Unfinished Stories

Juste un peu de temps

Prologue

Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que vous feriez si vous pouviez remonter le temps ? Moi je l'ai déjà fait, plusieurs fois. J'ai cherché tous ces moments où je me suis humilié publiquement. Ces moments où je me suis disputé avec mes proches pour des raisons plus idiotes les unes que les autres. Ces moments où je les ai déçus que je voudrais effacer. Ces moments où je me sentais mal et où j'ai rejeté tout ceux qui m'entourait quand je ne rêvais que d'une chose, qu'ils soient là pour moi.

J'ai cherché un de ses instants, cherchant celui qui valaient le plus la peine d'être changé. Cependant, avec le temps je me suis rendu compte d'une chose. Pourquoi je voulais changer tous ces instants ? Qu'est-ce qui n'allait pas à chacun de ses évènements ? Et alors j'ai compris, j'ai compris quel étéait le problème dans cette histoire. Moi. Je suis le seul fautif de ma peine. Je suis le seul fautif de ces déceptions. Je suis le seul fautif lors de chacune de ces disputes.

Si un jour je peux remonter le temps, je ne changerais aucun de ces instants, je me changerais moi. Je ferais en sorte d'avoir l'attitude qu'il faut pour surmonter tout ça. Pour que tout aille bien. Je ferais en sorte de me changer comme ça, je ne deviendrais pas ce que je suis devenu. Comme ça, je lui donnerais une raison de rester, lorsqu'il sera devant cette porte, prêt à l'ouvrir. Je lui donnerais une raison de continuer à m'aimer.

Si seulement je pouvais remonter le temps.

Chapitre 1

Lundi 13 janvier 2020

Dois-je dire que ce jour est le pire de ma vie ? Ou plutôt que ce jour est celui où j'ai fait la plus grosse erreur de ma vie ? J'aurais dû agir. J'aurais dû le retenir, mais je suis resté là planté devant lui. J'étais paralysé. J'étais sans voix. Je ne savais pas quoi faire. J'aimerais remonter le temps juste une fois, pour arranger tout ça.

***

Mardi 13 janvier 2015

Un jeune adolescent descend rapidement les escaliers. Il va être en retard pour son premier jour dans sa toute nouvelle école. Il a déménagé quelques jours plus tôt suite à une promotion de son père. Ce dernier devenait chef de son service, mais pour cela, il avait dû déménager dans la capitale Sud-coréenne, emmenant toute sa petite famille avec lui.

Le jeune garçon sort sans prendre la peine de saluer ses parents. Il n'apprécie pas ce déménagement, à cause de lui, il a perdu tous ses amis, ses repères et ses habitudes. Il est originaire de Busan, une ville tout aussi connue, mais moins grande que Séoul, située au bord de la mer. Il est passé de quarante-cinq minutes à plus d'une heure de vol de sa destination favorite en vacances : L'île de Jeju. Cette pensée de devoir attendre plus encore si ces parents ne peuvent prendre l'avion le fait frissonner un peu plus. Il a horreur d'attendre.

Il est né dans une ville nommée Daegu, on l'a fait déménager à ses dix ans à Busan et maintenant qu'il a près de vingt ans, on l'emmène à Séoul. Il devrait être heureux d'aller là-bas, lui et ses amis ont toujours rêvé d'étudier dans la capitale, mais il voulait partir avec eux. Pas seul avec ses deux parents et sa petite sœur.

Il soupire en rejoignant l'arrêt de bus qui le mènera à son lycée. Avant, il pouvait aller en cours à pied, n'habitant qu'à quelques minutes de là. Aujourd'hui, il a le même temps de trajet, mais en prenant le transport en commun bondé de monde. Il n'aime pas être trop entouré, mais malgré tout, il n'aime pas non plus être seul. Se faire des amis en arrivant en cours d'année est difficile, surtout en dernière année. Ses nouveaux camarades allaient ses poser des questions, exposer des théories sur son changement de lycée. Les premières ne feront pas de lui un élève modèle.

Le bus arrive après deux minutes d'attente. Le garçon monte et se retrouve rapidement coincé entre plusieurs personnes. Il observe des lycéens assis au fond, ils ont le même uniforme que lui. Il se mit alors en tête de les suivre. Au moins il ne se perdra pas, en ce premier jour, dans une nouvelle ville et dans une nouvelle école. Il sait que son accent va être remarqué, le satori est très visible dans une ville tel que Séoul. Au moins, peut-être quelqu'un sera originaire de là-bas comme lui.

Quinze minutes passent, avant que le groupe de lycéen ne se lève. Ils sortent tous suivit du nouveau, auquel ils ne prêtent nullement attention. Le garçon s'avance et observe son nouveau lycée, celui dans lequel il allait finir son année. Il est plus grand que celui de Busan, il peut voir plus d'un millier d'élèves affluer dans la cour, se rendant tous dans l'établissement. Il se sent alors perdu, ne sachant où il peut aller.

Dans le groupe de garçons qu'il suivait plus tôt, l'un d'eux se retourne, trouvant étrange ne plus se sentir suivit. Il a rapidement remarqué le garçon qui les observait dans le bus, cet inconnu pour lui qui sait le nom et le visage de chaque élève de cet établissement. Ce n'est pas pour rien qu'on s'adresse à lui quand on veut des informations sur quelqu'un. Il regarde ce nouvel élève observer avec intension son nouvel établissement, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Lui, il saurait en faire son jouet, il en est sûr.

Il s'avance jusqu'à lui, abandonnant ses amis qui ne se formalisent pas de son départ, habitué à le voir agir de manière imprévisible.