Monster High : Expérience Mythologique

Chapitre 9

Depuis notre match contre les gargouilles, je me suis aperçue que mon prénom était maintenant connu d'une bonne partie de l'école. Je me fais parfois intercepter par des élèves pour me féliciter de mon intégration dans l'équipe de Casketball et certains me confient même qu'avec mon renfort nous pourrions peut-être gagner la coupe. J'aime entendre leur enthousiasme, et plus les semaines passent, plus je sens que j'ai ma place dans cette école.

Cela me fait vraiment plaisir d'être intégrée de cette façon. La finale a lieu dans quelques jours, et je suis encore un peu anxieuse à l'idée de faire partie d'un bout de l'histoire. Cela me fait aussi un peu étrange d'être beaucoup comparée à ma mère. D'ailleurs Spectra a pris de nombreuses photos lors de la rencontre et les a postées sur son blog. Il y a donc des photos de moi un peu partout et je trouve cela à la fois dérangeant mais en même je suis reconnaissante.

Pour fêter la finale et toutes les bonnes choses qui se sont passées dernièrement, Monster High a décidé de faire une petite soirée. Toute l'école est confiante et j'ai envie de l'être aussi. Je finis de boutonner la chemise noire et or que Clawdeen a confectionné spécialement pour moi. Elle a également fait le pantalon aux mêmes couleurs et elle n'a pas hésité à me faire une paire de chaussures à plateforme.

"Elle te va bien.

-Merci."

Dans le miroir, je vois mon équipière de Casketball adossée à l'encadrement de la porte. Elle sourit de toutes les dents, ses canines ressortant davantage dans l'obscurité. Et je me dirige vers elle pour savoir si j'ai bien tout mis comme il le faudrait, et mis à part épousseter quelques pans de ma veste, elle approuve d'un grand signe de tête. Elle porte un costume trois pièces avec un nœud papillon très élégant. Elle me tend son avant-bras et je passe ma main par-dessous pour que nous y allions à deux.

La fontaine de Monster High s'est transformée en une gigantesque boule disco. Il y a de la lumière absolument partout, et tous les élèves sont déjà en train de danser. Avec l'éclairage de la lune, l'atmosphère est intimiste même en étant à l'extérieur. Nous traversons toute la foule sous les sons du DJ enflammé de toute l'école qui n'est autre que le petit gars maigrichon qui avait essayé de battre Deuce lors des premiers essais pour intégrer l'équipe. J'ai cru comprendre qu'il était un des descendants du docteur Jekyll, ce qui explique sa double personnalité.

Nous finissons par rejoindre Frankie et le reste des goules sur un morceau de pelouse qui nous attendaient un verre à la main. Ce que je goûte est quelque chose de sucré et assez rafraîchissant. Mes papilles en demandent encore et encore. Je commence enfin à sentir les vibrations de la musique et je comprends pourquoi Monster High est exactement le genre d'école qui plaisait à ma mère. Madame Santête est accompagnée du corps professoral et ces derniers échangent avec de grands sourires. On voit bien que l'ambiance de la finale déteint sur tout le monde.

Dans notre petit groupe je m'aperçois vite que les questions et les sujets de conversation tournent autour de mon intégration, de mon passé et surtout de ma mère. Les mêmes interrogations sont soulevées à son sujet ; à savoir si je savais déjà qu'elle avait cette réputation, si c'est elle qui m'a appris à jouer comme je sais le faire, et si j'avais prévu de devenir joueuse professionnelle. Mes réponses sont plus ou moins vagues sur la première question. Les seules à qui j'adresse des regards sont Spectra et Clawdeen, elles savent que je n'ai pas un passé des plus simples quand bien même je n'ai rien révélé à Spectra mais qui s'en doute fortement. Clawdeen, depuis notre conversation nocturne, n'a jamais ébruité quoi que ce soit au reste du groupe ou de l'école. En prenant une nouvelle gorgée, je confirme la question suivante :

"Oui c'est elle qui m'a appris à jouer. J'ai fait de très très nombreux matchs avec elle. C'était en quelque sorte l'activité qui nous unissait le plus et qui nous permettait de passer du temps ensemble."

Je tente de ne pas finir cette réponse sur un ton triste et je sens Clawdeen passer derrière moi et sa main frôler l'arrière de mon bras en guise de soutien. Je me sens mieux et plus détendue quand elle est là, elle me donne la force de continuer à répondre, à avancer, et faire comme si de rien n'était. Peut-être qu'un de ces jours je donnerais la vérité sur mon passé ainsi que toutes les anecdotes horribles que je peux avoir sur ce centre, mais pour le moment je voudrais juste profiter de la soirée.

Rapidement, nous avons fini sur la piste de danse, et laissons le rythme des musiques nous transporter pendant de nombreuses minutes. Je sens que j'ai un groupe d'amis, je me sens à ma place et c'est peut-être une des meilleures sensations qu'il m'ait été donnée de ressentir depuis des mois.

Tout à coup, je m'immobilise. Tous mes sens sont en alerte. Je tourne ma tête automatiquement vers l'entrée invisible de l'école et je m'aperçois que Clawdeen et Clawd se sont arrêtés de danser aussi. Clawdeen me lance un regard méfiant et c'est une peur grandissant qui parcourt mon corps. Je hoche légèrement la tête et les seuls mots que j'arrive à sortir sont :

"Toi aussi tu les as senti ?

-Je les ai entendus. Ce sont eux ?

-Oui, j'en suis certaine. Mais ils ne sont pas censés pouvoir rentrer dans l'école non ?

-Il faut qu'on aille chercher madame Santête."

Clawd qui était à proximité avec Draculaura a hoché la tête le premier et est parti prévenir la proviseure dont les yeux ont croisé les miens et qui a très vite compris que c'était une situation des plus sérieuses. Les scientifiques, les gardes ou encore les bourreaux du Laboratoire ne doivent vraiment pas être loin. Tous les enseignants commencent à faire reculer les élèves mais Clawdeen fait quelques pas dans la direction du portail. Je la suis mais je lui attrape le bras, elle a l'air intriguée. Je chuchote :

"Clawdeen nous devons rentrer dans l'école.

-J'entends quelque chose...

-Quoi?

-Un bip répétitif..."

J'ai beau tendre les oreilles, je n'entends rien. Du moins, au début. C'est lorsque j'ai enfin commencé à entendre ce léger bruit, que je comprends. Ma prise n'est plus que sur le bras de Clawdeen et je prends ses deux mains pour l'encourager à courir dans l'autre sens. Nous avons le temps de faire moins d'une dizaines de pas et une violente déflagration balaie toute la fête sur son passage, nous y compris.