Chapitre 78

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Je me tenais là, impuissant, à côté du lit d'hôpital où reposait Amae, celui que j'aimais plus que tout au monde.

Son visage était empreint d'une douleur profonde, et ses yeux, d'ordinaire si lumineux, étaient ternis par les larmes qu'il avait déjà versé.

Le vide laissé par la perte d'un de nos bébé enveloppait la pièce comme une ombre sombre qui nous empêchait d'être heureux.

Mais je refuse de continuer à vivre ainsi, même si on ne l'oubliera jamais, la mort de notre fille ne doit pas mettre fin à la joie d'Amae.

Il a beaucoup trop souffert par le passé et bien que j'ai déjà manqué cette promesse une fois, je ne le laisserai plus jamais avoir mal.

Alors, malgré ma propre tristesse, je cherchais désespérément à lui apporter un peu de réconfort, à lui changer les idées ne serait-ce qu'un instant.

J'avais prit l'habitude de passer mes journées ici avec lui, je lui parlais de tout et de rien, j'essayais juste de raviver des souvenirs heureux qu'on partage, c'était comme lui offrir une échappatoire à sa douleur.

Moi : je suis passé devant la salle de cérémonie hier et j'ai repensé à notre première soirée ensemble tu te souviens ?

Malgré sa fatigue et sa peine, il prenait toujours son courage entre ses mains pour me répondre bien que sa voix soit toujours tremblante.

Amae : celle à Utha ?

J'acquiesce rapidement en le serrant un peu plus dans mes bras alors qu'il s'efforçait de continuer de parler pour ne plus s'enfermer dans son silence.

Amae : oui, je me souviens surtout que tu profitais de la danse pour me dire des conneries devant tout le monde

Je souris tristement en le voyant faire de son mieux pour essayer d'aller de l'avant et de rire un peu en se rappelant toutes les bêtises que j'avais pu lui dire ce soir là.

Moi : n'empêche, t'étais incroyablement beau, ton sourire illuminait toute la pièce

Amae : j'étais heureux que tu sois à mes côtés, pour une fois je n'étais pas seul

Je le serre un peu plus dans mes bras en embrassant son front tout en lui jurant qu'il ne sera plus jamais seul.

Moi : je pense que c'est à ce moment là que j'ai su que je te voulais à mes côtés pour toujours

Amae : mais il t'a fallu bien plus de temps pour me l'avouer

Moi : disons que c'était caché entre mon inconscient et ma peur de te perdre

Je cachais rien moi et je connais pas "inconscience" à moins que ce soit un autre idiot qui fait pas son taff dans ton cerveau !

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres tremblantes, et ses yeux rencontrèrent les miens, chargés de gratitude et de tristesse.

Amae : Au final, je t'aurais attendu peu importe le temps qu'il aurait fallu. Après tout tu as toujours eu ce don pour me faire sourire, même dans les moments les plus sombres

Pourtant, alors que nous étions plongés dans notre bulle de chagrin et de réconfort, un appel urgent brisa le silence de la chambre.

Je me levai précipitamment, sentant que cette interruption pouvait être importante.

C'était Alvaro qui semblait avoir des informations concernant l'homme que nous cherchions tous, le meurtrier de ma fille.

Eh beh, y en a un qui chôme pas comme quoi les criminels c'est plus efficace que l'armée royale dans ce genre de situation..

Tu m'as sauvé de moi même - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant