Étincelles d'une rose

Chapitre 1

L'amertume des roses.

Dans la splendeur de sa demeure victorienne, Lady Amelia Fitzwilliam se tenait devant son miroir, contemplant son reflet avec une pointe d'amertume dans le cœur.
À vingt-six ans, elle était la dernière des roses de la haute société londonienne, une fleur solitaire dans un jardin épanoui de mariages et de promesses d'amour éternel.
Alors que ses amies d'enfance prononçaient leurs vœux et scellaient leur destinée dans l'étreinte sacrée du mariage, Amelia se sentait comme une étrangère dans son propre monde, une spectatrice silencieuse condamnée à errer dans les ombres de l'oubli.
Assise à son bureau, Amelia laissait ses pensées vagabonder, les pages de son journal intime déployées devant elle comm il e des témoins silencieux de sa solitude.
« Oh, Lizzie, pourquoi dois-tu t'éloigner de moi si tôt ? » murmura-t-elle, les larmes perlant au coin de ses yeux émeraude.
Soudain, le tintement familier de la cloche annonçant l'arrivée de ses amies rompit le silence pesant qui enveloppait la pièce. Amelia ravala sa tristesse et se leva pour les accueillir, un sourire étudié sur les lèvres.
« Lady Amelia, tu sembles si radieuse aujourd'hui ! » s'exclama Lady Charlotte, une étincelle de bonheur dans les yeux.
Amelia sourit faiblement, se noyant dans le tumulte des conversations animées qui emplissaient la pièce. Ses amies parlaient de fiançailles, de robes de mariée et de projets futurs, des sujets qui semblaient si loin pour elle, comme des échos lointains dans le brouillard de ses propres désirs inassouvis.
« Et toi, Amelia, quand donc te décideras-tu à trouver un époux digne de toi ? » demanda Lady Julia, un sourire taquin aux lèvres.
Amelia sentit son cœur se serrer douloureusement à ces mots, une pointe de ressentiment perçant sa façade de stoïcisme.
« Je crains que le destin n'ait d'autres desseins pour moi, mes chères amies », répondit-elle d'une voix teintée d'amertume.
Un silence inconfortable s'abattit sur le groupe, rompu seulement par le crépitement du feu dans la cheminée. Amelia sentit le poids de leurs regards sur elle, un mélange de pitié et de désapprobation qu'elle avait appris à endurer avec une grâce feinte.
Pourtant, dans le secret de son cœur, Amelia priait pour un miracle, pour un amour véritable qui illuminerait les ténèbres de sa solitude et la guiderait vers un avenir empreint de bonheur et de promesses renouvelées. Et tandis que la soirée s'achevait et que ses amies s'éloignaient, Amelia resta seule, perdue dans ses pensées tourmentées, les étoiles, témoins silencieux de ses espoirs brisés et de ses rêves perdus dans les méandres du temps.