Monster High : Expérience Mythologique

Chapitre 17

Je regarde dans tous les sens, je cherche une issue de secours mais il n'y en a pas. Le seul endroit où nous pourrions partir est encore bloqué par le chef de la sécurité avec son larbin. Nous n'avons que très peu de temps et je ne sais pas quoi faire. J'entends que l'ensemble de la prison est agitée et c'est très compliqué de réfléchir. Clawdeen commence tout juste à remuer, et Lagoona a le regard un peu perdu mais elle devrait pouvoir se relever seule. On dispose de très peu de temps et je regarde l'ensemble de la cellule. Et je le vois. Enfin, plutôt je l'entends.

Le talkie était toujours accroché à la ceinture de Lagoona et a réussi à résister aux fortes pressions. Il a quand même été touché car la voix de Frankie ne ressemble qu'à un grésillement de piètre qualité. Je me concentre ;

"Lagoona... Les filles ? ... besoin... aide ?

-Coupe tout Frankie. Tout.

"A... ne? Et... Deen ?

-Maintenant. Je passe te récupérer après."

Je ne suis pas certaine qu'elle arrive à comprendre ce que je lui dis. Je ne sais pas vraiment si la réception est bonne de son côté. Elle est mon dernier recourt, il nous reste moins de dix secondes car le jet d'eau s'est enfin apaisé. J'entends les bottes du chef de la sécurité et je me mets sur mes jambes. Je tire Clawdeen pour la placer derrière moi et Lagoona se place à côté d'elle pour la réveiller au mieux. Quand j'aperçois le mauvais rictus du chef de la sécurité la cellule se retrouve plongée dans le noir.

Puis, une alarme stridente retentit dans l'ensemble du complexe. L'ambiance alterne entre des néons rouges et le noir complet. La panique se fait ressentir dans les cellules. Puis, tour à tour, ce sont des hurlements de peur, et des tirs qui se font entendre. Je me remets sur mes jambes et je sors des bandes de tissu de mes poches. Cléom'en avait passé avant de venir. Je les passe autour de mes mains, les noue à mes poignets et je sais que maintenant je peux les utiliser. Ce n'est pas sans douleur, mais c'est moins douloureux. J'attrape Lagoona par les mains et je lui demande :

"Tu saurais ressortir d'ici ?

-Je crois oui."

Nous sommes obligées d'hurler pour nous entendre, mais mon instinct me fait comprendre que nous avons peu de temps devant nous. Je lui pose une main sur l'épaule et je lui explique :

"Il faut que tu retrouves Cléo et Frankie, que vous sortiez d'ici. On se retrouve dehors."

Son air surpris me suffit comme réponse. Je comprends bien que ce que je lui demande n'a pas de sens à ses yeux. Je fais de mon mieux pour redresser Clawdeen et je ne lâche pas ma position vis à vis de ma demande :

"Si on reste groupées, nous serons une cible facile. Tu vas vite, tu vas pouvoir profiter de la confusion pour retrouver les filles. Passez par là où nous sommes entrées, nous nous rejoignons à Monster High.

-On ne va pas vous abandonner !

-Lagoona c'est maintenant ou jamais. Fais moi confiance, mais je ne peux pas te protéger Clawdeen et toi."

Elle allait me rétorquer quelque chose mais sa tentative est interrompue par une nouvelle rafale de tirs. Elle finit par hocher la tête quand elle comprend que le temps presse et qu'elle n'a pas vraiment le choix. La goule d'eau adresse un dernier regard à Clawdeen qui arrive enfin à se mettre debout. Elle tangue mais son corps réagit bien. Aussitôt, je sens une brise marine, et je comprends que notre amie s'est volatilisée. J'espère vraiment que je ne les ai pas envoyées au casse-pipe. Je me retourne vers Clawdeen ; elle est toujours un peu sonnée mais ça n'a pas l'air si grave que ça. Je crois que les ultrasons l'auront sonnées pendant un moment. Je n'ose pas imaginer depuis combien de temps elle est là. Elle me pose une main sur le bras :

"Comment on sort de là ?

-Est-ce que tu te sens capable de courir ?

-Je vais faire de mon mieux."

Une lueur d'espoir passe dans ses yeux et c'est plus fort que moi. Je la prends dans mes bras, je la serre fort, je m'autorise ce moment. Je lui dis :

"Je suis si heureuse que tu sois vivante.

-On a un championnat à remporter je te rappelle."

Ses mains se referment dans mon dos et ses cheveux me chatouillent le nez. Je dois essuyer une larme naissante et je mets un coup de pied dans la vitre déjà fragilisée. Je prends la main de Clawdeen et je l'engage à travers les cellules. Nous devons nous éloigner du chef de la sécurité. A travers les différentes lumières je m'aperçois que mon équilibre n'est pas ce qu'il est supposé être. Tout ce que je vois, c'est cette trappe de lumière au plafond qui est au niveau des cellules en face. Il faut que nous passions le vide, je ne sais pas si nous aurons le temps de rejoindre la passerelle. Ma main est tirée par Clawdeen, qui a définitivement retrouvé du poil de la bête :

"Tu te souviens de ton premier duel contre moi ?

-Comment l'oublier ?

-Tu peux refaire la même chose pour passer de l'autre côté ?"

Je me demande où elle veut en venir quand je comprends son objectif. Des gardes sont postés face aux cellules et je peux m'en servir comme appui pour rejoindre l'autre bord. Nous nous sommes mises d'accord sur un décompte silencieux et nous partons dans un même pas. Sa vitesse est supérieure à la mienne et sa détente lui suffira largement pour atteindre son objectif. Je fais mes premiers pas, concentrée sur ma cible. Quand il comprend que quelqu'un lui arrive dessus, il se tourne vers moi, son arme dans les mains.

Je prends un appui sur le sol, mais au lieu de lui arriver par-dessus, j'effectue une feinte. Le garde, surpris, effectue un tir dans les airs. J'en profite pour prendre un appui sur le mur, et enfin je prends de la puissance. Il n'a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive, et je plante mes talons dans les épaules. Il perd l'équilibre et recule. Son dos percute la barrière de sécurité, mais j'appuie un peu plus sur ses épaules, et après un craquement désagréable, la barrière cède. Le corps du garde chute dans le vide, et c'est à cet instant, que je prends enfin une impulsion, propulsant son corps contre le sol, une dizaine de mètres plus bas. Dans les airs, j'utilise les capacités de mon père pour me permettre de flotter un peu plus et atterrir en douceur.

Mon instinct pourtant me force à me retourner. Le chef de la sécurité me tient en joue, j'ai le temps de voir un véritable sourire sur son visage tandis qu'il cache un oeil par le lunette de son fusil. Je n'ai rien dans les mains, je ne peux rien faire, il va tirer.