Chapitre 8: Mr Whitford (pov)

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Le jour du bal arriva. Mlle Elizabeth insista pour que je l'accompagne à celui-ci. Elle adorait danser et manger en grande compagnie. Ce n'était pas mon cas, tout ce bruit et ce monde me fatiguait. Leurs conversations sans intérêts et les mêmes plaisanteries n'étaient qu'une perte de temps additionnée de fatigue, pour moi.

Ma tante, me disait que c'était un bon moyen pour trouver une femme. D'en choisir du moins. Sinon on laissait cela à nos aînés, qui s'en chargeaient, de cette lourde tâche qu'est de trouver un époux ou une épouse convenable. Mon père m'avait proposé Mlle Elizabeth comme épouse, pour qui j'avais beaucoup d'estime, mais je ne la voyais pas autrement qu'une sœur. 

— Regardez-les danser, ne sont-ils pas mignons? me fit remarquer Mlle Elizabeth.

— Je ne danserais pas Mlle Elisabeth, lui répondis-je en souriant ironiquement. Elle bouda quelques instants puis alla rejoindre Professeur Theis, qui l'invita à danser.

La salle était remplie. Les étudiants des deux universités conversaient et dansaient. Le buffet, quant à lui, était moins peuplé, je me dirigeai pour en déguster quelques mets. En essayant de me frayer un chemin je tombai nez à nez avec Mlle Cavendish, je fis un pas en arrière et faillit renverser un étudiant. Elle avait l'air gênée, comme elle pouvait l'être rarement.

— Désolée pour la porte l'autre jour, dit-elle avec beaucoup de sincérité.

— Ce n'est rien, ça arrive, lui répondis-je.

— Ça fait mal? demanda-t-elle en pointant avec son petit doigt ma blessure sur la tête. J'ai cru un instant qu'elle allait me toucher. De nouveau.

— Non...c'est juste visible, la rassurai-je. Elle m'avait ensuite demandé pour le test, si cela avait été.

— Vous avez eu un sans faute, lui annonçai-je en souriant inconsciemment.

— Sérieusement? Vous ne vous êtes pas trompé de copie?

— Bien sûr que non! répondis-je. 

Cette question me fit sourire. Elle avait l'air si innocente et disciplinée, pour la première fois depuis que je la connais. Ou peut-être n'était-ce qu'une illusion que donnait sa belle mine ainsi que sa robe blanche et bleu pale et ses petits nœuds en froufrous. On se fixa quelques instants puis nous fûmes interrompus par Mlle Elisabeth. Elle regarda Mlle Cavendish avec beaucoup d'aigreur.

La soirée se termina, pour mon plus grand plaisir, je raccompagnai Mlle Elizabeth à sa chambre qui se trouvait au sein de l'université.

— Dommage que vous n'ayez pas dansé.

— Oh, vous savez bien que j'ai horreur des danses.

— Oui je sais, dit-elle en souriant tristement, je vous remercie d'avoir quand même accepté de m'accompagner ce soir.

***

En quittant les dortoirs des filles je tomba sur un étudiant dans les jardins à l'arrière du bâtiment des dortoirs.

— Que faites-vous ici?

Le garçon se tourna vers moi effaré.

— Monsieur Whitford?

— Vous n'avez pas le droit de vous trouver de ce côté de l'université, vous ne l'êtes pas sans savoir! le sermonnai-je en haussant la voix.

— J'étais venu raccompagner...

— Demain je veux vous voir au bureau du directeur.

Le lendemain, le jeune garçon fut convoqué dans le bureau du directeur. On lui interdit l'entrée au bal pour le reste du trimestre. Il ne dit toutefois pas le nom de la jeune fille qu'il avait accompagnée, pour préserver son honneur, déclara-il. L'université était une école du savoir, il était inconcevable qu'elle soit entachée par l'indiscipline de certains de nos étudiants.

✯Holloway✯ (réécriture en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant