La nuit où tout fut terminé.

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Bonjour, bonsoir !

Cet OS est une réécriture de mon tout premier OS de mon recueil !
Comme il est en plusieurs parties, je me disais qu'il méritait d'avoir sa propre histoire.
Comme pour la première version, il reste assez difficile à comprendre mais tout y est c:
En tout cas, je vous souhaite une bonne lecture !

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Le ciel de Gandharva était décoré d'une pleine lune, où sa lueur éclairait faiblement la végétation florissante de Sumeru. Dans ce beau milieu de la nuit, le chant des animaux s'était tu laissant le repos battre son plein. La pluie brisait le silence de ce repos éternel tandis que, dans le village, une seule hutte était encore lumineuse, bien que la lumière soit faiblarde, elle pouvait se remarquer à perte de vue.

Dans cette hutte, Tighnari scrutait par la fenêtre, assis à son bureau et le menton posé dans le creux de sa main, un point invisible sur cette pleine lune. La nuit pouvait sembler calme. La nuit pouvait sembler délassante. La nuit pouvait être un havre de paix. La lueur de lune se reflétait sur son teint pâle, presque livide. Des cernes s'étaient nichées sur ses yeux bicolores qui eux, paraissaient vides, sans vie. Ce qui redonnait une teinte de vie dans cette ambiance austère, c'était la pluie incessante qui se fracassait sur le toit de sa hutte. Il ne supportait plus ce bruit, cela résonnait tel un bourdonnement continuel d'abeilles. Ses oreilles étaient plaquées contre son crâne, afin d'atténuer ce bruit strident qui le rendait fou petit à petit. Hélas, tout cela ne servait guère, car ce sont disgracieux vint, tout de même, s'écraser sur ses tympans pour son plus grand malheur. Pourtant, auparavant, le fennec se serait baladé sous cette pluie. De sentir les gouttes d'eau caresser son épiderme. De sentir la fraîcheur parcourir son être. De se sentir revigorer telle une plante qui se nourrissait de cette source. Mais aujourd'hui, il n'en était plus rien. Aujourd'hui, il voulait que tout le monde l'oublie. Un soupir las s'empara de ses lèvres avant qu'un rire nerveux soit déployé de sa gorge. L'hybride se sentit ridicule. Ça n'avait pas de sens qu'un ancien étudiant mais surtout chercheur de l'Amurta ne put entendre le son de la pluie sans lui provoquer cette sensation de malaise. Surtout que c'était grâce à cette pluie, à cette eau, à cette source, qu'il pouvait continuer ses recherches en botanique. Mais même cela, ça lui donnait même plus de goût à la vie. Un sourire orna son visage à cette pensée, à cette absurdité qui le mettait dans tous ses états.

Ses yeux se décidèrent, enfin, de se détacher de cette lune. Son regard se baladait sur son bureau, où ses affaires agrémentaient sur la surface boiseuse de manière bordélique. Sur cette dernière, des bouquins et des carnets sur ses nombreuses recherches étaient éparpillés de parts et d'autres. Tandis que son encrier, posé dans un coin, laissait glisser une goutte d'encre le long du récipient. Le chercheur en botanique suivit la trajectoire de cette goutte, lui portant un certain intérêt inutile. Ce qui lui avait semblé durer plusieurs minutes avait, en réalité, demeuré que quelques secondes avant que cette goutte vint s'écraser sur son bureau. Cette goutte devint une tâche qui souilla le bois.

'' Ce n'est pas ça qui fera avancer dans mes recherches. '' Pesta t-il contre lui-même, accablé par ce désintérêt soudain.

Il mit ça sur le compte de la pleine lune, qui aurait un effet néfaste sur lui mais ce n'était qu'une excuse qui s'était trouvé pour lui-même et sa procrastination.

Un second soupir traversa la barrière de ses lèvres alors qu'il continuait la contemplation de son bureau. Mais la vie en a décidé autrement, vu qu'un gargouillement s'était niché dans son ventre, lui signifiant qu'une petite faim s'installait au creux de son estomac.

Heureusement pour le brigadier forestier, un panier de pêches zaytun prônait devant lui. Un léger voile blanc se dressait sur ces pêches afin de les protéger de la nuisance des insectes. C'était Cyno qui les avait apportées, ce dernier était visiblement inquiet que le fennec ne prenait pas assez soin de lui ces derniers temps. Succombant à la tentation, l'hybride leva le voile, se saisissant d'une de ces pêche avant de la détailler sous toutes ses formes, dont sa couleur rougeâtre lui rappelait les yeux du basané. De sa main libre, il caressa la peau ferme et duveteuse de ce fruit. Il l'apporta contre ses lèvres afin de croquer, avec férocité, dans cette chair sucrée qui émoustilla les sens du fennec. Le plaisir devint presque incommensurable et son esprit se calma quelque peu, aussitôt une fois le fruit de la tentation terminée.

Bien que son esprit fut, un temps soit peu, calmé, ses pensées se dirigèrent vers le Général Mahamatra, qui sans lui, il n'aurait jamais pu trouver un sens à sa vie. Cyno était son amant, qu'il connaissait depuis ses années d'études à l'Académie. Le justicier a toujours été là pour lui, même dans les moments les plus difficiles et Tighnari lui en était reconnaissant, pour tout ce qu'il a fait pour lui. Mais en ce moment, il lui manquait. L'odeur du sable qui parfumait Cyno lui manquait, les mains de Cyno sur son corps lui manquaient mais surtout son regard ardent posé sur sa personne lui manquaient terriblement. Le basané était comme, du moins, il était la prunelle de ses yeux. C'était son premier amour, l'amour de toute une vie, l'amour de sa vie. Cela ne faisait que quelque jours que leur corps était éloigné de l'un et de l'autre mais pour le fennec, c'était pas le bon moment. Un vide immense se fit ressentir au creux de son cœur. Pourtant, ce n'était pas la première fois que leur âme fut éloignée, mais le chercheur ne put empêcher l'amertume gagnait ses entrailles.
Abandonné, esseulé, négligé.
Angoissé, tourmenté, effrayé.
C'était ainsi qu'il se sentait. Il n'avait plus aucun repère, laissant ses propres démons vinrent le consumer peu à peu. La seule chose qui le rassurait quelque peu, c'était le son des pas du Général Mahamatra qui traversait le monde. Ce simple écho le rassurait, au moins un peu. Mais pas aujourd'hui.

Depuis un certain temps, l'anxiété avait pris le dessus.
Mais ce soir, l'anxiété était à son paroxysme, laissant le pauvre fennec plus bas qu'à terre. Enfin pour lui, il était déjà à terre, à cet instant il commençait à creuser sa tombe. Son corps trembla et son cœur battait à la chamade, annonçant qu'une crise de panique prit possession de son corps. De longs frissons parcoururent son épiderme, le froid s'était frayé un chemin sur son corps. À ce moment précis, il voulut être réchauffé dans les bras de l'habitant du désert, tout en laissant son cœur battre sur le même tempo que celui de son amant.

Mais cette crise était la goutte de trop.
Plus rien ne comptait. Pas lui, ni Collei, ni Cyno. Ni rien, ni personne.

Le souffle court et sous les sanglots ininterrompus, ses yeux se posèrent sur une feuille volante, à moitié froissée, à moitié déchirée. Il attrapa sa plume maladroitement, qui en fit tomber son encrier, qui se fracassa sur le sol, parsemant le parquet d'une tâche sinistre.
Il commença à écrire, encore et encore.
Sa feuille devint froissée, de plus en plus.
Ses mots étaient bâclés, d'un désordre sans nom, crus et mélancoliques. Le contenu était probablement sans fondement, mais le concerné comprendra le sous-entendu de ses mots.
Ses mots étaient ses maux.
Aucune signature ornait sa lettre, se disant que c'était inutile, tout comme son existence, tout comme il était.
C'était avec les yeux larmoyants, les larmes menaçant de couler que Tighnari fixa la source de lumière qui éclairait sa hutte. Cette seule bougie dont qu'un tiers n'était consumée. La flamme était faiblarde, elle pouvait s'éteindre à tout moment mais elle persistait à continuer son devoir. À cette vue, un léger rictus se dessina sur le visage du fennec.

'' Pathétique. '' Se disait-il.

Il inspira longuement une dernière fois, bloquant sa respiration pendant plusieurs secondes avant d'expirer sur cette flamme dans une bourrasque, comme si c'était son dernier souffle.

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Je vais tenter de réécrire la deuxième partie dans la semaine... C'est fort probable que je le fasse, donc la seconde partie apparaîtra sûrement dans la semaine. c:

J'espère que votre lecture vous a plu ! c:

Un soir de, pleine lune [TS - CYNARI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant