Chapitre 19

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Ça fait une bonne demi-heure que nous attendons les résultats. Axel commence à s'impatienter et moi aussi.

- Ça commence à faire long pour une simple radio.
- Ils ont sûrement du monde en attente.
- Ou alors, ils ont juste la flemme de bosser.

Au même moment, un médecin fait son apparition dans la salle, sans toquer.

- Bonjour les jeunes, l'attente était un peu longue, je m'en excuse. On vient de me faire part de votre radio, et effectivement, votre cheville est cassée. Il va falloir mettre un plâtre pour réparer les dégâts que vous avez faits. Je vous propose de rester ici le temps que quelqu'un vienne pour le faire. Je ferais un mot pour votre école pour vous autoriser à rester chez vous la semaine pour vous reposer.
- Vous allez appeler ma mère ?
- Je l'ai déjà fait avant de venir vous rejoindre. Elle viendra vous chercher avant qu'elle vienne travailler.

Axel intervient enfin.

- Je peux la ramener moi, je suis venu exprès.
- Je pense que madame préférait rentrer avec sa mère étant donné qu'elle est infirmière, elle gérera mieux le contexte que vous.

Je ne veux vraiment pas qu'elle vienne.

- Je préfère vraiment partir avec mon ami. Il a raté les cours exprès pour m'emmener à l'hôpital. Je partirai avec lui.
- Comme vous le souhaitez, je préviens votre mère.
- Ce n'est pas la peine, je le ferais. Merci quand même.
- Pas de soucis, je vous laisse patienter pour la pose du plâtre.

Je suis dans la merde noire. S'ils disent à ma mère que c'est un garçon qui m'a emmené et ramené de l'hôpital, je vais passer un sale quart-d'heure.

- Pourquoi tu ne veux pas que ta mère vienne ?

Trouve une excuse Eli...

- Parce qu'elle travaille toute la nuit et je ne préfère qu'elle ne se prenne pas la tête à venir ici. - D'accord.

Ça a marché comme excuse ou pas ? Je n'ai pas vraiment l'impression...

- Tu veux faire quoi du coup en partant ? Rentrer chez toi ?
- Ça ne te dérange pas si on fait autre chose ?
- Non du tout.
- Alors, je te laisserai t'occuper de la destination.
- J'en suis honoré.

On a bien dû attendre encore une demi-heure avant que la personne censée me mettre mon plâtre à la cheville arrive. Ça s'est bien passé, mais ce n'était pas très agréable. Le médecin est revenu me donner un mot pour le lycée et une ordonnance pour la pharmacie au cas où j'ai mal. Je dois garder ce plâtre un mois. C'est long. Et pour couronner le tout, j'ai des béquilles pour marcher.

- Tu veux passer à la pharmacie maintenant ?
- Non, j'irai plus tard, j'ai tout ce qu'il faut à la maison je pense.
- D'accord, alors je t'emmène quelque part.
- Où ça ?
- Je ne dirais rien. Surprise.

Je suis vraiment surprise du comportement d'Axel. J'ai juré de ne pas m'attacher à ce garçon par principe, mais quelque chose dans sa manière d'être aujourd'hui. Je garde quand même la tête haute et évite de penser à quoi que ce soit provenant de sa personne.

Le trajet dure une bonne heure quand il se gare le long d'un chemin au milieu d'une forêt.

- Tu as prévu de me tuer dans cette forêt ?
- Non ce n'est pas au programme, mais si tu poses trop de questions, je pourrai me pencher sur là-dessus.
- Ah, c'est rassurant.
- Personne ne va se faire tuer ne t'inquiète pas. Allez viens, suis-moi.

Je le suis sur le long chemin jusqu'à arriver à un point d'eau au beau milieu de nulle part.

- Waw.
- Je sais.

Il continue à avancer vers une cabane dans un arbre au-dessus de l'eau.

- Euh, tu es sûr ?
- Je viens ici souvent, ça ne craint rien.

Je monte à mon tour et il me tend la main quand j'arrive à la dernière marche. Dès que sa main touche la mienne, je ressens une décharge électrique, comme s'il fallait que je m'en sépare tout de suite ou si je dois accepter la douleur.

Que faire ? Accepter ou fuir ?

NukaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant