Chapitre 1

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Un corbeau, posé à côté de moi. Puis deux. Et trois. Plusieurs dizaines, tous derrière moi. Des rails au beau milieu de nulle part. Je me trouve au centre et en face, au loin, Deku. Il est là, debout, seul, également sur le chemin de fer. Il me fixe dans un lourd silence. Puis, il me sourit. Aussitôt, les corbeaux bondissent et volent vers lui en piaillant dans un bruit affreux. Ces bêtes noirs se jettent sur lui sauvagement et l'attaquent sans répit. Mais il ne crie pas, il ne dit rien, aucun son ne sort de sa bouche. Et moi, je suis incapable de bouger, je peux seulement regarder la scène. Juste regarder, le regarder mourir. Tu l'as tué.

En sursaut, Katsuki sortit de son cauchemar. Sa respiration était saccadé et de la sueur était répandue partout sur son corps.

-Putain.

Il prit une douche froide pour se réveiller et une fois s'être préparé comme chaque matin, Katsuki sortit de chez lui pour se rendre à son collège. 'Pas d'humeur aujourd'hui ?' il s'attendait à entendre de la part de ses faiblards de camarades de classe qui se considèraient comme ses amis. C'était complètent normal qu'il n'était pas d'humeur. Après tout, c'était la faute d'Izuku. Sa haine envers lui ne cessait de grandir de jour en jour et s'était transformé en rage. Même quand je dors ce sale nerd de merde est présent. Il peut pas me lâcher la grappe putain. Qu'il disparaisse. Qu'il crève. Et n'ose même plus se remettre sur mon chemin. Il m'insupporte. Deku. Bon à rien. Inutile. Crève.

Le blond se retrouva devant le collège, à marcher lentement en essayant de dériver ses pensées ailleurs que sur le petit vert qu'il maudissait. Juste avoir autre chose en tête que son horrible visage souriant était trop demandé peut-être. Ses dénommés amis le croisèrent et le firent s'arrêter pour commencer une discussion. Ça ne pouvait pas être pire que de penser à Deku. Katsuki entendait la conversation sans même y prêter vraiment attention, jusqu'à ce que le sujet change subitement. Il s'y rajouta soudainement. Un sourire ornait son visage alors qu'il se mit à rire. Rire, se moquer d'Izuku. Son rire sortit tout seul, résonnant comme si il l'avait retenu depuis des jours, sonnant comme un venin qui s'échappait d'une façon aussi affreuse que jolie . C'est sûrement le rire le plus sournois qu'aient entendu ses camarades, et pourtant, si naturel.

-Qu'il crève ! balança t-il sous les rires de ses amis.

-Qu'il crève !

Crève !

Un bruit sourd de craquement écœurant contre le sol retentit dans ses oreilles. Derrière lui, il se retourne, là. Il le voit. Deku..? Il sentit son coeur s'accélèrer à une vitesse effrayante face à la scène tout aussi effrayante. Il a commencé à suer, un peu. Suer de culpabilité, de peur ; sueurs froides. Katsuki a commencé à trembler, un peu, alors qu'Izuku souriait sinistrement. Une larme coulait le long de sa joue parsemée de tâches de rousseur, écrasée contre le sol. Katsuki aussi, sentit une larme couler, alors que le sang coulait lentement hors du corps d'Izuku, s'étalant sur le sol. Du bruit et de l'agitation autour parvenait à ses oreilles, mais il n'y faisait pas attention. Juste, avec les yeux écarquillés, il fixait Izuku. Et Izuku le fixait aussi, avec des yeux sans vie. Il était mort. Son cadavre était angoissant. Un frisson de frayeur parcourut Katsuki. Il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'au corps de son ami d'enfance qui était juste là, dans une flaque de sang. Izuku venait de sauter du toit de l'école pour s'écraser contre le sol à côté de Katsuki. Il était mort, avec un sourire étalé sur son visage. Et Katsuki savait très bien. Il savait très bien que c'était de sa faute.

Et ensuite, je ne me rappelle que du bruit des sirènes au loin. Je voulais juste se réveiller, sortir de ce cauchemar. Il n'était pas mort. Izuku ne pouvait pas être mort. Ce que je lui avait dit, non, il ne m'a pas écouté. Jamais il n'écouterait ce que j'ai dis ce jour là. Jamais. Tu tiens absolument à devenir un héros ? Tu n'as qu'à monter sur le toit de l'école et sauter, ensuite réincarne toi avec un alter. Non... Il ne pouvait pas mourir. Izuku ne pouvait pas mourir. Il n'est pas mort, pas vrai ? Il est encore là ? Je vais pouvoir encore le voir. Juste le voir. Voir ses taches de rousseurs, ses cheveux verts malcoiffés, ses grands yeux émeraudes qui brillaient autrefois et son sourire heureux. Juste l'entendre. Entendre sa voix angélique qui sonne comme un son apaisant. Izuku. Reviens. S'il te plaît. Izuku. Je suis désolé. Izuku. Je n'ai jamais voulu que tu sautes. Je n'ai vraiment jamais voulu que tu meures. Tu le sais, pas vrai ? Tu sais ça ? Tu sais que je t'ai toujours aimé ? Hein, Izuku..?

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 04 ⏰

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Murder | BakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant