sont les lois de la nature...mais non.

La méchanceté de l'Homme a atteint des sommets inimaginables et c'est quasiment impossible de la faire redescendre à présent.

Le seul moyen d'arranger les choses, c'est d'y aller de la manière forte. À la guerre comme à la guerre dit-on. Si ton ennemi te plante un couteau en plein coeur, rassure-toi qu'au moment de ta chute tu attrapes son pied ainsi tu peux être sûr qu'il chutera avec toi.

S'il n'y a rien de plus puissant que l'amour, il n'y a rien de plus savoureux qu'une vengeance parfaitement orchestrée et prête à être mise sur pied.

— Monsieur, voici votre verre de scotch, désolé pour l'attente, j'ai omis de faire les courses ce matin. Du coup il fallait que j'aille en racheter. Dit-elle en se rapprochant de moi un plateau chargé de mon whisky, entre ses mains.

Elle vient le poser sur la petite table en bois blanc, l'air marin me frappe au visage et j'inspire doucement.

— Merci Fulvia. Dis-je doucement.

— A mon avis monsieur, vous devriez peut-être commencer à vous apprêter, votre vol est pour bientôt.

— Je vais quitter mon pays pour un bon moment ma chère Fulvia, laissez-moi au moins profiter une dernière fois de ce vent marin.

— D'accord, monsieur. Je dois me retirer, histoire de terminer vos valises.

— Non, Fulvia. Laissez ça aux autres. Vous, installez-vous avec moi, j'ai besoin de vous parler de mes nouveaux enfants.

Elle répond par un simplement hochement de tête positif. Je fais signe à l'homme qui se tient derrière moi de ramener une chaise à Fulvia et il s'exécute.

Celle-ci s'installe en face de moi, je lève la bouteille de whisky en sa direction pour le lui proposer mais elle décline l'offre d'un simple mouvement de tête.

𝐂𝐑𝐈𝐌𝐈𝐍𝐀𝐋 𝐏𝐀𝐑𝐀𝐃𝐈𝐒𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant