Chapitre 1 : la vallée de la mort

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Concentré sur le bruit de mes bottes tapant dans le gravier, sur ma gourde en métal qui cogne contre mon sac, je ne prête même plus attention au vent froid qui vient taper contre mes yeux. Dans un mouvement tremblant, je sors la main de ma poche et attrape la carte à ma ceinture. Je ne dois plus être loin de cette auberge. J'avoue que je ferai tout pour un peu de chaleur et une bonne bière là.

J'arrive finalement devant une sorte de maison à moitié en ruine. C'est que ça donnerait presque envie.

D'un pas confiant, j'entre dans l'auberge, une vague de chaud venant me percuter tandis qu'une froide entrée dans les lieux.

Les gens se retournent, un regard mauvais. J'avais entendu dire que le coin était mal fréquenté de toute façon. Un homme s'approche de moi, l'air un peu tendu, comment il a fait pour pas s'envoler quand j'ai ouvert la porte ? Il est aussi fin qu'une feuille.

-" Bien le bonsoir madame, Bienvenue au mille cerfs, que nous vaut votre visite ici, au nord du nord ? " me demande-t-il presque à voix basse. Il se moque de moi ou il se chie dessus là ?

-" Bonsoir, j'aimerais une chambre. "

Je le vois tiquer, qu'est-ce qu'il a ?

-" Ma bonne dame, loin de moi l'idée de douter de vous mais je ne pense pas que vous puisiez payer une nuit ici . " ho très bien je vois. C'est ce genre-là.

-" Pourtant votre auberge n'est pas des plus glorieuses. Je suis même convaincu que si je donne un coup trop fort dans le sol, tout pourrait s'effondrer. " je garde, malgré mes piques évidentes, un ton poli, de façon à ce que, de loin, on pourrait penser qu'il s'agit uniquement d'une petite discussion entre amis, personne ne viendra nous embêter.

-" Étant la dernière auberge à des centaines de kilomètres à la ronde nous nous devons de survivre, donc nos tarifs sont peut-être légèrement plus élevés que les établissements auxquels vous êtes habituée, madame. D'autant plus que nos tarifs sont... Changeant. "

-" Et bien donnez moi vos tarifs, peut-être serez-vous surpris. "

-" Très bien, à votre guise. " Il sort un petit calepin et tourne quelques pages les mains tremblantes. " Notre tarif actuel est de deux cents pièces d'argent. "

Je manque d'exploser de rire, c'est qu'il ne manque pas de courage.

-" Bien sûr ! Vous allez me dire que ces hommes là-bas ont payé autant . Ça n'a même pas dû leur couter trente pièces d'argent !"

-" Comme je vous l'ai dit madame, nos tarifs sont changeants. " mais quel connard !

Je prends une inspiration avant de l'attraper doucement par l'épaule.

-" Tu vas m'écouter attentivement sale merde en boîte, si tu ne veut pas perdre tes couilles dans la nuit tu ferais bien de me laisser crécher ici gratos. " je le vois perdre quelques couleurs mais il reprend vite une grande inspiration.

-" Vous pensez que vous m'impressionnez ? Voyez-vous madame, je suis habitué aux criminels de bas étages. " même lui a pas l'air d'y croire.

-" Venez-vous d'insinuer que les membres de la guilde de Sonne sont de simples criminels de seconde zone ? " Je le vois pâlir à vue d'œil, presque blanc comme un mur. Je n'aime pas utiliser mon grade à ce genre de fins mais parfois c'est nécessaire. " Je me répète une dernière fois. Une chambre et de la bouffe gratos ou alors je fais cramer ton auberge et je revends tes couilles au marché de Dazdera. "

-" Très bien. " sa voix tremble. " Si vous voulez bien me suivre. " il me fait un geste en me montrant une direction, le regard perdu dans le vide et toujours blanc comme un linge.

THE END OF OUR WORLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant